Longtemps fruit d'un compagnonnage fondé sur l'appartenance au corps des internes des hôpitaux et sur le choix de l'élève par le Maître, la formation du chirurgien s'est accommodée, non sans succès, de la somme d'une "expérience" et d'une pratique personnelle d'autant plus rapidement acquises que les circonstances conduisaient à une délégation précoce de responsabilité. La formation dispensée était cependant d'inégale qualité ce d'autant que la voie du CES s'offrait à côté de celle de l'internat, sans le bénéfice ni du même compagnonnage ni de la même délégation de responsabilité, souvent dans des services de moindre prestige. L'inversion des termes du choix et la disparition du CES ont caractérisé le début des années 80 alors que depuis deux décennies, le développement du temps plein et l'accroissement du nombre des formateurs remodelaient profondément le cursus de formation. Plus récemment l'impact reconnu d'une formation théorique de qualité et l'instauration de nouvelles approches de la formation pratique tendaient à inscrire la formation chirurgicale dans un nouveau cadre pédagogique. La question se pose de savoir s'il permet aujourd'hui une formation optimale.