Livre VII
658

(bien que ce soit long !). Vous pourrez alors trouver les racines ou les sorties des quatreyy chiffres 57, 60, 66, 71, fig. 2, chap. 11, livre IV. nerfs qui gagnent la jambe, en suivant le cheminement des nerfs issus des vertèbres lombales et du sacrum, ainsi que leur disposition. Après avoir suivi le cheminement des quatre nerfs portés à la jambe, observez le rameau du premier nerfzz chiffre 58 dans la même fig. [nerf cutané fémoral latéral], qui s'étend dans la membrane charnue dans la région externe de la cuisse, ensuiteaa chiffre 61 dans la même fig. celui[684] du deuxième nerf [nerf fémoral] qui se diffuse dans la membrane charnue dans la partie antérieure de la cuisse ; observez également à cet endroit la veinebb Θ dans la fig. du chap. 6, livre III. [veine grande saphène] qui, en compagnie d'un rameau de cette branche, chemine à travers la région antérieure de la cuisse et de la jambe[685] vers l'extrémité du pied. Vous découvrirez lecc chiffre 68, fig. 2, chap. 11, livre IV. rameau [cutané] du troisième nerf [nerf obturateur] présenté à la membrane charnue en examinant attentivement l'aine. Mais pour découvrir la branche[686] du quatrième nerfdd chiffre 72 dans la même fig. [nerf ischiatique] diffusée dans la membrane charnue, commencez par détacher le premier muscle moteuree Π dans la table des muscles. de la cuisse [muscle grand fessier] de l'os iliaque et du sacrum jusqu'à son insertion, et examinez alors le tronc du quatrième nerf ainsi que cette branche. Lorsque vous l'aurez trouvée, sans inciser davantage, recherchez également laff chiffre 74, fig. 2, chap. 11, livre IV. Cherchez sur cette même figure toute la série restante des branches du 4e nerf. branche[687] du quatrième nerf qui se répand dans la membrane charnue, près du poplité et à la partie inférieure de la cuisse, et faites une recherche minutieuse dans la membrane charnue des branches du quatrième nerf qui se portent à la peau de la jambe en maints endroits. Puis, revenez à l'aine, et à l'aide d'un scalpel, cherchez à travers les muscles, la distribution du premier nerf qui est dissimulée dans les muscles, et faites de même pour le deuxième et le troisième nerfs, bien qu'avec ce dernier vous deviez également trouver les prolongementsgg dans la dernière figure du livre III. de l'artère [fémorale commune] et de la veine [fémorale] qui descendent dans la cuisse à travers un foramen de l'os du pubis[688]. Mais vous devrez inciser et abîmer des muscles pour découvrir progressivement la grande veine et la grande artère qui cheminent vers la cuisse, observer leurs branches et suivre leur cheminement, en observant comment elles tournent autour de l'os de la cuisse [fémur] et abordent le poplité en même temps que le quatrième nerf [nerf ischiatique]. Et lorsque vous les aurez trouvés tous les trois, c'est-à-dire la veine, l'artère et le nerf, examinez minutieusement comment ils se divisent dans le poplité, et apprenez à connaître toute leur disposition, en coupant les muscles et les ligaments à divers endroits. Ce sera un travail facile, quoique long, à condition que vous ayez lu attentivement au préalable leur distribution, et que vous ayez acquis une connaissance parfaite des os et des muscles, en ayant sous les yeux les planches de mon Résumé de la fabrique du corps humain. Car l'apprentissage exact des parties de l'homme exige un ordre précis dans son enchaînement.

