Livre VII
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[742]mais lorsque le poumon est insufflé à nouveau, le pouls redevient grand et rapide, et présente des inégalités remarquables[743]. En un mot, telle est l'opération par laquelle j'ai l'habitude de montrer parfaitement la nature des pouls aux étudiants en médecine.Examen des fœtus. Il ne faut pas s'arrêter trop longtemps sur les examens précédents, parce qu'il faut voir les fœtus ; aussi, à un endroit quelconque de l'utérus bicornu de la chienne ou de la truie, je fais une incision au niveau d'un fœtus, pénétrant jusqu'à son enveloppe la plus externegg regardez toutes les petites tables de la fig. 30 du livre V. ; je la détache de l'utérus et j'enlève le fœtus avec ses enveloppes, et, après avoir brisé l'enveloppe externe [membrane caduque] et celle du milieu [chorion], je montre à travers l'enveloppe la plus intime et très transparente [amnios] comment le fœtus essaie de respirer et comment il attire très bien l'air dès que cette enveloppe interne a été ouverte. Ensuite je découvre autant que je peux le fœtus voisin, sans séparer l'utérus de l'enveloppe externe, afin d'examiner ainsi la nature des vaisseaux du fœtus à cet endroit, comme je le recommande toujours avant de faire une vivisection des fœtus.Examen des mouvements de l'artère veineuse [veine pulmonaire] et de la veine artérieuse [artère pulmonaire]. Et pendant que je fais cela et que j'insuffle soigneusement le poumon par intervalles, le mouvement du cœur et des artères continue, la vie de l'animal est préservée pendant un assez long moment, et on peut observer les mouvements des oreillettes du cœurhh I,K, fig. 4, livre VI.
i G, fig. 6, livre VI.
k I, fig. 6, livre VI.
et surtout celui de l'artère veineuse [veine pulmonaire]i et de la veine artérieusek [artère pulmonaire]. S'il ne me suffit pas de les avoir touchées toutes deux à proximité du cœur, je détache avec les ongles la substance des vaisseaux dans un lobe[744] quelconque du poumon et je laisse les spectateurs observer à leur guise ce qu'il faut observer à cet endroit. Lorsque j'ai terminé tout cela, j'ai l'habitude de découvrir le ventricule droitll il est ouvert dans la fig. 7, livre VI.
m il est ouvert dans la fig. 9, livre VI.
n comme cela a été fait dans la fig. 11, livre VI.
du cœur, et d'observer comment le cœur bouge encore un peu ; ensuite en ouvrant de la même manière le ventricule gauchem ou bien, en enlevant la moitié du cœurn par une incision transversale, j'avertis les spectateurs de prêter attention au fait que même à ce moment les mouvements des oreillettes du cœur n'ont pas encore cessé[745]. Enfin, si on a donné à l'animal avant la vivisection un aliment teint d'une couleur quelconque, je recherche si je peux en trouver des traces dans les poumons : par cette dissection que j'affine en fonction des connaissances des spectateurs, je couronne d'un colophon tout l'examen de l'Anatomie dans nos écoles, et je mets ainsi fin au travail que j'ai entrepris dans l'intérêt des savants concernant La fabrique du corps humain. Fin du septième et ultime livre.

×Paginée 659.
×En réalité une hypoxie entraîne dans un premier temps une tachycardie, puis une bradycardie avant l'arrêt cardiaque. Les trois adjectifs imagés « ondoyant, formiquant et vermiculaire » correspondent peut-être à des troubles du rythme plus complexes.
×Vésale traduit le grec λόβος par le terme latin fibra, hérité de Celse, De medicina IV, I, 5. Sur les lobes du foie animal et humain, cf. J. Vons et S. Velut, A. Vésale. Résumé de ses livres sur la Fabrique du corps humain, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 126, note 89. Ici Vésale conseille de suivre les vaisseaux pulmonaires au delà du hile du poumon, vers les lobes, dans le parenchyme.
×En raison de la présence du système cardionecteur autonome.