Paraphrasis
[sans numérotation]

Il ne m’échappe pas que plusieurs de ces termes auraient pu être rendus en latin ou en grec. Mais puisqu’il ne semblait pas y avoir d’accord unanime entre les autorités à leur sujet, j'ai estimé que je pouvais les laisser tels que je les avais trouvés. Par exemple, turbit, spodium, ainsi que quelques termes apparentés ; toutefois nous avons eu soin de signaler tous ceux de ce genre par un צ, presque toujours, ou au moins une fois. En outre, vous trouverez aussi les signes suivants ├ ┤ placés dans le texte même de l'exposé, pour indiquer que le passage qui se trouve entre les deux n'est pas de Rhazès. Cependant, il n’était pas nécessaire, à notre avis, de délimiter tout ce que j’ai ajouté (comme la paraphrase m’y autorisait) par de tels signes ou bornes, je ne l’ai fait que dans les passages, où, à cause de leur longueur et de leur nouveauté, j’aurais pu encourir les reproches de gens pointilleux et à la langue prompte à l’attaque. Même si cela est plutôt rare. J’espère néanmoins que lorsque vous le jugerez vous évaluerez avec bienveillance notre travail. Car je l’ai entrepris alors que je suis un débutant, le premier de tous, parmi ceux qui ont laissé quelque chose en Médecine pour la postérité. Acceptez donc cet écrit, très noble Seigneur ; nous le dédions à votre Grandeur comme un modeste présent, en attendant de vous offrir des ouvrages meilleurs et dédiés à la célébrité de votre nom, si ma situation et mes forces le permettent.

Adieu, et continuez à aimer l’art d'Hippocrate des temps anciens, en pleine renaissance aujourd’hui, ainsi que votre ami André Vésale. Louvain, l'an 1537[5].

×La lettre au lecteur (candido lectori) de l’édition de Bâle (mars 1537) contient peu de changements. Toutefois, la fin est plus sobre : Vésale revient sur le fait qu’il a fait un travail de paraphrase, non de traduction (Licet et id rarius, quum magis paraphrastæ quam interpretis officium insecutus sim). La lettre se termine par un appel à la bienveillance du lecteur (Vale, candidissime Lector, et hunc nostrum laborem, quem primus inter eos, qui aliquid posteris in medicina reliquerunt subiui, boni consule).