Livre VII
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à son début entre les testicules [colliculi supérieurs] du cerveau, sort quelquefois un autreaa là ou se trouve le K dans la fig. 8. canal[403], qui s'étire vers le bas et en avant à travers la substance du cerveau [plancher du troisième ventricule], et parvient enfin jusqu'au bassin [infundibulum]bb C,C, fig. 14 ; E, fig. 15. qui reçoit la pituite du cerveau, comme nous l'enseignerons.Description du quatrième ventricule.[404] Le quatrième ventriculecc L, fig. 9. Le 4e ventricule est formé par L,M,N,O dans la fig. 10, et avec E dans la fig. 11. vers lequel se dirige le canal [aqueduc] situé à l'arrière du troisième ventricule est formé des sinus de la moelle dorsale[405] et du cervelet[406], tout à fait comme si vous formiez une seule cavité avec vos deux mains[407], car ce ventricule n'est pas creusé entièrement dans le corps cérebelleux[408]. La moelle spinale sort du cerveaudd D, fig. 1, chap. 2, livre IV.
e K, fig. 7 et 8 ; B, fig. 10.
à l'endroit où le canal [aqueduc]e issu du troisième ventricule commence à se diriger vers le quatrième ventricule ; les testicules et les fesses [colliculi supérieurs et inférieurs] du cerveau, qui sont continus avec le début de la moelle spinale [tronc cérébral], fournissent avec ce dernier un passage à l'aqueduc issu du troisième ventricule de telle sorte que la partie supérieure de cet aqueduc est concave pour les colliculi supérieurs et inférieurs[409] et que la partie inférieure l'est pour la moelle spinale[410]. Mais après être passée par les fesses [colliculi inférieurs], la portion du canal [aqueduc] qui est concave en vue de[411] la moelle spinale commence à s'élargir, formant un sinusff L,M,N,O, fig. 10.
g H, fig. 9.
qui s'étend jusqu'à l'endroitg où la moelle spinale est sur le point de sortir du crâne. Hérophile a très justement comparé ce sinus à la cavité [interne] du calame avec lequel nous écrivons [calamus scriptorius][412] ; en effet, si vous comparez la partie du calame que nous trempons dans l'encre et ce sinus, vous remarquerez immédiatement que l'orifice du calame, qui est encore arrondi [cylindrique] tout près de l'endroit où il a été coupé, ressemble à la terminaison du canal [aqueduc] issu du troisième ventricule sous les fesses [colliculi inférieurs] ; ensuite vous observerez de même que la pointe avec laquelle nous formons les lettres ressemble à la partie inférieure du sinus [obex[413]] faisant comme une voie et un étroit canal dans la moelle spinale qui est alors sur le point de sortir du crâne. Mais vous découvrirez que les deux angles que nous formons entre la pointe du calame [obex] et le début du haut de l'incision avec les côtés de sa cavité [interne] sont tout à fait semblables aux côtés de ce sinus[414]. Sur les côtés du sinus, là où les angles sont formés, se trouve un processus de la moelle spinale, un de chaque côté[415], de forme arrondieh,h I,K, fig. 10. auquel seul le cervelet est attaché, formant un corps continu avec la moelle spinale. Telle est donc la cavité de la moelle spinale, constituant la moitié [plancher] de la cavité du quatrième ventricule. Je vais maintenant décrire la cavité qui concerne le cerveletii E, fig. 11.
k G,G, fig. 11.
 : entre les deux corps arrondisk du cervelet [pédoncules cérébelleux moyens et inférieurs] avec lesquels la moelle spinale est continue, et entre les extrémitésmm C,D,c,d, fig. 11.
l le R du milieu dans la fig. 8 ; C dans la fig. 9.
de la partie du cerveletl que nous avons considérée comme étant la troisième [vermis], un sinus est imprimé, plus large que long, peu profond, qui constitue la deuxième moitié [toit] du quatrième ventricule. Ce dernier est ouvert à l'avant et à l'arrière[416], parce que ni la partie antérieure ni la partie postérieure du cervelet ne sont jointes à la moelle spinale ; mais ce sinus est toutefois recouvert par la fine membrane à l'avant et à l'arrière. À l'avantn,n X,X à côté de M,N, fig. 7. il est recouvert par la fine membrane à l'endroit où le cervelet est joint au cerveau et aux fesses [colliculi inférieurs] du cerveau, tandis qu'à l'arrièreo,o Comme si vous joigniez E à H dans la fig. 9. il est obstrué par une portion de la fine membrane reliant le cervelet à la moelle spinale[417].Le contenu de chaque ventricule. La dissection montre que le quatrième ventricule ne contient rien d'autre que l'humeur aqueuse [liquide spino-cérébral] qui est commune à tous les autres ventricules et au canal [aqueduc du mésencéphale] qui s'étend du troisième ventricule cérébral au quatrième. Mais les ventricules cérébraux [latéraux] droit et gauche contiennent, en plus de cette humeur, un plexuspp O,O, fig. 4 et 5 ; M,N, fig. 6. que ceux qui ont l'expérience des dissections comparent à l'enveloppe la plus externeqq P dans la première petite planche de la fig. 30 [livre V] ; K sur la deuxième, Q,R sur les troisième et quatrième petites planches.
