e-Mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie (ISSN 1634-0647)
Sommaire du numéro 2005, vol. 4 (2)
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Les greffes ostéochondrales autologues selon la technique de la « mosaicplasty® » sont utilisées pour traiter les pertes de substances ostéocartilagineuses en zone portante car elles ont l’avantage de pouvoir réparer ces lésions par du cartilage hyalin. Le but de cette étude est d’évaluer rétrospectivement les résultats obtenus sur 36 patients opérés de la cheville entre juin 1997 et septembre 2001 selon la technique décrite par L. Hangody, mais aussi d’analyser l’apport de l’ostéotomie malléolaire. Les greffons ont été prélevés sur une zone articulaire non portante du genou homolatéral. Les résultats ont été évalués à l’aide de la fiche de l’international Cartilage Repair Society modifiée pour la cheville. La profondeur des lésions était de grade III ou IV ICRS. 33 des 36 cas ont nécessité une ostéotomie de la malléole. Après un recul moyen de 18 mois, les résultats ont été jugés excellents ou bons dans 81 % des cas (grade I et II ICRS) et aucun patient n’a été aggravé. La technique est à réserver pour des patients jeunes et symptomatiques. Malgré qu’elle soit plus difficile et traumatisante que les techniques traditionnelles, elle permet d’obtenir en apportant du cartilage hyalin, des résultats plus satisfaisants à court et moyen terme sur les plans anatomique, histologique et fonctionnel. L’utilisation de l’ostéotomie malléolaire interne ou externe s’impose sans risque majeur. C’est l’unique moyen de bien exposer les lésions, en particulier celles qui sont postérieures. Une étude à long terme sera nécessaire pour évaluer la stabilité des résultats, l’éventuelle morbidité du site donneur faible à court terme, et le rôle préventif de cette technique sur l’arthrose.
Autogenous osteochondral mosaicplasty for the treatment of the
talus
Mosaicplasty is a usual treatment in chondral defects of talus, giving a hyaline cartilage replacement. The aim of our study is a retrospective evaluation on 36 patients with a chondral or subchondral defect of talus, operated on between June 1997 and September 2001, using mosaicplasty with malleolar process osteotomy. Grafts were harvested on trochlea of homolateral knee. Results are reported on file established by the International Cartilage Repair Society. Cartilage lesions were deep (grade III or IV), 33 on 36 cases have needed a malleolar osteotomy. Results were excellent or good in 81% of the cases (grade ICRS I or II) with an 18 monthfollow- up, there was no case of aggravation. This technique should be reserved for young, active and symptomatic patients. Although more difficult and aggressive than the traditional technique (Pridie, debridement, microfracturing), mosaicplasty can get a hyaline healing. Lateral or medial osteotomies are necessary to have a perfect view on posterior part of talus where cartilage defects are inaccessible. Morbidity on donor site was low and acceptable. A longer follow up will be necessary to evaluate stability of clinical and radiological results, morbidity of donor site and a possible preventive action on osteoarthritis.
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En France, 70 %, des occlusions coliques sont dues au cancer, et 16 % des cancers colo-rectaux sont diagnostiqués au stade d'occlusion. Deux occlusions néoplasiques sur 3 siègent entre le tiers gauche du transverse et la charnière recto-sigmoïdienne. La colostomie de proche amont par une voie d'abord élective avec exérèse de la tumeur 8 à 15 jours plus tard est l’attitude recommandée par la Conférence de Consensus Française et par l’Association Américaine des chirurgiens colo-rectaux. L’exérèse de la tumeur sans rétablissement de la continuité, la colectomie subtotale d’amont et la colectomie segmentaire avec lavage peropératoire sont plus difficiles dans les conditions de l’urgence. La mise en place d’une prothèse métallique auto-expansive au travers de la tumeur par voie transanale sous contrôle radiologique ou endoscopique est d’introduction récente dans l’arsenal thérapeutique. Les complications sont la perforation du côlon (4%), ou les hémorragies. Les échecs sont soit techniques (impossibilité de mise en place : 8%), soit cliniques (absence de levée de l’occlusion malgré la prothèse en place : 12%). En intention curative, la colectomie a lieu quelques jours plus tard, dans des conditions proches de la chirurgie élective. Cette méthode thérapeutique n’est pas validée par rapport à la chirurgie première et une étude randomisée est en cours depuis janvier 2003 en France. Lorsque le bilan d'extension ou le pronostic à court terme sont péjoratifs, la prothèse est laissée en place à titre palliatif. Les risques secondaires sont la migration de la prothèse (10%), ou son obstruction (10%).
