Livre I
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muscles moteurs du pied puisse s’y insérer. Cependant chez les quadrupèdes, comme les chiens, les moutons et les chevaux, la partie postérieure du calcaneum possède en plus une longue dépression par laquelle passe en toute sécurité le tendon qui, chez ces animaux, au contraire de l’homme, produit un large tendon souscutané dans la plante du pied.Nature du calcaneum sur le côté interne [médial]. Par ailleurs, parmi les côtés du calcaneum qui sont amples et largement déprimés, le côté interne [médial]ss d, e dans les figures 2, 8 ; e indique la surface concave. apparaît à la vue comme une surface lisse et considérablement concave, convenant aux tendons des muscles gagnant la partie inférieure des pieds et se retournant en toute sécurité vers ce côté interne du calcaneum. En plus de la veine principalet, de l’artèrett δ dans la dernière figure du livre III.
u ω dans la dernière figure du livre IV.
x κ dans la 14eplanche des muscles.
y η dans la 14eplanche.
et du nerfu gagnant les parties inférieures du pied,passent par cette voie le tendonx du cinquième muscle moteur du pied [muscle tibial postérieur] et les tendonsy des deux muscles fléchisseurs des dernières phalanges des orteils [muscle long fléchisseur des orteils et muscle long fléchisseur de l’hallux]. Ces tendons retournent admirablement sur eux-mêmes vers la partie postérieure du processus du calcaneum que la Nature a creusé d’une dépressionzz R dans les figures 7, 8, 9. recevant la tête du talus et formant l’articulation antérieure du talus avec le calcaneum. C’est à cause de ce processus saillant sur le côté interne du pied que le côté interne [médial] du calcaneum a une grande dépression, considérablement augmentée par le côté interneaa Y dans les figures 2, 8. de la partie postérieure du calcaneum, côté considérablement saillant, ceci pour faciliter l’origine du musclebb χ dans la 6eplanche des muscles. abducteur en dedans de l’hallux seul, sans les autres doigts.Le côté externe [latéral]. Le côté externe [latéral] du calcaneumcc f, g dans les figures 1, 7, 9. n’est pas concave, mais il est rugueux, irrégulier et dépourvu de chair, sauf sur sa partie la plus basse [plantaire]d,d Z dans les figures 2, 9.
e Π dans la 2eplanche des muscles, et ςdans la 14eplanche.
f g dans les figures 1, 7, 9.
qui produit le muscle abducteur du petit doigte, indépendamment des autres doigts. En outre, la partie antérieure de ce côtéf apparaît à la vue comme une surface lisse, peu et superficiellement concave, laissant de la place aux tendons du septième [muscle long fibulaire] et du huitième muscles [muscle court fibulaire]gg Φ et Ψ dans la 6eplanche des muscles. moteurs du pied, qui après leur détour vers la partie postérieure de la malléole externehh ω dans la 6eplanche., s’avancent par cette région du calcaneum.Partie antérieure du calcaneum. Par ailleurs sur la partie antérieure du calcaneum, la portionii b dans la fig. 7. qui se trouve dans la même région que l’hallux et qui excède le côté interne du calcaneum à la manière d’un processus, s’articule avec le talus comme nous l’avons dit, mais n’est contiguë à aucun autre os. Mais la portion antérieurekk i dans les figures 7, 9. du calcaneum correspondant par sa position au petit doigt, est lisse sur sa face antérieure et est encroûtée d’un cartilage lisse ; elle se termine en une tête large et concave articulée avec la dépression de l’os en forme de cube [cuboïde]ll x dans la fig. 13., qui est semblablement revêtue d’un cartilage lisse ; cependant, elle n’est creusée que superficiellement, et l’articulation se réalise selon la forme de jointure que les Grecs nomment arthrodia, comme nous l’avons dit auparavant[547].L’OS NAVICULAIRE. Dépression de l’os naviculaire. L’os naviculairemm Θ dans les figures 1, 2 et dans l’ensemble des figures 10, 11. Et dans les figures intégrales, b avec Ω et d, e, f.
n k dans la figure 11.
