Livre VII
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qui, elle aussi, n’a coupé que la dure-membrane, de façon à pouvoir correctement séparer cette dernière de la fine membrane du cerveau[22] et à la retourner vers le bas (comme l’on voit que cela a été fait ici)[23]. Cette fine membrane se présente donc intacte, enveloppant le cerveau, et montrant parfaitement la série de ses vaisseaux dans la région déjà mise à nu[24].

A,A,ASurface supérieure de la partie de la dure-membrane qui se trouve entre la partie droite et la partie gauche du cerveau. Cette surface, indiquée par A et A, est le bord supérieur du troisième sinus de la dure-membrane [sinus sagittal supérieur] qui est en contact avec le crâne ; il est ici incisé par le milieu.
B,BLa cavité du troisième sinus [sinus sagittal supérieur] de la dure-membrane est ouverte ici.
C,COrifices et origines[25] des vaisseaux qui s’étendent du troisième sinus de la dure-membrane jusque dans la fine membrane ; on voit ici les orifices des vaisseaux qui s’étendent depuis le côté gauche de ce sinus jusque dans la partie de fine membrane[26] qui recouvre la moitié gauche du cerveau. Les orifices se trouvant sur le côté droit ne sont pas visibles ici[27], mais on voit le début des vaisseaux qui se propagent dans la fine membrane recouvrant la partie droite du cerveau, et qui sont annotés D, D et D.
E,E,etc.La fine membrane enveloppant le cerveau.
F,F,FCanaux ou vaisseaux courant dans la fine membrane, le long de la série de circonvolutions du cerveau[28].
G,G,GDes G indiquent des ramifications des vaisseaux courant le long des côtés de la dure-membrane et s’étendant dans la fine membrane[29] ; elles ont été indiquées par quelques D sur la première figure.
H,H,HPortions de la dure-membrane détachées de la fine membrane et retournées vers le bas.
Troisième figure du septième livre.

[Illustration]

Index des caractères typographiques de la troisième figure.

Sur cette figure nous avons retiré les deux membranes du cerveau, la fine[30] et la dure, de toute la surface du cerveau placée au-dessus de l’incision circulaire que nous avons faite avec une scie autour du crâne, et nous avons séparé la portion de dure-membrane qui sépare la moitié droite du cerveau de la gauche, et qui était encore en place sur la deuxième figure, du septum osseux[31] qui est entre les sinus des organes de l’odorat ; et pour qu’on voie une représentation de cette portion, nous l’avons laissée déployée au-dessus de la moitié gauche du cerveau, en écartant avec les mains les moitiés droite et gauche du cerveau, de telle sorte que l’on puisse observer avec précision ici la surface supérieure du corps calleux.

×Des deux lepto-méninges (arachnoïde et pie-mère), Vésale ne distingue pas l'une de l'autre, mais sous la dure-mère c'est bien l'arachnoïde qui est visible, la pie-mère étant intimement adhérente au cortex cérébral et de ce fait difficilement identifiable macroscopiquement.
×Les parenthèses dans le texte français (légendes et texte descriptif) correspondent à celles du texte original.
×Le dessin montre en fait assez distinctement l’arachnoïde (leptoméninge plaquée contre la face interne de la dure-mère mais s'en décollant aisément) intacte à gauche alors qu'elle paraît retirée à droite. Une sorte de manchon arachnoïdien entourant une veine corticale est même visible à la partie antérieure de l'hémisphère gauche, juste en arrière du « E ». Mais curieusement, Vésale ne fait pas allusion dans son texte à cette différence de préparation entre les deux hémisphères. Est-ce un oubli ? En tout cas cela fait partie des observations qui, relevant une concordance imparfaite entre texte et figure, questionnent sur la façon de travailler qui fut celle de Vésale avec l'artiste.
×Vésale fait ici une erreur physiologique en parlant « d'origine », puisqu'il s'agit en fait des veines corticales se terminant dans le sinus sagittal supérieur.
×Il s'agit ici de l'arachnoïde qui accompagne chaque veine corticale superficielle lui réalisant un manchon qui s'interrompt au point d'abouchement de celle-ci dans le sinus sagittal supérieur.
×Insistance de Vésale pour bien faire comprendre qu'il ne peut montrer à la fois le vaisseau et son orifice ouvert au niveau du sinus mais on notera que les orifices visibles sur le versant gauche du sinus répondent bien à un vaisseau s'y abouchant.
×La morphologie du vaisseau indiqué par cette légende ressemble plus à une veine qu'à une artère, même si l'on en perd la destination attendue dans le sinus sagittal supérieur.
×Cette légende indique visiblement des rameaux de l'artère méningée moyenne. Même s'il s'agissait de veines méningées (cf. p. 606 note 11), celles-ci n'ont pas de trajet trans ou sous-arachnoïdien. Seules des veines corticales peuvent se jeter dans des lacs veineux duraux (loin du sinus sagittal supérieur) en région temporale notamment mais non au niveau des légendes « G ».
×Cf. p. 607 note 22.
×Processus crista galli.