Obstructing left colonic carcinomas
In France, up to 70 % of acute colonic obstructions are due to malignancy and nearly 16 % of patients with colorectal cancers present with obstructive symptoms. Two out of three obstructing colonic carcinomas are located between the splenic flexure and the colorectal junction. Primary diverting colostomy through an elective incision followed by oncologic colonic resection 8 to 15 days later is recommended by the French Consensus Conference about colonic cancer and by the American Association of Colorectal Surgeons. Primary colonic resection without anastomosis (Hartmann procedure), subtotal colectomy with ileorectal anastomosis or primary segmental colectomy with intraoperative antegrade colonic lavage are technically more demanding in emergency conditions. Selfexpanding colorectal metallic stents introduced through the tumor under radiologic or endoscopic control might offer an alternative to surgical intervention. Complications related to stenting are colonic perforation (4%), or haemorrhage. Technical success is achieved in 92% and clinical success in 88%. When used successfully as "a bridge to surgery", stents allow a secondary single-stage elective colonic resection some days later. Colorectal stents are still waiting for a clinical validation when compared to primary surgery and, starting in January 2003, a randomized comparison between these two approaches is running in France. If metastatic disease is discovered or surgical risks are high, stenting can be used for palliation. In palliative situations, secondary complications are stent migration (10%) or obstruction (10%).
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Dix pour cent de la population générale souffre d'une incontinence anale (IA) quel que soit son type (selles solides ou liquides, gaz) et sa gravité (fréquence, port de protection, retentissement sur la vie personnelle, familiale, sociale). Un pour cent de la population générale vivant à domicile perd ses matières fécales au moins une fois par semaine. L'âge accentue significativement mais faiblement le risque de survenue d'une IA. L'altération de l'état général et des fonctions supérieures et la diminution des capacités physiques jouent un rôle plus important que l'âge dans la survenue de l'IA chez les personnes âgées. Contrairement à une idée reçue, toutes les études qui ont étudié l'influence du sexe ont conclu à une prévalence de survenue de l'IA non différente entre femmes et hommes. Les 10 dernières années ont mis en évidence un pic de survenue de l'IA dans le post-partum, en particulier chez les primipares. La prévalence est de 1 à 2 % d'IA pour les matières dans toutes les études prospectives, révélant donc un risque bien supérieur à ce qui était généralement admis. La moitié des personnes âgées vivant en institution ont une IA, presque toujours associée à une IU. La prévalence est encore plus élevée en cas de démence ou de perte d'autonomie physique. Les dépenses liées à l'IA et à l'IU atteignent par exemple 0,5 % du total des dépenses de santé et 0,05 % du PIB en Suède. Même si à titre individuel les actes chirurgicaux sont les plus coûteux (9000 € pour un sphincter artificiel), l'essentiel des dépenses est représenté par les traitements palliatifs et en particulier par les protections. L'incontinence chez une personne âgée en institution coûte 3500 € par an et les dépenses d'achat de protections sont estimées à 20 milliards d'euros pour l'union européenne. Ces dépenses considérables suggèrent la nécessité d'une part d'un dépistage et d'une prévention par les médecins généralistes et les gastroentérologues, d'autre part d'études médico-économiques pour évaluer la prise en charge chirurgicale.