r H,I dans la fig. 6 ; V provenant de T dans la fig. 7.
du fœtus [plexus choroïde]. La cavité commune, ou troisième ventricule, transmet le vaisseau veineux [veines cérébrales internes puis grande veine cérébrale ou veine de Galien]r qui se distribue depuis le quatrième sinus de la dure-membrane [sinus droit] pour constituer ce plexus, comme nous l'avons enseigné dans le troisième livre. En outre, la partie antérieure de ces ventricules reçoit quelquefois de ce vaisseau de très finesss P, fig. 4 ; O,O, fig. 6. veinules[418], semblables à celles que nous voyons disposées sur la tuniquett η, η , fig. 18, chap. 14. adhérant à l'oeil ; des veinules de ce genre s'attachent d'autant plus facilement à la surface des ventricules que la substance cérébrale est plus dure et pour ainsi dire plus calleuse à la surface des ventricules que partout ailleurs.Les trois premiers ventricules cérébraux ne sont pas recouverts par la fine membrane. Mais je m'étonne que Galien et tous ceux qui après lui ont écrit sur l'Anatomie et qui, par un excès de crédulité, sans faire de dissection, lui ont emprunté des erreurs (dans l'hypothèse où ils ont compris ce qu'il y avait de bon), n'ont pas eu honte d'écrire que la surface des trois ventricules cérébraux[419] est recouverte et entourée par la fine membrane, comme le cerveau [encéphale] lui-même, mais que le quatrième ventricule ne l'est pas : alors qu'en réalité aucune surface de ventricule ou de canal n'est recouverte ou revêtue par la fine membrane. Y a-t-il en effet quelqu'un, je vous le demande, qui, après avoir examiné soigneusement la fabrique du corps humain, sans se contenter de se reporter aux écrits et aux dessins d'autrui (ce que personne ne devrait faire), ne comprendrait pas, à partir de cet examen, que Galien a imaginé beaucoup de choses, surtout dans les livres De l'utilité des parties : il pensait que la substance du cerveau est si molle que les ventricules cérébraux auraient dû se réunir en elle s'ils n'avaient pas été recouverts en dedans par la fine membrane. Et en attribuant au cervelet une substance plus dure, il se persuadait que son ventricule pouvait être conservé[420] sans l'aide d'une membrane. pour le soutenir. Mais pour ma part, je pense que lorsque Galien a écrit ces livres, il avait lu chez Hérophile, Andreas, Marinus, Lykus[421] ou un autre de ces très éminents professeurs d'anatomie à Alexandrie qui ont décrit les membranes du cerveau [encéphale], que des processus ou parties de la fine membrane s'étendent dans les trois premiers ventricules cérébraux, mais pas dans le quatrième[422] ; mais par là, ils ne signifiaient pas que la membrane recouvre les ventricules à la manière du péritoine[423] ou de la plèvre costale, mais bien que ces portionsuu M,N,H,I, fig. 6. de fine membrane dirigent dans les ventricules des vaisseaux[424]

×Le début de la phrase laisserait supposer qu'il s'agit du recessus pinéal du troisième ventricule que Vésale indexe à la légende K de la 8e figure p. 613 ; mais le terme de « bassin » (cf. p. 640 note 486) pour l'aboutissement de ce canal fait penser plutôt au recessus optique (cf. aussi p. 613 note 93). Il précisera en tout cas plus tard (p. 640) qu'il ne l'a vu que rarement, ce qui peut être dû au ramollissement des cerveaux qu'il observe, car, qu'il s'agisse du récessus pinéal (situé à la partie postérieure du troisième ventricule) ou du récessus optique (situé à la partie antérieure du troisième ventricule), ils sont constants.
×Dans le même souci (cf. p. 614 note 103 et p. 634 note 401) de montrer, toujours par la même vue, la partie la plus basse du système ventriculaire, donc le quatrième ventricule, Vésale n’a d’autre choix que d’extraire de la fosse postérieure tronc cérébral et cervelet et de basculer l’ensemble vers l’avant, comme montré sur la neuvième figure. C'est une façon très inhabituelle de le voir pour les anatomistes modernes qui montrent toujours le plancher du quatrième ventricule en vue postérieure, après section des trois paires de pédoncules cérébelleux, comme sur la dixième figure. A contrario, cette neuvième figure permet peut-être de mieux comprendre que le cervelet (donc le toit du quatrième ventricule), remis en place, cacherait cette cavité, ce dont la onzième figure, classique pour les modernes, rend imparfaitement compte.
