Livre VII
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pour mieux exposer aux regards le troisième ventricule du cerveau, c’est à dire la cavité commune aux ventricules [latéraux] droit et gauche, avec ses vaisseaux.

A,AMoitié droite [hémisphère droite] de la substance du cerveau encore laissée dans le crâne.
B,BMoitié gauche [hémisphère gauche] de la substance du cerveau encore conservée dans le crâne.
C,C,CLes lignes que l’on voit partout ici correspondent aux lignes semblables montrées sur les trois figures précédentes. Mais parce que des lignes de ce genre, c'est-à-dire indiquant la différence de substance du cerveau, ne se trouvent que là[75] où le cervelet est très près de la fine membrane, les figures précédentes les ont montrées seulement sur les côtés. Mais ici, puisqu’on a enlevé une portion du cerveau suffisante pour ne laisser qu’une petite distance entre la surface visible de la base et la fine membrane[76], on voit également des lignes sur la base[77].
D,DCe qui est entre ces lignes ici est la substance jaunâtre ou pâle du cerveau, comme les parties indiquées par D, D, D[78].
ECe qui se trouve en-dehors de ces lignes est la substance blanche et très brillante du cerveau, ici indiquée par E, E, E.
FPortion[79] de l’artère soporale [carotide interne] qui progresse en longeant la partie inférieure et étroite du ventricule droit, et monte pour former les plexus choroïdes. Par ailleurs, si vous examinez la partie sur laquelle est placé le F ici et sur la sixième figure, vous comprendrez facilement comment le ventricule droit du cerveau, tout comme le gauche, se courbe d’abord comme un arc en arrière, puis descend vers l'avant[80] à travers la substance du cerveau. En effet, nous avons enlevé ici une plus grande quantité de la substance de cerveau que sur la sixième figure, de sorte que la portion de l’artère indiquée ici par F[81] s’incline plus en avant que la portion d’artère notée F sur la sixième figure, là où elle monte vers l’arrière du ventricule. Le F et le G de la figure suivante montreront cela plus clairement, puisque, pour montrer les vaisseaux du ventricule, j’ai enlevé encore plus de substance cérébrale que sur cette septième figure.
GPortion de l’artère soporale [carotide interne] qui progresse vers le haut en longeant la partie inférieure et postérieure du ventricule gauche, comme l’artère marquée d’un F[82].
HPartie la plus inférieure du troisième ventricule : nous l’avons représentée un peu distendue pour la rendre plus visible.
ICanal [récessus infundibulaire] descendant verticalement du troisième ventricule du cerveau, transportant la pituite du cerveau vers le bassin préparé pour la recevoir[83].
KAqueduc [du mésencéphale] s’étendant du troisième ventricule du cerveau entre les testicules et les fesses[84] du cerveau [colliculi supérieurs et inférieurs] jusque dans la cavité commune au cervelet et à la moelle spinale [tronc cérébral[85]].
LPetite glande semblable à une pomme de pin [corps pinéal ou épiphyse] qui est le support[86] des vaisseaux gagnant le cerveau à partir du quatrième sinus de la dure-membrane.
M,NNous avons appelé cette partie du cerveau les testicules et aussi les fesses du cerveau [colliculi supérieurs et inférieurs], qui sont encore recouvertes ici par la fine membrane.
O,O,etc.Processus [tente du cervelet], ou portion de la dure-membrane du cerveau, situé entre le cervelet et le cerveau. Les canaux faits comme des veines[87] qui accèdent à cet endroit proviennent en partie du premier et du deuxième sinus de la dure-membrane, en partie du quatrième.
P,PSinus [latéral] droit ou premier sinus de la dure-membrane du cerveau.
Q,QSinus [latéral]gauche ou deuxième sinus de la dure-membrane du cerveau.
RJonction du premier et du deuxième sinus de la dure-membrane, que certains Grecs appellent lenon, c'est-à-dire pressoir [confluent postérieur des sinus autrefois nommé torcular Herophili].
SDébut du troisième sinus de la dure-membrane [sinus sagittal supérieur].
TQuatrième sinus [sinus droit] de la dure-membrane, il a été ouvert ici comme les autres.
VVaisseau[88] s’étendant du quatrième sinus de la dure-membrane dans les ventricules du cerveau, ici récliné en arrière hors de son emplacement.
X,XOn montre ici une partie du cervelet [culmen du vermis cérebelleux] qui n’est pas recouverte par la dure-membrane du cerveau.
YCanaux faits comme des veines[89] s’étendant du quatrième sinus de la dure-membrane du cerveau dans la fine membrane qui enveloppe le cervelet et les testicules du cerveau.