Epidemiology of anal incontinence
The prevalence of anal incontinence, including gas, liquid and/or solid stools, is about 10 percent in general community if we consider all the patients whatever frequency of incontinence and its adverse consequences on patients’ well-being, interpersonal relationships and social role fulfilment. Daily or weekly anal incontinence affects about 1 percent of the general population living at home. The prevalence of anal incontinence increases significantly but slightly with age. Indeed the most prominent risk factors for fecal incontinence in elderly are physical disability and poor general health and the prevalence approaches 50 percent among nursing home residents. Surprisingly epidemiological studies fail to clearly demonstrate that women are more willing to report anal incontinence than men in general population. However during the last ten years several prospective studies demonstrated that childbirth leads to anal incontinence 1 to 2 percent of women immediately after pregnancy and long after pregnancy. There are few data available on the direct costs of treatment of anal incontinence. A series of detailed studies of direct health care costs for urinary incontinence demonstrated that incontinence is a very expensive symptom responsible of tens of billions of Euros every year. For example the estimated national costs of incontinence accounts for 0.5 percent of the total costs of Swedish health care and 0.05 percent of the Gross National Product. Even if surgery is the most expensive treatment (9000 € for an artificial sphincter), the costs generated by anal incontinence are mainly due to medical treatment, especially with respect to elderly patients admitted to nursing homes (nursing time, laundry, incontinence supplies). The enormous economic costs of incontinence suggest 1- the need for general practitioners and gastroenterologists to detect, to prevent, and to treat anal incontinence in order to delay or avoid admitting patients to medical facilities such as nursing homes for example 2- to promote research and development to define the best medical and economical management strategies
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Avant toute exploration spécifique de l'incontinence anale (IA), un examen morphologique comprenant soit une coloscopie complète, soit une rectosigmoïdoscopie associée à un lavement baryté, doit être discuté chez tous les patients présentant une IA à rectum vide, et cela en fonction du contexte clinique (antécédents familiaux de cancer colique, âge, manifestations cliniques associées…). Les explorations spécifiques de l'IA vont avoir pour but de répondre à plusieurs questions: 1/ Existe-t-il une incompétence sphinctérienne responsable de l'IA ? La manométrie anorectale, en déterminant la valeur de la pression anale de base ainsi que l'amplitude et la durée de la contraction volontaire du sphincter anal externe, permet de savoir s'il existe une incompétence du sphincter anal interne (pression basale) et/ou du sphincter anal externe (contraction volontaire). L'examen clinique peut parfois être aussi performant que la manométrie anorectale pour répondre à cette question. Néanmoins, l'examen manométrique permet également d'évaluer la capacité fonctionnelle rectale, sa compliance, et de savoir si un dysfonctionnement rectal n’est pas en cause dans la physiopathologie de l'IA. 2/ Quelle est l'origine de l'incompétence sphinctérienne ? Il existe deux origines possibles à l'incompétence sphinctérienne: une lésion anatomique sphinctérienne et/ou une atteinte neurologique. L'échographie endo-anale permet de diagnostiquer la présence d'une lésion du sphincter anal interne et/ou externe ainsi que son étendue. Cet examen est l'examen de référence puisque sa sensibilité et sa spécificité sont excellentes dans le diagnostic des lésions anatomiques sphinctériennes. Lorsqu'on suspecte une atteinte de la commande neurologique sphinctérienne, l'examen le plus approprié pour confirmer cette hypothèse est constitué par les tests électrophysiologiques périnéaux, qui permettront d'orienter vers une atteinte neurologique centrale ou périphérique (atteinte radiculaire, tronculaire, ou distale). Il est important de rechercher une atteinte neurologique car sa présence est un facteur de mauvais pronostic dans certains cas de cure chirurgicale de l'incontinence anale (réparation sphinctérienne). 3/ Quelle est la gravité de l'incontinence anale ? Il existe 3 facteurs de gravité qui entravent le pronostic du traitement de l'IA: 1/ l'hypotonie anale (inférieure à 30 cmH2O) diagnostiquée par la manométrie anorectale; 2/ la présence d'une lésion anatomique du sphincter anal interne diagnostiquée échographiquement; 3/ la présence d'une pathologie neurologique diagnostiquée par les tests électrophysiologiques périnéaux. Le bilan minimal d'une IA comprend donc une manométrie anorectale, une échographie endo-anale et des tests électrophysiologiques périnéaux.
