Livre VII
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D,D,DDeux vaisseaux placés côte à côte, s’étendant comme des veines[11] dans la dure-membrane du cerveau sur tout ce côté.
ECanal veineux de la dure-membrane du cerveau dans lequel se termine la sixième veine entrant dans le crâne[12].
F,F,FCes lettres indiquent les veinules [veines émissaires][13] qui courent depuis la dure-membrane du cerveau à travers les petits foramina du crâne vers la peau de la tête et les membranes enveloppant le crâne ; on aperçoit les plus nombreuses et les plus grosses surtout dans le voisinage du F qui est le moins visible[14].
G,G,GPetites portions des fibres originaires de la dure-membrane, passant à travers la suture coronale[15] pour former la membrane qui enveloppe le crâne[16].
H,HPetites portions des fibres qui passent à travers la suture sagittale[17].
I,ICes caractères sont dissimulés dans l’ombre dans la région occipitale, ils indiquent l’emplacement d’où partent des fibres qui traversent la suture lambdoïde[18] pour former également l’enveloppe du crâne.
KUne des petites saillies[19] que l'on trouve généralement près des sinus irréguliers du crâne, et que l’on peut voir le plus souvent près de la jonction entre la suture sagittale et la suture coronale.
LCavité de l’os frontal [sinus frontal] dans la région propre aux sourcils ; elle est souvent ouverte pendant l’incision, quand l’os frontal n’est pas scié suffisamment loin des sourcils.
Deuxième figure du septième livre.

[Illustration]

Index des caractères typographiques de la deuxième figure.

Cette figure suivant la première dans l’ordre de la dissection montre le troisième sinus de la dure-membrane (indiqué par quelques C dans la première figure) qui a été ouvert par une incision longitudinale sur toute la longueur de la tête[20]. En plus, sur chaque côté de ce troisième sinus [sinus sagittal supérieur], j’ai encore fait[21] deux incisions sur toute la longueur de la tête, une de chaque côté du sinus, qui n’ont pénétré que la dure-membrane et qui ont séparé les côtés de la dure-membrane de sa portion partageant l'hémisphère cérébral droit du gauche, et indiquée par trois D sur la figure suivante [faux du cerveau]. Outre les trois incisions mentionnées ci-dessus, j’en ai encore fait une autre de chaque côté, de l’oreille au vertex,

×Il s'agit en fait de l'artère méningée moyenne et de ses branches, les veines durales étant plus difficiles à voir sur le cadavre car plates.
×La position (para-sagittale) de cette légende diffère de celle (sagittale médiane) de la légende F de la douzième figure, montrant pourtant une structure identique, à savoir ce que Vésale nomme « la sixième veine ». Cf note jointe à cette dernière.
×Cf. p. 605 note 7.
×Avec l'augmentation croissante du calibre du sinus sagittal supérieur d'avant en arrière, lacs veineux para-sagittaux et veinules émissaires sont en effet plus nombreux en régions pariétale et occipitale qu'en région frontale.
×Suture fronto-pariétale.
×Il existe en effet une identité histologique entre le périoste de la voûte et le feuillet externe de la dure-mère (qui en comporte deux), nommé pour cette raison « feuillet ostéopériosté ». Ce feuillet est en continuité avec le périoste de la voûte sur la berge des sutures du nourrisson. Chez l'adulte, des tractus périostés résiduels peuvent être identifiés en regard des sutures. C'est là une fine observation de Vésale.
×Idem. Cf. note précédente.
×Suture pariéto-occipitale.
×Il peut s'agir d'une des granulations arachnoïdiennes para sagittales, structures d'aspect grumeleux intervenant dans la résorption du liquide cérébro-spinal vers le système veineux dural, particulièrement nombreuses de part et d'autre du sinus sagittal supérieur. Le terme de « petite saillie » doit être compris au sens « d'élevure », ces granulations saillant en effet un peu à la surface externe de la dure-mère.
×Tandis que cette préparation permet de découvrir le cortex cérébral, Vésale s'attache essentiellement à la description des vaisseaux et du sinus sagittal supérieur. On notera que si l'organe représenté ressemble bien à un cerveau, les sillons les plus remarquables n'y sont pas dessinés, en particulier le sillon latéral (pourtant le plus marqué, ne serait-ce que par la (ou les) veine(s) corticale(s) souvent volumineuses qui le soulignent) séparant lobes frontal et temporal. Cette figure laisse toutefois deviner, par leur orientation, un sillon frontal supérieur et inférieur, peut-être un sillon central, comme on les devinera aussi dans la troisième figure.
×L'emploi de la première personne du singulier souligne ici la seule procédure permettant de bien montrer les rapports entre les vaisseaux corticaux et ce sinus veineux (cf. p. 607 note 25) ; on ne peut s'empêcher d'y percevoir le fait que Vésale avait bien noté les différences singulières de consistance entre ces structures : finesse et fragilité des vaisseaux, épaisseur et résistance de la dure-mère du sinus. Une telle procédure ne peut avoir été improvisée, révélant chez Vésale un solide entrainement.