Paraphrasis
Sign. 3

comme avec une pierre de touche lydienne (car j’avais souvent entendu dire par mon professeur, Maître Jacques Dubois, un homme très érudit dans l’art médical, que Rhazès tenait la première place parmi tous ceux de sa nation dans la technique des soins) ; je jugeai alors qu’une fois débarrassé de sa grossière enveloppe et habillé de mots latins plus élégants, il serait digne d’être agréé aussi par un lecteur à l’oreille plus délicate ; et surtout parce qu’il a traité presque toutes les maladies des lieux (du corps) dans un si petit opuscule et que, sauf cas rarissime, il s’écartait si peu des principes des Grecs que certains ont essayé de prouver que ce neuvième livre de Rhazès avait été traduit du grec en arabe et qu’on l’avait ensuite attribué à Rhazès. Mais on peut facilement récuser ces propos : d’une part les médicaments [cités par Rhazès] étaient inconnus des Grecs et d’autre part le style et la manière de s’exprimer sont si horribles, si rudes, comme dans toute la littérature arabe, qu’ils ne peuvent absolument pas être comparés avec le raffinement et l’élégance des Grecs, et qu’ils se prêtent difficilement à une traduction en grec ou en latin. Et au cours de ces réflexions,