Anorectal functional testing in anal incontinence
Before any specific exploration of anal incontinence (IA), a morphological examination including either a complete colonoscopy, or a rectosigmoidoscopy associated with a barium rectal injection, must be discussed among all patients presenting incontinence with an empty rectum and that according to the clinical context (family antecedents of colonic cancer, age, clinical symptoms….). Specific explorations of the IA will aim to answer several questions: 1/ Does there exist a sphincter deficiency responsible for the IA? Anorectal manometry, by determining the value of the resting anal pressure as well as the amplitude and the duration of the voluntary contraction of the external anal sphincter, makes it possible to know if there is a deficiency of the anal sphincter. Clinical examination can sometimes be as powerful as anorectal manometry in answering this question. Nevertheless, the manometric examination also makes it possible to evaluate the rectal functional capacity, its compliance, and to know if a rectal dysfunction cannot be in question in the physiopathology of the IA. 2/ What is the origin of the sphincter deficiency? There are two possible causes to explain sphincter deficiency: an anatomical lesion and/or a neurological disorder. Anal ultrasound makes it possible to diagnose the presence of a lesion of the internal anal sphincter and/or external anal sphincter as well as its extent. This examination is the examination of reference since it has an excellent sensitivity and specificity for the diagnosis of anatomical lesions of the sphincters. When one suspects a neurological lesion, the examinations most adapted to confirm this assumption are the perineal electrophysiological tests. These tests will help to distinguish central or peripheral neurological disorder (radiculopathy, plexique lesions or peripheral nerve lesions). It is important to seek a neurological disorder because its presence is a factor of bad prognosis for certain cases of surgical treatment of anal incontinence (sphincter repair). 3/ What is the severity of anal incontinence? There are 3 factors of severity which decrease the prognosis of the treatment of the IA: 1/ anal hypotonia; 2/ the presence of an anatomical lesion of the internal anal sphincter; 3/ a neurological lesion diagnosed by electrophysiological tests. The minimal assessment of an IA includes anorectal manometry, an anal ultrasound and perineal electrophysiological tests.
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L’incontinence fécale est une infirmité fréquente retrouvée chez 2 % de la population générale en France. Le but du traitement médical est d’améliorer et si possible de supprimer les désavantages de l’incontinence fécale sur la vie personnelle, familiale, sociale, et professionnelle. Le traitement médical de l’incontinence repose sur la prise en charge des troubles du transit associés à l’incontinence. Un patient incontinent sur deux peut être amélioré par le traitement médical. L’incontinence anale passive définie par la perte de selles non précédée par un besoin de défécation, est souvent secondaire à une constipation. L’incontinence passive peut être amélioré par le traitement de la stase stercorale rectale et/ou colique. Le temps de transit des marqueurs coliques, et un calendrier des accidents d’incontinence sous traitement, permettent d’adapter celui-ci : laxatifs osmotiques et/ou laxatifs rectaux. L’incontinence anale active définie par un accident d’incontinence survenant après un besoin impérieux qui ne peut être différé est souvent associée à une diarrhée. Après avoir éliminé une étiologie organique, le recours aux ralentisseurs du transit peut être efficace. En conclusion on pourrait proposer une prise en charge de l’incontinence anale sur trois niveaux. Les troubles du transit peuvent être traités par les médecins généralistes ou gastro-entérologues (premier niveau). En cas d’échec il convient de rechercher un trouble de la statique pelvienne qui peut être traité dans des centres spécialisés (deuxième niveau). En l’absence d’efficacité du traitement médical et de troubles de la statique pelvienne il faut rechercher une incompétence sphinctérienne dont la prise en charge est réservée à quelques centres experts (troisième niveau).
