Paraphrasis
[Sign. 4v]

ne soit pas à l’abri des attaques mordantes de quelques ergoteurs, qui ne veulent rien retrancher ni modifier de cette horrible barbarie, et qui n’accordent de valeur à rien qu’ils n’auraient pas appris eux-mêmes : ayant trouvé une riche moisson, ils continuent à défendre leur épi, et ils ne veulent pas plus que Gryllus[1] revenir au bon sens, de crainte qu’un jour leur pompeuse ignorance ne soit honteusement révélée publiquement. C’est pourquoi, Excellence, je souhaiterais que mon premier essai, encore juvénile, puisse aborder le mieux possible l’aventure éditoriale, soutenu par la notoriété de ton nom, avec l’espoir d’être à l’abri des calomnies. Ou du moins, s’ils respectent ton exceptionnelle connaissance des textes médicaux des Grecs et des Arabes, comme ta singulière et rarissime intelligence de la philosophie, et tous les autres admirables talents de ton esprit, puissent ceux qui ont les qualités d’autrui en aversion, cesser de médire et de décrier les efforts de ceux qui étudient l’antique art d’Hippocrate. Je te suis redevable d’avoir été pour moi la plus haute autorité en médecine et dans les autres disciplines supérieures, et, grâce à tes lettres si érudites, de m’inciter toujours à poursuivre ces études, et à les faire connaître auprès d’autres grâce à ton patronage (qui a partout une grande influence).

×Cf. Plutarque, Œuvres morales : « Que les bêtes ont l’usage de la raison », dialogue entre Ulysse, Circé et le philosophe Gryllus, t. IV, Paris, Lefèvre, 1844.