Livre VII
611
O,ODes veinules [veines sous-épendymaires] de cette sorte s’attachent ici à la substance du cerveau, elles proviennent des vaisseaux que nous avons annotés K et L.
PSortant des veines qui se présentent ici à la substance du cerveau[65], de petits rameaux s’étendent en-dehors de la cavité[66] des ventricules, vers la fine membrane du cerveau.
QOrifice du canal[67] provenant de la cavité commune au ventricule droit et au ventricule gauche, c'est-à-dire du troisième ventricule du cerveau, descendant verticalement vers le bassin qui reçoit la pituite du cerveau et qui la transporte, comme un entonnoir[68] vers la glande [hypophyse] placée sous l’extrémité inférieure de l’entonnoir.
R,SCanaux ou sinus[69] superficiellement creusés dans la substance des ventricules, transportant la pituite vers l’orifice du canal [récessus infundibulaire] indiqué par Q ci-dessus.
Septième figure du septième livre.

[Illustration]

Index des caractères typographiques de la septième figure.

Cette figure diffère beaucoup des trois qui la précèdent immédiatement[70] ; en effet, on voit qu’une partie de la substance du cerveau laissée en place sur les figures précédentes, a été enlevée ici : c’est celle qui forme la partie des ventricules [latéraux] droit et gauche visible sur les figures précédentes. Puis, tout ce qui était encore attaché[71] au cervelet a été réséqué également, de telle sorte que l'on voie la portion de la dure-membrane[72] qui sépare le cerveau et le cervelet. Après avoir sectionné avec la pointe d’un couteau tournée vers l'avant[73] les vaisseaux de la dure-membrane qui constituent ces sinus, nous les avons aussi ouverts ; le vaisseau[74] qui s’étend du quatrième sinus [sinus droit] de la dure-membrane aux ventricules du cerveau a été ici soulevé hors du troisième ventricule du cerveau et détaché des plexus choroïdes, il a été récliné en arrière,

×Des veines de la substance blanche du parenchyme cérébral se drainent en effet dans ces veines sous-épendymaires.
×Le latin amplitudo signifie généralement « étendue », nous traduisons par « cavité » à cause du contexte.
×Ce terme de meatus est difficile à comprendre. Étant au singulier, il ne s'agit pas des foramina interventriculaires proprement dits. On peut faire deux hypothèses. Soit, le cerveau ramolli, les colonnes du fornix se sont accolées au thalamus obturant ainsi les deux foramina interventriculaires, Vésale ayant vu peut-être entre l'origine des deux veines cérébrales internes (indexées « I ») un orifice (par un artefact de dissection créé par une déhiscence de la toile choroïdienne supérieure accédant au troisième ventricule). Soit, hypothèse plus probable car ces foramina sont devinés sur les quatrième et cinquième figures, il considère les deux foramina interventriculaires comme un seul canal transversal réunissant les deux ventricules latéraux et lui-même ouvert dans le troisième ventricule.
×Le récessus infundibulaire du troisième ventricule n'est pas visible sur la figure car plus profond. En tout état de cause, « l'entonnoir » que décrit ici Vésale ne correspond pas à ce récessus (cf. p. 640 note 486). Concernant l'infundibulum, cf. page 641 note 497.
×Ces deux légendes placées ici rendent la présence de ces canaux vus par Vésale mystérieuse, à moins que l'artiste (ou le graveur) ait mal placé ces lettres et que Vésale ait montré ici les foramina interventriculaires, mais cela serait en contradiction avec la seconde hypothèse faite à propos de la légende « Q » (cf. note 67) et avec le fait que ces foramina sont en effet devinés sur les quatrième et cinquième figures et en situation plus antérieure.
×Le saut descriptif qu'opère ici Vésale peut paraître surprenant. En effet, sauf concernant le tronc cérébral et le cervelet vus plus loin, Vésale ne montrera pas l'encéphale entièrement extrait de sa boîte crânienne. Ainsi nous échappe une description plus complète du cerveau, en sorte que les lobes temporaux et leurs ventricules notamment ne seront vus qu'imparfaitement sur la figure 8 et que manque aussi une vue de la totalité de l’incisure tentorielle toujours masquée sur les vues suivantes. Vésale préfèrera récliner les lobes frontaux mais ne fera aucune vue ventrale du cerveau et, surtout, comme déjà noté, aucune coupe sagittale médiane. Finalement il conservera au cerveau son crâne décalotté, comme réceptacle posé sur la table de sa dissection. On imagine cette contrainte due à la mollesse de l'organe, a fortiori disséqué à température ambiante. Mais il semble aussi que Vésale veuille très vite montrer – toujours sur cette même vue supérieure – le système ventriculaire médian (troisième puis quatrième ventricule) dont l'importance fonctionnelle domine largement à ses yeux celle du cortex et des noyaux gris centraux. En cela, on peut prétendre ici que les a priori erronés de l'époque sur le rôle des ventricules ont détourné Vésale d'une étude morphologique plus fine du cerveau et de ses vaisseaux de la base (cf. aussi p. 636, Fonction des ventricules).
×On peut penser que ces « attaches » correspondent aux veines du culmen cérébelleux se drainant dans la grande veine cérébrale, veines que l'on voit d’ailleurs sur la figure.
×Tente du cervelet.
×C'est-à-dire avec la lame vers soi, un peu comme on ouvrirait longitudinalement un tube en avançant dans la découpe plutôt qu'en tranchant.
×Il s'agit de l'ensemble fait des deux veines cérébrales internes incluses entre les deux feuillets de la toile choroïdienne (cf. p. 608 note 40 et 609 note 49) et de la grande veine cérébrale.