, ou l’os en forme de barque, a une très profonde dépression [facette articulaire]n sur la surface arrière proximale, d’où vient, à cause de sa ressemblance avec une barque, le nom que lui donnent les Grecs, skaphoïdes. Cette dépression reçoit la tête du talusoo O dans les figures 3, 4. (comme cela a été dit auparavant).La face antérieure [distale] de l’os et ses trois surfaces planes. La face antérieure [distale] de l’os naviculaire est encroûtée d’un cartilage lisse, et présente trois surfacespp l, m, n dans la figure 10. très peu saillantes disposées pour les trois os du tarse [os cunéiformes]qq Chiffres 1, 2, 3 dans les figures 1, 2, 12, 13. avec lesquels elles s’articulent ; elles sont si peu saillantes qu’on pourrait à peine dinstinguer si elles sont convexes ou concaves. La plus intérieure [médiale] de ces trois surfaces, celle qui est la plus proximale du côté interne [médial] du pied, est plus ample que les deux autres et elle est remarquablement plus saillante que les deux autres, parce que l’os du tarse qui s’articule avec cette surface est plus grand, plus ample et plus profondément concave que les deux autres os du tarse articulés avec les deux autres surfaces de l’os naviculaire[548]. C’est parce que ces surfaces sont si planes et si peu proéminentes que ceux qui ont l’expérience des dissections les appellent des cubes, toutes les fois qu’ils enseignent que les trois os du tarse s’articulent avec les «  cubes » de l’os naviculaire.La face supérieure de l’os naviculaire. La face supérieure [dorsale]rr o, p dans la figure 11 et o dans la fig. 10. de cet os est convexe, et dans une certaine mesure arrondie comme une petite poulie, et cette forme est la meilleure pour l’emplacement de cet os dans le pied, car elle résiste le mieux aux coups. Toute la superficie de cette face est rugueuse pour donner une meilleure origine aux ligaments attachant cet os au talus et aux os du tarse.La face inférieure [plantaire]. La face inférieure [plantaire] de l’os naviculairess q, r dans la figure 10 et q dans la fig. 11. apparaît concave, de sorte à augmenter la voûte concave si nécessaire pour le pied. Mais cette face de l’os est visiblement plus rugueuse et plus irrégulière que la face supérieure, car de très robustes ligaments devaient se détacher de cette face plus que de la face supérieure. En outre, cette face inférieure a une dépression près du bord interne [médial]tt q dans les figures 10, 11. vers laquelle le tendon du sixième muscle [muscle tibial antérieur] moteur du pieduu Ψ dans la 3eplanche des muscles. revient parfaitement en retour.Aucun os de la main ne correspond à ces os du pied. Aucun os dans la main ne correspond à l’os naviculaire, au calcaneum ou au talus. Mais les os du pied qui restent à recenser correspondent en partie à ceux de la main ; ce sont les os du tarse correspondant à ceux du carpe[549].TARSVS. Les Grecs appellent tarsos la rangée des quatre osxx Chiffres 1, 2, 3, 4 dans les figures 1, 2, 12, 13, et de d, e, f, g à b, c et b, b dans les figures intégrales. du pied dont trois [os cunéiformes] s’articulent avec l’os naviculaire, et le quatrième, qui resssemble à un dé [os cuboïde][550] avec le calcaneum. Cependant, les Grecs n’attribuent pas toujours le nom de tarse aux os susdits seulement, mais ils comprennent souvent sous ce nom toute la partie supérieure du pied, comme le fait systématiquement Galien dans les livres Des procédures anatomiques, lorsqu’il écrit que les tendons, les veines, les artères et les nerfs qui se dirigent vers la partie supérieure du pied pour atteindre les orteils passent par le tarse[551]. Un grand nombre de Latins appellent également cet assemblage d’os la «  plante », mais puisque le nom de plante a une trop large acception, j’ai considéré qu’il n’était pas hors de propos d’utiliser le nom de tarse, qui est plus approprié[552]. L’analogie entre la structure du tarse avec celle du carpeyy Chiffres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 dans les figures du chapitre 29. est donc évidente : en effet le tarse est composé de quatre os, et le carpe du double de ce nombre. Il était nécessaire que l’organe de la préhension fût composé d’un nombre plus élevé de petites pièces, et

×Cf Fabrica I, chapitre 4.
×Il s’agit des trois cunéiformes placés entre l’os naviculaire et les métatarsiens I, II et III, numérotés dans l’ordre 1, 2, 3 sur les figures placées au début du chapitre : premier cunéiforme ou cunéiforme majeur en position médiale, deuxième cunéiforme ou mineur en position intermédiaire, troisième cunéiforme en position latérale, encastré entre le cuboïde et le deuxième cunéiforme.
×Il s’agit de la rangée distale des os du tarse aujourd’hui.
×À la différence du quatrion, le dé (tessera) avait six faces numérotées.
×Fait assez rare ; la citation de Galien n’est pas référencée en marge.
×Le terme de planta désigne le plus souvent toute la partie inférieure du pied en regard du sol. C’est par souci de précision que Vésale, exceptionnellement, utilise ici la nomenclature anatomique grecque.