Medical treatment of fecal incontinence
Fecal incontinence is an infirmity reaching 2 % of the french population. The aim of the medical treatment is to improve or remove the troubles of fecal incontinence on personal, social, family and professional life. Medical treatment of fecal incontinence consists on disparition or improvement of transit disorders associated with incontinence. One half of patients suffering of fecal incontinence may be improved by medical treatment. Passive incontinence meaning loss of stools without defecation feeling is often associated with constipation. Passive incontinence can be improved by laxative use to clean rectal and colonic impaction. The colonic transit time measurement and a spontaneous or provoked defecation, or loss of stools timetable is useful for treatment adaptation with rectal enemas and/or osmotic laxatives. Active incontinence meaning loss of stools after an urge of defecation is often associated with diarrhea. Since an organic cause of diarrhea is suppressed, the use of transit regulators is allowed. In conclusion we propose a three levels management: the transit disorders are treated by general practitioners and gastroenterologists (first level), in case of lack of transit disorders or of treatment failure, the research of pelvic floor troubles is done and treated in specialised centers (second level), and in case of lack of pelvic floor troubles the anal deficiency is investigated and the treatment is effected in a few of very specialised centers (third level).
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La chirurgie apparaît souvent comme le seul recours face à une incontinence anale post- traumatique ou le dernier recours face à une incontinence anale fonctionnelle après échec des autres traitements, en particulier les traitements médicaux et la rééducation périnéale. Le chirurgien peut utiliser les structures anatomiques présentes, comme le côlon, le rectum ou des muscles, réalisant une chirurgie de restauration, ou implanter au niveau du périnée ou à distance de celui-ci des structures normalement absentes : transposition musculaire ou matériel prothétique, réalisant une chirurgie de substitution. Plusieurs techniques de myorraphies des releveurs de l'anus ont été décrites : ~ myorraphie antérieure ou pré-anale, visant à reconstituer le périnée antérieur, ~ myorraphie postérieure ou rétro-anale ou postanal repair, ~ myorraphie antérieure et postérieure ou total pelvic floor repair ; ces différentes techniques sont actuellement peu utilisées en raison de l'inconstance de leurs résultats et de la dégradation à long terme des résultats initialement obtenus. La sphinctérorraphie est une réparation sphinctérienne directe du sphincter anal externe, menée par abord péri-anal centré sur le défect sphinctérien repéré par échographie endo-anale. Ses résultats fonctionnels sont bons dans 70 % des cas à court terme ; cependant, ils tendent à se dégrader avec le temps et seuls 50 % des patients garderont leur bon résultat fonctionnel initial à long terme ; 3 facteurs corrélés à un mauvais pronostic ont été identifiés: une rupture associée du sphincter anal interne, une hypotonie canalaire en manométrie anorectale, une neuropathie pudendale sur les tests électrophysiologiques. La sphinctérorraphie reste l'intervention de choix chaque fois que le sphincter anal externe est techniquement réparable, c'est-à-dire lorsque sa rupture est inférieure à 50 % de sa circonférence en échographie endo-anale. Depuis une dizaine d'années, se sont développées des techniques chirurgicales de substitution sphinctérienne : graciloplastie dynamisée, sphincter anal artificiel, neuromodulation sacrée. La graciloplastie dynamisée et le sphincter anal artificiel ont pour objectif commun de substituer au sphincter anal externe, soit le muscle gracilis, soit une prothèse sphinctérienne placée en situation péri-anale. La graciloplastie dynamisée est actuellement moins utilisée que le sphincter anal artificiel, sa technique est en effet plus compliquée, son suivi post opératoire plus difficile, nécessitant de nombreuses consultations, ses résultats fonctionnels semblent inférieurs, enfin son coût est deux fois plus élevé. Quoiqu'il en soit, le taux d'échec de ces deux interventions est important, environ 25 %, la principale complication étant d'ordre septique. En revanche, les résultats du sphincter anal artificiel sont de bonne qualité sur la continence anale dans plus de 80 % des cas. La neuromodulation sacrée a pour principe la stimulation électrique des racines sacrées par l'intermédiaire d'une électrode placée à leur contact par voie per cutanée et reliée à un neuromodulateur, après une période de test qui dure une quinzaine de jours et qui permet de juger de la réelle efficacité de la neuromodulation sur la continence anale. L'indication élective de cette technique est une incontinence anale à sphincter anatomiquement conservé en échographie endo-anale et d'origine neurologique authentifiée par les tests électro-physiologiques. Les résultats sont bons sur la continence anale chez les patients sélectionnés après positivité du test initial. Récemment, d'autres techniques sont apparues, en cours de validation, en particulier la radio-fréquence anale dont le principe est de créer par la température élevée induite au niveau du canal anal, une contraction tissulaire et un remodelage du canal anal et du bas rectum.
