Livre VII
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Index des caractères typographiques de la quatrième figure.

Sur la quatrième figure, nous avons réséqué toutes les parties de la dure-membrane et de la fine membrane[43] qui se trouvent sur les figures précédentes, et ensuite au cours de la dissection, nous avons enlevé une portion du cerveau à droite et à gauche, suffisamment pour que les ventricules du cerveau commencent à paraître à la vue. D’abord, le long du côté droit du corps calleux, où se trouve le sinus marqué de l’un des deux M sur la troisième figure, nous avons fait à travers le ventricule droit du cerveau une incision longitudinale qui a enlevé la portion de la partie droite du cerveau [hémisphère cérébral droit] qui se trouvait au-dessus de l’incision circulaire faite à la scie par laquelle nous avions partagé le crâne en deux. Et comme nous avons fait la même chose sur le côté gauche, nous avons récliné cette moitié gauche du cerveau [hémisphère cérébral gauche] sur le côté gauche, de façon à montrer une vue partielle de la partie supérieure du ventricule gauche, en maintenant pour le moment le corps calleux dans la tête.

A,A,AMoitié droite du cerveau [hémisphère cérébral droit] encore laissée dans le crâne.
B,B,BMoitié gauche [hémisphère cérébral gauche].
C,C,CPortion du côté gauche du cerveau [hémisphère cérébral gauche], qui a été enlevée du reste du cerveau dans l’ordre de la dissection, et qui est ici reclinée en arrière.
D,D,DLignes montrant en partie les détours [gyri] du cerveau, en partie, les différentes couleurs de la substance du cerveau[44] : tout ce qui se trouve en-dehors des lignes est pour ainsi dire jaune et tire plus sur la couleur de la cendre, tout ce qui est à l’intérieur des lignes est vraiment blanc[45].
E,FDe même [la partie entre] E-F, sur la moitié droite et sur la moitié gauche du cerveau est jaune, [celle entre] G-H est parfaitement blanche, mais parfois parsemée de points rouges[46].
I,ILe corps calleux libéré de chaque côté de la substance du cerveau, avec laquelle il est continu dans tous les autres cas.
K,KPetite portion du corps calleux, encore continue avec la moitié gauche du cerveau [hémisphère cérébral gauche] qui a été enlevée[47].
L,LVentricule [latéral] droit du cerveau.
M,MVentricule [latéral] gauche du cerveau.
N,NPortion de la partie supérieure du ventricule [latéral] gauche.
O,OPlexus du cerveau appelé choroeides [plexus choroïde], d’après sa ressemblance avec l’enveloppe la plus externe du fœtus [chorion].
P,PVeines fines comme des toiles d’araignées, ici attachées à la substance des ventricules [latéraux] droit et gauche, et dérivant des vaisseaux qui, comme il a été mentionné tout à l’heure, forment le plexus semblable au chorion [plexus choroïde][48].
QVeinules courant à partir des vaisseaux également mentionnés tout à l’heure jusque dans la fine membrane du cerveau sous la partie antérieure du corps calleux[49] ; elles se montrent en ordre variable au cours de la dissection (comme les veines indiquées par P).
Cinquième figure du septième livre

[Illustration]

Cette figure ne présente aucune différence avec la précédente en ce qui concerne la portion du cerveau laissée en place dans le crâne, mais elle s’en distingue par le fait qu’ici nous avons commencé à détacher le corps calleux du cerveau, par l'avant, et que nous l’avons soulevé et récliné en arrière, en rompant le septum entre le ventricule droit et le ventricule gauche et en mettant sous les yeux la partie supérieure du corps construit en forme d'arche [fornix].

De A à QA,A,A et B,B,B, et ensuite D,D,D, E et F, G et H indiquent ici les mêmes choses que sur la quatrième figure. L,L, M,M, et O,P,Q les montrent également.
R,R,RIndiquent la surface inférieure du corps calleux, qui a été sorti de son emplacement, et récliné en arrière[50].
×On peut être certain ici que la fine membrane décrite par Vésale correspond à l'arachnoïde, la pie-mère se décollant très difficilement du cortex sur un cerveau frais.
×Tant sur la figure que dans le texte, la substance grise est ici décrite, mais le cortex est représenté de façon très imparfaite, les sillons n’apparaissant pas (hormis en région occipitale gauche, tant d'ailleurs sur la vue supérieure que sur la vue inférieure adjacente). Cette approximation dans la description des sillons corticaux et leur profondeur (laissant penser que Vésale n'a pas écarté les berges de deux gyri) est mystérieuse.
×La couleur des noyaux gris centraux n'est pas décrite sur cette figure. Vésale s'en justifie plus bas (légende « C » de la septième figure).
×Cette constatation atteste du fait que la description du cerveau faite par Vésale se base sur des pièces fraiches.
×On peut s'étonner que Vésale ait si bien identifié le corps calleux sur des coupes horizontales seules, sans avoir eu recours à une coupe sagittale médiane. Notons toutefois que l'absence d'une telle coupe l'a privé de décrire le toit des ventricules latéraux (légende « N », fig. 4) comme appartenant justement au même corps calleux.
×Vésale constate à juste titre que ces veines (dites sub-épendymaires) situées sur les parois ventriculaires rejoignent les veines choroïdiennes (sans dire que cette union se fait au niveau du foramen interventriculaire -de Monro- pourtant visible sur l'image).
×La situation de cette légende sur les quatrième et cinquième figures, en avant du genou du corps calleux, est surprenante car le texte de Vésale laisse penser qu'il s'agit des petites veines choroïdiennes vascularisant richement le plexus choroïde, cette « fine membrane du cerveau » répondant à la toile choroïdienne supérieure. En réalité cette toile est un double feuillet de pie-mère qui s’interrompt en avant au niveau des foramina interventriculaires dont les berges antérieures sont constituées de chaque colonne du fornix en avant desquelles se situe le rostre du corps calleux. Si cette interprétation est la bonne, ceci signifie que Vésale intègre ici les colonnes du fornix au corps calleux, ce qui n'est pas absurde étant donné la proximité de ces deux structures à ce niveau.
×On notera ici l'aspect très petit et ramolli du corps calleux ainsi soulevé, tel que l'a représenté l'artiste. Cette représentation en fait une structure anormalement plus étroite que le fornix montré soulevé sur la sixième figure. Quoi qu'il en soit la zone charnière de ce soulèvement du corps calleux correspond exactement à la jonction fornico-calleuse, en arrière de laquelle, ces deux structures étant accolées, il n'est plus possible de récliner le corps calleux et d'en montrer le splénium. À l'évidence, de telles préparations ont nécessité en tout cas plusieurs dissections préparatoires.