Z,ZPartie de la dure-membrane[90], à l’endroit où elle est attachée à l’os le plus dur de tout le corps [os temporal] qui contient en-dedans l’organe de l’audition. En effet, nous avons mis cette région du crâne à découvert en enlevant le cerveau.
×C'est une curieuse façon qu'a Vésale d'indiquer que les noyaux gris centraux ne sont bien visibles que sur une coupe telle qu'il l'a réalisée ici, plus basse de 2,5 à 3,0 cm que sur la figure précédente, passant par le troisième ventricule (H), au dessus du culmen cérébelleux (lui-même proche de la région de la grande veine cérébrale). En réalité des coupes intermédiaires entre la sixième et la septième figure les auraient bien montrés.
×Vésale évoque ici, comme dans les légendes M et N, la condensation arachnoïdienne et piale (leptoméninges) siégeant autour de la grande veine cérébrale. Cette région marque au niveau du mésencéphale la limite entre les espaces supra et infra-tentoriel. Il lui a donc fallu réséquer la partie du cerveau située en arrière de cette région pour découvrir la quasi totalité de la tente du cervelet lui donnant accès au cervelet. En parlant de « base » Vésale indique ici la tente du cervelet qui, en arrière, forme une « base » méningée aux lobes occipitaux. Cette « petite distance » représente donc celle située entre la partie postérieure de l'incisure tentorielle et la condensation leptoméningée située autour de la grande veine cérébrale.
×Ces « lignes » dont parle Vésale correspondent peut-être aux fines rainures parfois visibles sur la dure-mère, difficiles à identifier sur la figure.
×On distingue ici thalami, noyaux lenticulaires et têtes des noyaux caudés.
×Artère choroïdienne antérieure (cf. p. 610 note 60).
×Au niveau en effet de la corne temporale (=inférieure) du ventricule latéral qui n'est là que deviné car sectionné dans un plan frontal.
×C'est donc sur cette seule figure que Vésale explique - par cette longue légende -, plus qu'il ne montre, ce qu'est l'atrium ventriculaire, zone de jonction des portions antérieure (= frontale), inférieure (= temporale) et postérieure (= occipitale, réduite, non identifiée par Vésale) du ventricule latéral. S'il décrit bien cet « arc » que dessine le ventricule latéral au niveau de son atrium, il se cantonne donc à deux vues supérieures assez distantes l'une de l'autre (sixième et septième figures) pour le décrire. De ce fait et contrairement à ce que dit Vésale dans ce « vous comprendrez facilement », la morphologie globale du ventricule latéral, particulièrement dans sa portion atriale, n'est probablement pas si facile à concevoir pour le lecteur novice.
×Vésale a voulu laisser ici une petite portion de plexus choroïde, indexé aussi « G » sur la sixième figure, pour faire le lien avec cette dernière et faire mieux comprendre cet « arc » que dessine l'atrium ventriculaire.
×On ne peut, là encore, que noter l'absence de coupe sagittale médiane qui aurait mieux montré le troisième ventricule et son récessus infundibulaire. Concernant le « bassin », cf. p. 640 note 486.
×Pour les noms de testes et de nates donnés aux colliculi supérieurs et inférieurs, cf. la note explicative du neuvième chapitre, p. 639.
×Le terme de « moelle spinale » est en fait réservé à la moelle épinière qui prolonge caudalement la « moelle allongée », ou myélencéphale (anciennement nommé « bulbe »), portion caudale du tronc cérébral. Ce terme de moelle spinale utilisé par Vésale pour cette structure qu'est le mal nommé « tronc cérébral » (au lieu de « tronc encéphalique ») situé en intra-crânien et non dans le canal vertébral, s'explique par le fait qu'il fait de ce tronc l'origine de la moelle spinale, tout en l'intégrant au cerveau (ou encéphale pour les modernes, le cerveau se limitant à l'ensemble des deux hémisphères cérébraux), cf. commentaire de Vésale joint à sa dixième figure.
×Le corps pinéal est en effet situé en avant et au-dessous de la grande veine cérébrale.
×Ce sont en effet des sinus veineux.
×Il s'agit en fait de la grande veine cérébrale qui draine notamment les deux veines cérébrales internes et se jette dans le sinus droit (cf. p. 611 note 74).
×Voilà une fine observation de Vésale, car il s'agit en effet de petites veines du culmen cerébelleux et de la lame tectale [colliculi], cf. p. 611 note 71.
×Insertion de la tente du cervelet sur le bord postéro-supérieur du rocher.