Paraphrasis
[sans numérotation]

À Maître Roger de Giffen[4] de Bois le Duc, homme d’une grande loyauté, d’une grande érudition en théologie, son excellent ami, André Vésale de Bruxelles souhaite santé et prospérité.

Je crains, très vénérable seigneur, d’avoir quelquefois froissé des oreilles délicates, parce que de temps à autre j’ai laissé dans notre paraphrase des termes venant des Arabes et utilisés par presque tous les médecins de notre époque dans l’art de soigner, mais que l’on ne pourrait pas vraiment dire latins, et qui n’auraient pu être utilisés par les savants écrivant dans la langue latine (je parle de Pline, Celse, Largus, Varron et Columelle). C’est pourquoi j’ai pensé devoir attirer votre attention par cette lettre brève et sans apprêt, sur le fait que je ne l'ai pas fait partout, mais seulement de temps en temps et quand c’était nécessaire, en particulier pour certains noms de médicaments simples, inconnus des Grecs et de ces auteurs, et pour quelques formules de médicaments composés, par exemple, plusieurs sortes de myrobalanum utilisées par les Arabes, le tamarinde, le camphre, le julep, le sirop, l’électuarium et sans doute quelques autres semblables. Mais quoi qu’il en soit, je pense n’avoir laissé aucun terme de ce genre, sans l’avoir expliqué toutes les fois où c’était nécessaire, soit dans les marges du livre, où j’ai quelquefois placé des indications pour le lecteur, soit dans le cours du texte, et en ajoutant mon opinion personnelle sur la question.

×Voir M. Biesbrouck, « M. Rutgerus Giffeus, un nouvel ami d’André Vésale, qui fait de l’exemplaire de la Paraphrasis à la BIUM un exemplaire unique au monde », Histoire des Sciences Médicales, 2011, XLV, n° 2, 196-199, ill.