Anal incontinence: surgical treatment
Surgery often seems the only possible treatment of a traumatic anal incontinence or the last possibility of an anal incontinence after failure of the other treatments, namely medical treatments and biofeedback. The surgeon can use the anatomical structures like colon, rectum or muscles, carrying out a surgery of restoration, or implant in the perineum other structures: muscular transposition or prosthetic material carrying out a surgery of substitution. Several techniques of myorraphy were described: anterior myorraphy, posterior myorraphy or postanal repair, anterior and posterior myorraphy or total pelvic floor repair; these various techniques are rarely used currently because of the inconstancy of their results and the long-term degradation of the results initially obtained. Sphincterorraphy is a direct repair of external anal sphincter, carried out by peri-anal access centered on the sphincter defect located by endo-anal sonography. Its functional results are good in 70% of the short-term cases; however, they tend to be deteriorated with time and only 50% of the patients will keep their good initial functional result in the long term; 3 factors correlated with a bad result were identified: a rupture of the internal anal sphincter, a decrease of resting pressure in ano-rectal manometry, a pudendal neuropathy on the electrophysiological tests. The sphincterorraphy remains the intervention of choice each time the external anal sphincter is technically reparable, i.e. when its rupture is lower than 50% of its circumference. Over the past ten years, surgical techniques of substitution developed: dynamic graciloplasty, artificial anal sphincter, sacral nerve stimulation. The dynamic graciloplasty and the artificial anal sphincter have as a common objective: to substitute for the external anal sphincter, either the muscle gracilis, or a prosthesis placed in peri-anal situation. The dynamic graciloplasty is less currently used than the artificial anal sphincter, its technique is more complicated, its follow-up is more difficult, requiring many consultations, its functional results seem lower, finally its cost is twice higher. At all events, the rate of failure of these two interventions is important, approximately 25%, the principal complication being of a septic nature. On the other hand, the results of the artificial anal sphincter are of good quality on the anal continence in more than 80% of the cases. The sacral nerve stimulation is the electric stimulation of the sacral nerves via an electrode placed at their contact by percutaneous way and connected to a neuromodulator, after one period of test which lasts about fifteen days and which makes it possible to judge real effectiveness of the neuromodulation on the anal continence. The elective indication of this technique is an anal incontinence with sphincter anatomically preserved in endo-anal sonography and of neurological origin is identified by the electrophysiological tests. The results are good on the anal continence among patients selected after positivity of the initial test. Recently, other techniques appeared, in the course of validation, in particular the radiofrequency of the anal canal whose principle is to create by the high temperature induced on the level of the anal canal, a tissue contraction and a sclerosis of the internal anal sphincter
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La chirurgie assistée par ordinateur (CAO) est utilisée couramment en chirurgie de l’appareil locomoteur, notamment au membre inférieur et au rachis. En revanche, la chirurgie de la main ne fait l’objet actuellement d’aucune application clinique. Pourtant, l’ostéosynthèse percutanée des fractures du scaphoïde, qui reste difficile, pourrait en bénéficier. Le but de ce travail est donc de mettre au point une technique de vissage percutané des fractures du scaphoïde carpien par CAO. Un membre supérieur de sujet anatomique frais a été préparé au laboratoire DETERCA de l’Université Bordeaux 2 pour pratiquer une navigation fluoroscopique. Le scaphoïde a été dans un premier temps ostéotomisé pour provoquer une fracture. Puis l’ensemble « poignet-main-doigts » a été fixé par un dispositif malléable, stable et radiotransparent. Cet ensemble indéformable était destiné à être reconnu par un environnement CAO utilisé habituellement pour le vissage pédiculaire. Une grille de calibrage montée à un fluoroscope a permis de corriger les distorsions de l’image fluoroscopique. Tous les instruments chirurgicaux et l’ensemble indéformable « poignet-main-doigts » ont été munis de sphères réfléchissantes reconnues par un système de localisation optique tridimensionnel pour réaliser un brochage virtuel. La longueur de la vis a été calculée virtuellement à l’écran. Puis le brochage réel a été conduit sous navigation. L’ostéosynthèse percutanée par une vis perforée a enfin été réalisée. Un contrôle scopique conventionnel a permis de s’assurer du bon positionnement et de la bonne longueur de la vis. Nos résultats montrent qu’il apparaît possible de pratiquer une ostéosynthèse d’une fracture du scaphoïde carpien en percutané par CAO. Cette technique pourrait diminuer la courbe d’apprentissage, élargir les indications, améliorer le confort de la procédure, diminuer les erreurs de synthèse et l’exposition aux rayons X.
