Malgré le dépistage du cancer du col utérin, le diagnostic de tumeurs
avancées du col utérin n’est pas exceptionnel et le risque de
récidive est observé avec des fréquences de 6 à 50% selon les séries,
le stade et la taille de la tumeur. Dans ces situations une chirurgie
d’exérèse large peut se discuter, en l’absence de localisation
métastatique : soit une colpo hystérectomie, le plus souvent élargie,
soit dans la majorité des cas une exentération pelvienne. Les conséquences
fonctionnelles et psychologiques de ces exérèses larges
sont majeures. Des procédés techniques ont donc été proposés pour
réduire cet impact majeur et pour diminuer le taux de complications
postopératoires. Les temps de reconstruction peuvent associer des
techniques de restauration digestive, urinaire, vaginale, vasculaire et
des procédés de comblement de la cavité pelvienne.
Les progrès des techniques chirurgicales et de réanimation ont permis
de diminuer les taux de mortalité opératoire à moins de 8 %
dans les dernières années, avec des taux de morbidité qui restent
très élevés après exentération pelvienne (38 à 65 %).
Dans notre expérience, après résection d’un cancer avancé réalisée
à la suite d’une radio chimiothérapie, les taux de survie ont été de
72 % à 5 ans pour l’ensemble des cas traités à visée curative, sans
différence entre les stades I, II (tumeur > 4 cm) et III, IVA. Le
contrôle loco régional a été de 91 % (suivi moyen : 50 mois). Après
résection d’une récidive à visée curative, les survies globales ont été
de 35 % à 5 ans. Une exérèse à visée curative a pu être réalisée plus
fréquemment en cas de récidive centro pelvienne en comparaison
avec les récidives latéro et pan pelviennes. La résection de récidives
latéro ou pan pelviennes reste donc discutée et ne fait pas l’objet
d’un consensus. Cependant la résection chirurgicale reste dans la
majorité des cas la seule option thérapeutique susceptible d’apporter
un bénéfice de survie et de qualité de vie, en proposant dans ces cas
des résections élargies aux structures latéro pelviennes et/ou un
complément.
Surgical resection of locally advanced and recurrent cervix
cancer. When? How? Which expected results?
Locally advanced cervix cancer diagnosis is not rare and recurrence
risk ranged from 6 to 50 % according to series, tumor stage and
size. In non metastatic patients an extended surgical resection can
be performed: colpohysterectomy, extended in most cases, or more
frequently a pelvic exenteration. Functional and psychological consequences
are extremely important and several procedures are routinely
used to improve decrease the complications rate. Reconstructive
procedures include digestive, urinary or gynecological tract
reconstruction and pelvic filling. Recent surgery and intensive care
technique improvement permitted to decrease the rate of postoperative
mortality (less than 8%) but pelvic exenteration morbidity remains
extremely high, ranging from 38 to 65%.
In our experience, the overall 5 year-survival rate after surgical
resection follo wing chemoradiation with curative intent in locally
advanced cancer was 72 %, without difference between Stage I, II
(tumor>40mm) and III, IVa. Local control was 91% (mean follow
up: 50 months). The overall 5 year-survival rate after surgical resection
with curative intent in recurrent cancer was 35 %. Surgical
resection with curative intent was more frequently performed in
centro-pelvic recurrence than in latero- pelvic or bilateral recurrence.
In consequence, surgical resections of such recurrences are
still under debate. However, surgical resection remains in most
cases the only therapy allowing survival and quality of life benefits.