Chapitre XIX. Quelques remarques au sujet de la vivisection

Ce que la dissection des morts et celle des vivants nous enseignent. De même que la dissection des morts nous apprend très exactement le nombre, la position, la forme, la propriété et la composition de la substance de chaque partie, de même la dissection d'un corps vivant montre clairement son fonctionnement[689], et elle indique aussi parfaitement comment raisonner pour le découvrir[690]. C'est pourquoi, ceux qui étudient [l'anatomie][691] ont intérêt à s'exercer d'abord sur des corps morts, pour aborder sans difficulté l'être vivant[692] lorsqu'ils voudront rechercher ensuite l'action et la fonction des parties[693]. Par ailleurs, comme les parties du corps sont très nombreuses et dédiées à des actions et à des fonctions différentes, personne ne peut douter qu'il existe un nombre élevé de vivisections différentes.Comment voir la fonction des os et des cartilages dans un animal vivant. Pour faire une étude complète des os un par un, nous recherchons par l'anatomie des vivants s'ils constituent le meilleur soutien et support du corps, et s'ils attachent et affermissent toutes les parties. En effet, lorsque nous voyons qu'un os a été brisé chez un animal vivant, nous constatons que tout le membre sous la fracture s'effondre et qu'il n'est plus affermi[694]. Mais comme ces accidents sont fréquents, nous n'avons pas grand besoin de vivisection pour rechercher la fonction des os. Pour la même raison, les fractures de certains cartilages nous enseignent qu'ils sont des supports : en disséquant une quelconque articulation, nous voyons à quoi sert le cartilage, même sans recourir à la vivisection.La fonction des ligaments. Et de même, la fonction des ligaments reliant les os est visible dans les cadavres, tout comme celle des ligaments recouvrant transversalement les tendons ; en effet, lorsque nous sectionnons le ligament transverseaa Θ, table IV des muscles. du côté interne du poignet et que nous tirons en arrière le musclebb β, table IV des muscles et Θ, table V. fléchisseur des deuxième et troisième phalanges des doigts [muscle fléchisseur superficiel et profond des doigts], nous voyons que ce ligament est fait surtout pour maintenir les tendons et les empêcher de sortir de leur emplacement. Cela peut également être observé chez un chien vivant, si vous détachez rapidement la peau de l'avant-bras et de la main (si je peux m'exprimer ainsi) et si vous coupez avec un scalpel le ligament transverse dans le poignet et les autres ligamentscc chiffres 1, 2, 3, 4, 5, 6, table II des muscles. qui se trouvent près du poignet sur le côté externe de l'ulna et du radius : dès que le chien, de son propre chef, fléchira et étendra les doigts, vous verrez les tendons se soulever de leur sinus [sillon].Comment observer l'action des muscles et leur fonction. Et par la même opération, vous observerez l'action des muscles en voyant qu'ils se contractent et s'épaississent, là où ils sont le plus charnus, puis qu'ils s'allongent et redeviennent fins, selon qu'ils se contractent en resserrant une partie, ou qu'ils se relâchent en l'étirant ou lui permettant d'être tirée dans le sens opposé par un autre muscle, ou lorsqu'ils n'exercent plus leur propre pouvoir de contraction[695]. Et on peut observer cela non seulement dans l'avant-bras, mais plus haut, si vous enlevez la peau du même chien pour dénuder tout lemembre jusqu'à l'aisselle, en faisant apparaître les nerfs qui courent dans le bras en passant par l'aisselle, et en prenant l'un d'eux avec un lacet, afin de connaître l'ordre dans lequel ils sont distribués dans certains muscles[696].Fonction du nerf dans les muscles. Mais comme le nombre de nerfs est différent chez le chien et chez l'homme,

×Nerf saphène.
×Le terme de tibia (jambe) s'applique en effet à la partie du membre inférieur comprise entre le genou et le pied.
×Il s'agit soit du nerf glutéal inférieur (petit sciatique), soit du nerf cutané fémoral postérieur.
×Il s'agit probablement de la division du nerf ischiatique en nerf tibial et fibulaire commun.
×Ces vaisseaux passent en réalité dans l'anneau fémoral sous le ligament inguinal (arcade crurale).
×Vésale distingue ici clairement anatomie et physiologie.
×Ce chapitre est absent dans la traduction anglaise de Ch. Singer, Vesalius on the human brain, London, New York, Toronto, Oxford University Press, 1952. Il en existe une traduction assez libre en français (mêlant les textes de 1543 et de 1555), due à H. de Waele, sous le titre « Quelques considérations sur la dissection des êtres vivants », publiée dans l'ouvrage de G. Leboucq, André Vésale, Bruxelles, Anc. Établiss. J. Lebègue et Cie, Coll. Nationale, 1e série, 1944 (2e éd.), p. 83-96. La littérature médicale et philosophique consacrée à la vivisection animale excède les limites du système de notes retenu ici.
×Le terme de studiosus désigne celui qui étudie, et a un sens plus étendu que le mot d'étudiant en français moderne ; Vésale dira plus loin qu'il conduit les vivisections animales plus ou moins loin, en fonction du degré de connaissance des spectateurs. En situation d'enseignant, Vésale « feuillette » systématiquement les livres I à VI de la Fabrica pour expliquer l'utilité relative de la vivisection et comprendre telle ou telle structure, cf. note 693.
×Le contexte est celui d'une vivisection animale, mais le terme latin animal renvoie à la notion générale d'être animé, donc vivant.
×Vésale distingue clairement l'action (actio), le « fonctionnement » (functio), donc le rôle physiologique de chaque organe, et son rôle, sa fonction par rapport à un autre organe (usus, munus, officium). Cf. R. A. Shotwell, “The Revival of Vivisection in the Sixteenth Century”, Journal of the History of Biology, 2013 (46), p. 171-197.
×Sans le savoir Vésale aborde ici la méthode dite « anatomo-clinique » formalisée par Bichat (1771-1802) et Laennec (1781-1826) et qui déduit de l'altération d'un organe sa ou ses fonction(s), la pathologie se trouvant au service des connaissances physiologiques.
×C'est-à-dire lorsqu'ils ne se contractent pas volontairement. Vésale aborde ici la physiologie des muscles antagonistes.
×La notion de territoire moteur des nerfs périphériques est ici abordée.