Les insulinomes représentent environ 90 % des tumeurs néoplasiques endocrines du pancréas et leur exérèse chirurgicale connaît à l'heure actuelle un pourcentage de succès avoisinant 90 %. Grâce aux tests de laboratoire le diagnostic est, dans l'ensemble assez facile à poser. Dans 10 à 15% des cas cependant, il n'est pas possible de préciser le siège exact de la tumeur et ceci même en associant plusieurs méthodes d'investigation. Cette difficulté est due au fait que : 80 % des insulinomes ont, au moment du diagnostic, un diamètre inférieur à 2 cm, dans 10 à 12% de cas, les lésions sont multicentriques, dans 4 % de cas les insulinomes peuvent être associés à d'autres néoplasmes endocriniens (MEN), ce qui ne permet pas leur identification. Ces caractéristiques bio-pathologiques expliquent pourquoi au moment de l'intervention, le chirurgien se voit dans l'obligation de réaliser une intervention "à l'aveuglette", comportant un risque élevé d'échecs, si le diagnostic préopératoire de localisation n'a pas pu être fait . L'auteur expose son expérience de 15 cas d'insulinome opérés entre 1988 et 1995. L'artériographie sélective avec stimulation au calcium glucosé (ASVS) et la scintigraphie avec octréotide marqué, réalisée dans les 10 derniers cas, ont permis d'effectuer un diagnostic correct de localisation (confirmé à l'intervention) dans 100 % des cas. L'échographie per-opératoire, réalisée dans tous les cas, s'est démontrée utile, non seulement pour préciser la localisation 14 fois sur 15, mais aussi pour étudier les rapports du néoplasme avec les structures vasculaires et canalaires du pancréas et de la voie biliaire, permettant ainsi de mieux sélectionner les malades candidats à une résection, par rapport à ceux qui relèvent d'une énucléation. Le traitement chirurgical a consisté 12 fois en une énucléation, 2 fois en une résection distale du pancréas, 1 fois il fallut se limiter à des biopsies multiples puisqu'il s'agissait d'un insulinome malin métastasé dans le foie. La mortalité opératoire a été nulle. La morbidité de 2 cas sur 15 après énucléation (un pseudokyste du pancréas traité par ponction échoguidée et une fistule pancréatique spontanément résolutive)