Livre VII
608
A,A,AMoitié droite du cerveau [hémisphère cérébral droit].
B,B,BMoitié gauche du cerveau [hémisphère cérébral gauche].
C,C,etc.Indiquent ici quelques circonvolutions, détours et sinuosités du cerveau[32].
D,D,DPortion de la dure-membrane cérébrale qui sépare la moitié droite du cerveau de la gauche [faux du cerveau] ; elle est ici sortie de son emplacement et tirée par-dessus la moitié gauche du cerveau [hémisphère cérébral gauche].
E,E,EAu cours de la dissection, quand nous entreprenons de séparer la moitié droite du cerveau de la gauche, nous utilisons nos mains pour rompre ces vaisseaux qui, sur chaque côté, s’étendent du troisième sinus [sinus sagittal supérieur] de la dure-membrane dans la fine membrane. Et puisque nous avons dû également faire cela pour l’exécution de cette figure, les débuts de ces vaisseaux qui ont été rompus sont visibles ici.
FCe canal[33] qui est fait comme une veine court sur la partie inférieure de la portion de la dure-membrane qui s’interpose entre la partie droite du cerveau et la gauche ; il est issu[34] de la partie antérieure du quatrième sinus[35] de la dure-membrane.
G,G,GRamifications[36] du canal marqué F précédemment, qui courent vers le haut sur une certaine distance dans cette même partie de la dure-membrane.
H,H,HBranches[37] se propageant depuis l’angle inférieur du troisième sinus de la dure-membrane jusque dans la portion de la dure-membrane [faux du cerveau] qui sépare le côté droit du cerveau du gauche.
I,ICe sont les origines des canaux ressemblant à des veines[38], qui, depuis le quatrième sinus de la dure-membrane se portent dans la fine membrane, le long du bord supérieur du corps calleux ; ils ont été ici détachés en même temps que la fine membrane.
KOrigine du vaisseau[39] qui s’avance depuis la terminaison du quatrième sinus de la dure-membrane, et qui, en passant sous le corps du cerveau que nous comparons à une voûte en forme d’arche [fornix], court dans le troisième ventricule du cerveau, et de là[40] vers la structure du plexus que nous comparons aux secondines ou à l’enveloppe la plus extérieure du fœtus [chorion].
L,LCorps calleux du cerveau.
M,MSinus visibles[41] de chaque côté du corps calleux dans le cerveau, que nous ne pouvons pas représenter ici mieux que nous ne l’avons fait, parce qu’ils sont étroits et ressemblent beaucoup à de très étroites fentes.
NPortion de la partie de la dure-membrane qui s’interpose entre le côté droit et le côté gauche du cerveau, et qui a été annotée plus haut avec quelques D ; elle était attachée au septum [processus crista galli] qui sépare les sinus des organes de l’odorat, et qui est un processus du huitième os [os ethmoïde] de la tête.
O,OPortion de la fine membrane détachée du cerveau[42].
P,PPortion de la dure-membrane du cerveau.
Quatrième figure du septième livre

[Illustration]

×Notons encore ici l'aspect approximatif de la représentation des sulci (sillons) et gyri (circonvolutions) du cortex. Il faudra attendre la fin du XVIIIesiècle avec Vicq d'Azyr pour voir apparaître une première division des gyri (cf. p. 606 note 20). On devine toutefois un sillon cingulaire, cintrant le gyrus cingulaire, lui-même entourant le corps calleux. On remarquera aussi que la représentation du premier gyrus frontal, à droite (répondant en avant aux légendes « A » et « C ») est assez correcte. La région du sillon central est mal vue.
×Sinus sagittal inférieur (toujours beaucoup plus fin que le sinus sagittal supérieur).
×Là aussi Vésale inverse le sens du flux veineux puisque le sinus sagittal inférieur se draine dans la partie antérieure du sinus droit.
×C'est à dire le sinus droit. Il s'agit de sinus veineux : sinus sagittal supérieur (troisième sinus de Vésale) situé le long de la convexité de la faux du cerveau, sinus droit situé sur la ligne médiane de la tente du cervelet, et les deux sinus latéraux situés à la convexité de la tente du cervelet.
×Petites veines ou lacs veineux méningés intrafalcoriels.
×Idem. Petites veines ou lacs veineux méningés intrafalcoriels.
×Il s'agit peut-être de veines du corps calleux, bien que la légende « I » se trouve sur le gyrus cingulaire.
×Il s'agit de la « grande veine cérébrale » (autrefois nommée « grande veine de Galien ») qui est montrée sur cette figure. Là encore Vésale inverse le sens du flux veineux (en fait antéro-postérieur) car, en réalité, ce sont deux veines cérébrales internes (collées l'une à l'autre, elles ont pu lui apparaître comme un seul vaisseau) qui courent sous le corps du fornix et se terminent dans la grande veine cérébrale, laquelle rejoint le sinus droit (quatrième sinus de Vésale).
×Chaque veine cérébrale interne draine une veine dite « choroïdienne supérieure » issue en effet du plexus choroïde homolatéral, que Vésale compare au chorion ou aux « secondines » (ancienne dénomination du placenta). La structure microkystique, spongieuse, des plexus choroïdes se rapproche en effet de celle du placenta. Notons ici que Vésale ne fait là qu'une analogie macroscopique sans plus.
×Ce terme de sinus employé par Vésale peut étonner car il s'agit en fait du sillon calleux, profond, interposé entre la surface du corps calleux en bas et le gyrus cingulaire en haut. Toutefois Vésale utilise assez fréquemment ce terme pour désigner toute espèce de dépression, par opposition à une partie saillante (cf. Fabrica I, p 14).
×Il est intéressant de noter ici que, contrairement à la deuxième figure, aucun vaisseau n'est dessiné sur le cortex cérébral et que, de plus, deux couches méningées sont montrées (dure-mère indexée « P », et leptoméninge indexée « O »). Sur chacune de ces couches méningées sont représentés des vaisseaux, les uns, duraux (cf. p. 606 note 11 et p. 607 note 29), les autres ne pouvant être que corticaux. Les vaisseaux corticaux se trouvant dans les espaces sous-arachnoïdiens puis sous la pie-mère, une telle préparation ne peut être obtenue facilement. Elle nécessiterait en effet de « peler » le cortex de sa pie-mère tout en préservant l'arachnoïde, geste impossible sur un cerveau ramolli, imposant donc une pièce fraiche, manipulée dans les heures qui suivent le décès. On peut donc estimer que ce lambeau lepto-méningé ainsi montré intact avec ses vaisseaux est une représentation idéale.