Osteosynthesis of scaphoid fractures using computer assisted
surgery: experimental study
Computer assisted surgery (CAS) is a routine technique in lower limb and spine orthopaedic surgery. On the other hand, no clinical application has been used at the present time in hand surgery. However, percutaneous osteosynthesis of scaphoid, which remains difficult to perform, should benefit by this technique. The goal of this study is to define the osteosynthesis bases of the scaphoid with CAS. An upper limb of a fresh anatomical subject was prepared at laboratory DETERCA of the University Bordeaux 2 to perform fluoroscopic navigation. First, an osteotomy of the scaphoid was performed to obtain a fracture. Then the “wrist hand fingers” ensemble was immobilized by a malleable, stable and radio transparent device. This ensemble was recognized by a CAS system usually dedicated to spine pedicle screwing. The CAS system used was the fluoroscopic navigation whose first time consisted of a calibration of the surgical instruments and undeformable solid system “wrist hand fingers” by three-dimensional optical localization system. The length of the screw was calculated on the screen. Stitching was carried out under guidance of the virtual images of the computer screen, without the assistance of fluoroscopy. Finally the canulated screw was installed on the stitching pin. Conventional control by fluoroscopy made it possible to ensure the correct length and good positioning of the screw. Our results show that it seems possible to perform a percutaneous osteosynthesis of a scaphoid fracture using CAS. This technique would reduce the learning curve, widen the indications, improve comfort and reduce errors of synthesis and exposure to x-rays.
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Depuis de nombreuses années, les chirurgiens orthopédistes utilisent les vis pédiculaires en raison de leur excellente tenue, qui reste stable dans le temps. Les risques de cette technique sont les lésions radiculaires du névraxe et de ses enveloppes ou des éléments vasculaires. Le but de notre étude est de montrer que, grâce à un artifice technique, nous avons pu minimiser de façon considérable ces risques de complications.
A safe and simple method for pedicle screw insertion
For a number of years, orthopaedic surgeons have used pedicle screws for their good results and stability. Possible complications of this technique are radicular injuries of spinal cord and its meninges or vascular injuries. The aim of our study was to demonstrate that with the use of a technical device, it is possible to reduce considerably the risk of these complications.
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L'incontinence urinaire par instabilité vésicale est fréquente et difficile à traiter. Dans un premier temps, les contractions non inhibées de la vessie entraînent une pollakiurie sur besoins impérieux. Si les contractions s'aggravent, des fuites urinaires importantes (parfois correspondant à la vidange de la totalité de la vessie) vont apparaître, quelle que soit la qualité des muscles sphinctériens sous-jacents. La neuromodulation des racines sacrées s’est progressivement imposée, ces dernières années, comme une des modalités thérapeutiques de choix de ce type de problème. En France, son impact médico- économique est en cours d’évaluation. Nous en présenterons les plus récentes évolutions techniques, ainsi qu’une synthèse des résultats rapportés dans la littérature.
Sacral root neuromodulation for the treatment of urinary incontinence.
The overactive bladder syndrome is a frequent medical problem and one difficult to treat. The first symptoms are increased frequency, nocturia and urgency. In severe cases, urinary incontinence may occur, even if the urinary sphincter works perfectly well. Sacral neuromodulation has become an established method for treating these patients. In France, its medical and economic impact is under study. In this article, we present the most recent technical evolutions and we review the main results in the medical literature.
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