×Plancher du quatrième ventricule.
×Toit du quatrième ventricule.
×Vésale ne souligne toutefois pas par cette figure de mime, comme il aurait pu le faire, le fait que le plancher est pratiquement plat, tandis que le toit en a justement la forme.
×Par cette expression, Vésale souligne le fait que seul le toit du quatrième ventricule appartient au cervelet tandis que son plancher appartient au tronc cérébral. C'est d'ailleurs à l'étage du quatrième ventricule qu'il fait débuter le tronc cérébral, en excluant à tort le mésencéphale qui, lui, est traversé par son aqueduc.
×Cette espression ambiguë doit signifier que l'aqueduc du mésencéphale est concave vers l'avant et la partie inférieure du plancher du quatrième ventricule très légèrement concave vers arrière. Si tel est le cas, peut-on en déduire que Vésale a réalisé une coupe sagittale médiane, dans la mesure où de telles concavités ne sont pas faciles à constater autrement ? Rien n'est moins sûr.
×On remarque dans tout ce passage la longueur exceptionnelle des phrases au service de cette description anatomique minutieuse.
×Cette expression indique probablement le changement de courbure d'une (légère) concavité à l'autre (cf. note 409).
×Cf. Galien, De anatomicis administrationibus IX, 5 (ἐv τοῖς καλάμοις), éd. Kühn II, p. 731.
×Cet obex correspond au point médian d'où les deux corps restiformes s'évasent en haut et en dehors et dessinent la limite triangulaire inférieure du plancher du quatrième ventricule.
×Façon de dire que les limites médiales des corps restiformes (cf. note précédente) constituent les limtes latérales du plancher du quatrième ventricule (ce qui est vrai dans son triangle inférieur, ce plancher étant globalement losangique).
×Ceci signifie qu'à la partie haute de chaque corps restiforme (« côtés du sinus » pour Vésale), se situent les pédoncules cérébelleux moyen et inférieur (l'ensemble décrit comme « corps continu » par Vésale qui, à la coupe comme montrés sur la dixième figure, sont arrondis).
×Dans ces deux dernières phrases, l'orientation donnée par Vésale doit être revue aujourd'hui : « anterieur » et « avant » correspondent respectivement à « supérieur » et « haut » ; « postérieur » et « arrière » respectivement à « inférieur » et « bas », ceci en raison de l'inclinaison du plancher du quatrième ventricule.
×Vésale considère donc que le cervelet n'est relié au tronc cérébral que par cet ensemble intimement lié : pédoncules cérébelleux moyens et inférieurs (eux-mêmes difficiles à identifier). Il ne décrit pas séparément les pédoncules cérébelleux supérieurs pourtant visibles sur la onzième figure (cf .p. 616 note 132). Et à la partie haute de toit du quatrième ventricule il ne voit aucune attache cérébelleuse mais une ouverture. Cette ouverture n'existe pas car entre la lingula du vermis et la lame tectale (ensemble des colliculi) est tendue une fine lame de substance blanche, le voile médullaire supérieur. Vésale a donc certainement lésé ce voile en séparant cervelet et tronc cérébral, ce qui peut se comprendre étant donné sa finesse. Il y a vu en revanche de la leptoméninge (« fine membrane »). Enfin, la leptoméninge qu'il décrit en bas correspond à la toile choroïdienne inférieure (cf. p. 631 note 342).
×Il s'agit ici des veines afférentes à chaque veine cérébrale interne : septale antérieure, choroïdienne, thalamo-striée. C'est certainement cette dernière, assez bien visible sur un cadavre frais, qu'il décrit comme étant à la surface des ventricules.
×C'est à dire les ventricules latéral droit, latéral gauche et le troisième ventricule.
×Galien, De usu partium VIII, 5 et 11, avait défendu l'idée que l'encéphale comportait une partie molle à l'avant, pour des nerfs mous (sensitifs) et une partie dure à l'arrière pour les nerfs durs (moteurs), et que les corps qui succédaient au troisième ventricule avaient une consistance suffisamment ferme pour se dispenser de membrane de soutien.
×Voir supra p. 631.
×En effet c'est bien la pie-mère (leptoméninge que Vésale nomme donc avec l'arachnoïde par le même terme de « fine-membrane ») qui s'insinue dans la fissure choroïdienne (cf. p. 634 note 387) pour proliférer principalement dans les ventricules latéraux, très modestement dans le troisième ventricule, et constituer des plexus choroïdes. Et en réalité elle s'insinue aussi dans le quatrième ventricule pour constituer deux petits plexus paramédians plaqués contre le versant inférieur de son toit.
×Vésale utilise tantôt omentum, tantôt peritonæum. Nous avons gardé les deux formes (omentum et péritoine) dans la traduction.
×Les plexus choroïdes des ventricules latéraux sont richement vascularisés.