Livre VII
621
Seizième figure du septième livre.

[Illustration]

Par cette figure nous avons dessiné la glande [hypophyse] qui reçoit la pituite du cerveau, mise à nu avec le bassin ou infundibulum qui conduit la pituite à cet endroit et qui pend ici mollement en avant[175]. Sur ses côtés nous avons représenté les portions des artères soporales [carotides internes] que l'on dit former le rete mirabile, telles qu’elles se sont présentées à nous au cours de la dissection. Mais comme ces portions d'artères[176] se présentent de manière variée à ceux qui dissèquent, nous les avons également dessinées ici différentes [l'une de l'autre][177].

AGlande recevant la pituite du cerveau [hypophyse].
BBassin ou infundibulum transportant la pituite du cerveau vers le bas, sur la dite glande.
C,CPortions des artères[178] qui suivent le cours oblique de leurs foramina intrinsèques dans l’os du crâne.
DBranche de l’artère gauche[179] courant sur le côté gauche de la dure-membrane.
EPortion de l’artère gauche s’étendant vers la cavité nasale[180] à travers son foramen intrinsèque.
F,FSur cette surface, nous avons dessiné différents parcours de l’artère. Sur la droite, le F note une artère qui ne se divise pas sur ce parcours, et à gauche le F désigne une artère qui se divise en deux branches, mais qui s’unissent à nouveau[181] peu après en un seul vaisseau.
GPortions des artères[182] s’étendant dans la dure-membrane du cerveau, distribuées en partie dans les ventricules du cerveau, en partie dans la fine membrane qui enveloppe la base du cerveau.
HBranche de l’artère[183] sortant du crâne à travers le foramen de la seconde paire de nerfs crâniens, gagnant le nerf optique, et enfin l’œil.
Dix-septième figure du septième livre[184]

[Illustration]

Par cette figure, nous avons imaginé le plexus, comme il devrait être, s'il correspondait aux descriptions de Galien dans les livres De l’utilité des parties.

Dans ce cas, A et B désigneraient ici les artères qui, pénétrant le crâne, se diffuseraient immédiatement dans ce plexus mirabile. Nous avons indiqué par C et D les branches dans lesquelles les rameaux de ce plexus se réunissent et qui correspondent, par leurs dimensions, aux artères indiquées par A et B[185]. Par ailleurs, E indique la glande recevant la pituite du cerveau [hypophyse].

[Illustration]

Par cette figure, nous avons représenté la suite d'artères qui sont sous la dure-membrane cérébrale[186], et qui s'étendent vers chaque côté de la glande recevant la pituite du cerveau [hypophyse], comme nous l’observons dans les têtes de moutons et de bœufs. Et cela nous permet de dire qu'il n'y a personne qui puisse penser que nous ne sommes pas capables de voir la différence ici entre ces animaux et l’homme. Sur cette figure le A désigne la glande que nous avons déjà souvent mentionnée, les B et C l’endroit où ces artères entrent dans le crâne.

Dix-huitième figure du septième livre.

[Illustration]

Par cette petite figure, nous avons représenté le bassin ou la coupe[187] par lequel la pituite du cerveau s’écoule sur la glande placée par-dessous [hypophyse] ; et ensuite, nous avons représenté ici les quatre canaux qui transportent la pituite vers le bas, à partir de la glande, à travers les foramina situés près de la glande. Donc, A peut représenter la glande, sur laquelle s’écoule la pituite, B le bassin par lequel elle est conduite, C, D, E, F, les canaux disposés en vue de faciliter la sortie de la pituite tombant à cet endroit[188].

Mais, en plus des figures du septième livre qui concernent essentiellement l'apprentissage de ce qui se trouve dans la cavité crânienne, y concourent également les deux figures ajoutées à la fin du premier chapitre du quatrième livre, qui présentent un dessin de la septième paire[189] de nerfs crâniens ; comme nous les avons abondamment annotées, il serait inutile de les replacer ici et de recopier leurs explications.

Par ailleurs, pour ce qui est des figures représentant la structure de l’œil, même si elles se rapportent au septième livre, je ne les placerai qu’au début du quatorzième chapitre qui sera consacré à la fabrique des yeux. Et je ferai cela, parce que ces figures ne peuvent servir à aucun autre chapitre que celui que j'ai indiqué.

×Si l'hypophyse est basculée en avant (alors que sur la figure 15 elle était basculée en arrière) et sauf erreur de Vésale, il s'agit donc d'une vue antérieure de cette région. Concernant les termes de bassin et d'infundibulum, cf. p. 641 note 497.
×On pourrait identifier sur cette figure, issues de la carotide interne (F) : la cérébrale antérieure (H) bien qu'elle ne rejoigne pas son homologue contro-latérale, la cérébrale moyenne qui se bifurque (G), la communicante postérieure (D) et la choroïdienne antérieure (E), mais les légendes suivantes contredisent une bonne partie de cette interprétation.
×Les différences dans le dessin illustrent des variations morphologiques individuelles ici synthétisées sur un seul dessin.
×Portion de la carotide intra-pétreuse.
×Il pourrait s'agir de l'artère communicante postérieure.
×Aucune artère issue de la carotide interne ne se distribue aux cavités nasales.
×Une telle fenestration de la carotide interne est exceptionnelle.
×Il s'agit de deux branches artérielles dont la destinée reste mystérieuse (fine membrane et ventricule).
×On serait tenté d'identifier cette artère comme l'artère ophtalmique mais aucune artère n'accompagne le III dans son foramen, et son trajet ascendant est improbable.
×La figure est composée de deux schémas commentés.
×On peut se demander si, par cette description, Vésale n'a pas voulu « coller » les dires de Galien à ce qu'il a constaté du trajet de la carotide interne qui, quittant son segment intra-pétreux, traverse le sinus caverneux (loge veineuse parasellaire complexe) avant d'émerger dans le crâne en traversant le toit de ce sinus ; et ce avant d'exposer sa propre conception de ce sinus caverneux, plus exacte, sur la petite figure suivante.
×Il s'agirait alors des petites artères issues de la carotide intra-caverneuse.
×En latin : cyathum.
×L'emploi du subjonctif présent à valeur de supposition dans cette description (fantaisiste) de quatre canaux est prudent de la part de Vésale.
×Le septième nerf correspondrait au nerf accessoire (XI), qui puise une de ses racines dans le X, comme Vésale le note également dans l'Epitome, op. cit., p. 135, note 205.