β | Division de la veine commune [veine médiane de l'avant-bras] près de l'extrémité inférieure du radius, là où il fait face au carpe ; elle a la forme d'un γ ou Υ ou Λ. L'une de ses branches, marquée γ, chemine dans la région externe de la main placée avant le pouce et l'index, en direction du pouce et de l'index, et présente à la partie interne de la main une petite branche marquée δ. L'autre branche, marquée ε, se disperse essentiellement vers le médius et l'annulaire. Nos médecins imposent plusieurs noms aux branches qui vont à la région externe [dorsale] de la main ; comme ces noms sont souvent conflictuels entre eux et sont employés indistinctement, je pense qu'il faut en dire quelques mots ici. Je placerai les noms barbares de préférence dans cet index de caractères typographiques plutôt que dans ma description de ces veines. Les médecins grecs et latins ont donné des noms spécifiques à un très petit nombre de veines du bras. En effet, ils ont appelé la veine qui parcourt la région interne du bras et l'aisselle dans les deux bras « veine axillaire », du fait qu'elle parcourt l'aisselle[56], comme ils l'ont appelée « veine interne de l'avant-bras », de toute évidence parce qu'elle parcourt essentiellement la région interne de l'avant-bras. Mais ils ont donné le nom de « veine du foie » uniquement à la veine axillaire du bras droit parce c'est la veine qu'ils ont l'habitude d'ouvrir dans les affections du foie[57]. Et ils appellent la veine axillaire du bras gauche « veine splénique », parce que c'est celle qu'ils ouvrent le plus souvent dans les maladies de la rate. En outre, la veine marquée a est appelée ômiaia en grec et humeralis en latin, tout simplement parce qu'elle chemine par le haut du bras (humerus) en direction de la main, et elle a aussi été appelée « veine externe de l'avant-bras », puisqu'elle parcourt le côté externe de l'avant-bras. Il semble que dans son livre sur Les articulations, Hippocrate l'ait appelée « grosse veine ». Parce qu'on croit qu'elle est utile pour soigner les maladies de la tête, elle a aussi été appelée « veine de la tête ».Ces auteurs ont appelé les branches marquées h et t constituant la veine commune que nous avons annotée a, « veines médianes », soit parce qu'elles se dirigent vers le milieu de l'articulation du coude soit parce qu'elles sont au milieu, entre la veine externe et la veine interne de l'avant-bras. Mais à cause de leur direction oblique, ils les ont également appelées « veines obliques ». Ils ont nommé « veine commune » la veine (marquée a) qui est formée des branches marquées h et t, et qui est commune aux veines interne et externe de l'avant-bras. Vous ne trouverez guère d'autres noms chez ces auteurs. Mais dans les traductions des livres des Arabes, on rencontrera une foule de noms divers, utilisés sans distinction pour une même veine. Pour rendre ces choses un peu plus claires et pour le profit de ceux qui en général me freinent dans ma démonstration anatomique avec ces questions de dénominations, je prendrai volontiers en compte ici des noms utilisés par un traducteur d'Avicenne, tels qu'on les lit dans la première Fen du premier livre, à la cinquième leçon, chapitre quatre. Dans ce chapitre, Avicenne entreprend de décrire les veines du membre supérieur et leur disposition d'après le troisième livre des Procédures anatomiques de Galien ou plutôt d'après Oribase. Donc Avicenne, ou son traducteur, qualifie de spatularis (« veine de la scapula ») la veine du bras qui va de la jugulaire externe à la région où elle se présente à la peau de ce membre, région délimitée par les deux a dans notre dessin. Il l'appelle « veine céphalique », signifiant pour ainsi dire « veine de la tête », à l'endroit où elle passe dans le bras, entre le a inférieur et le f. La troisième branche de la veine du bras, que nous avons indiquée avec un i, il l'appelle « la corde (funis) » du bras. Il appelle la veine axillaire « la veine du baudet », la veine commune marquée par α « la veine noire » ; mais à l'endroit où elle se dirige en diagonale vers le radius, elle est nommée « la veine basilique ». La deuxième des branches produites par la division de la veine commune en forme de γ ou Λ et qui s'étire sous l'annulaire et l'index est appelée Syele par Avicenne. Mais vous observerez que chez les Arabes et les barbares, ce nom de Syele est fréquemment appliqué à la veine près du poignet, qui est constituée par la branche, marquée i, de la veine du bras et par le rameau, indiqué par x, de la veine axillaire : cette veine près du poignet est indiquée par l. La majorité des auteurs médicaux lui imposent les mêmes noms qu'à la veine axillaire, qualifiant également cette dernière de veine « salutaire » ou de veine « utile à la santé ». Cependant, d'autres nomment « salutaire » la branche de la veine commune marquée γ et s'étirant en direction de l'index et du pouce, lui donnant les mêmes noms qu'à la veine du bras. En plus, ils appellent souvent la veine axillaire « la veine basilique », parfois « la veine noire », quelquefois aussi « la corde du bras », et la veine du bras « la veine de l'oeil » ou « la veine de l'oreille », parce que ces médecins lui attribuent apparemment une fonction dans les soins des inflammations de ces parties. À moins que ceux qui aient imposé ces noms aient été assez stupides pour se tromper avec Aristote [58]et avec ceux qui aujourd'hui ont honteusement publié sous leur nom [des descriptions] des veines que j'avais correctement dessinées auparavant[59], et pour penser que l'origine de la veine du bras fût sous l'oreille. Par ailleurs, la veine commune est vulgairement dite « la veine médiane, « la veine du milieu », « la veine du corps » |