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Communications de MARCHAC D
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La stratégie de prise en charge des faciocraniosténoses comprend habituellement au moins deux temps opératoires majeurs : un avancement frontal avant un an pour traiter la craniosténose, et un ou plusieurs avancements faciaux pour corriger la rétrusion faciale. L’avancement fronto-facial monobloc est une intervention qui permet de corriger simultanément ces deux anomalies faciale et crânienne, mais sa morbidité en a restreint l’indication. Les techniques d’ostéodistraction ont fait la preuve de leur efficacité dans le traitement des anomalies congénitales, sur la plupart des segments osseux crânio-faciaux. Nous rapportons l’expérience chez 55 enfants (âgés de 5 mois à 14 ans) d’ostéotomie fronto-faciale avec ostéodistraction. L’intervention consistait en une ostéotomie de type fronto-faciale monobloc totale avec mobilisation per-opératoire sans avancement. Quatre distracteurs (KLS Martin-Medizin), deux frontaux supra-orbitaires et deux faciaux rétro-malaires étaient positionnés et synthésés avec matériel d’ostéosynthèse. Chez les patients les plus jeunes, une broche transfaciale était utilisée entre les deux systèmes malaires. La distraction était débutée à J5 en moyenne (J5 à J15) avec un rythme de 1mm par jour sur chaque distracteur. L’avancement était mené jusqu’à la butée maximale des dispositifs ce qui nécessitait de 15 à 20 jours. Le recul maximal est de 6 ans actuellement. Les dispositifs sont laissés au moins six mois. La correction de l’exorbitisme supérieur et inférieur était obtenue dans 94% des cas permettant de rétablir l’occlusion palpébrale dans les cas extrêmes. La correction de la rétrusion maxillaire était également satisfaisante chez 75% des enfants, mais au prix d’un open-bite résiduel. La correction des symptômes respiratoire est obtenue dans la plupart des cas (correction de l’hypoxémie nocturne) mais le syndrôme d’apnées du sommeil reste présent. Le taux d’infection est de 4% dans les cas primaires et de 8% dans les cas secondaires. La conservation de l’avancement initial semblait obtenue, mais l’ostéogénèse restait limitée sur le site crânien. L’utilisation de la distraction lors d’un avancement frontofacial monobloc semble en réduire la morbidité. Il serait ainsi possible d’augmenter les indications d’une telle procédure dont le principe est adapté aux faciocraniosténoses sévères. Une modification de la stratégie est donc possible bien que le retrait des distracteurs reste nécessaire, et que l’insuffisance de croissance génétique nécessite d’autres interventions ultérieurement.
Early frontofacial monobloc advancement with distraction for faciocraniosynostosis.
Faciocraniosynostosis treatment usually involves a two stage strategy: a fronto-orbital advancement before one year of age to treat the craniostenosis and a facial advancement to correct the facial retrusion, later in life. Eventually several facial advancements may be necessary before adult age is reached. Frontofacial monobloc advancement (FFMA) corrects both the craniostenosis and the facial retrusion but it is known as a high risk procedure in the classical approach. Osteodistraction is now a well accepted technique which has gained popularity, and FFMA was evaluated in combination with distraction. Fifty-five patients with faciocraniosynostosis, were treated with FFMA and quadruple internal distraction. Mean age at surgery was 3.2 years (range 5 months to 14 years of age). Mean follow-up was 30 months (60 months to 3 months). Four distractors per patients were used in combination with a FFMA complete osteotomy. In some patients a transfacial pin was used. Rate of distraction was classical (0.5mm to 1mm per day) started at day 7. The rate of short term complications was evaluated. The achievement of advancement was evaluated clinically on exorbitism correction and dental occlusion relationship. The relapse rate was evaluated by measurements of orbital bony gap in horizontal CT cuts, before and 6 months after removal of distractor. Respiratory impairment when present was also evaluated. The distractors were left up to six months. The exorbitism was clinically corrected in all cases in which distraction was completed (94%). Class I occlusal relationship was obtained in 75%, but often with an open bite. When respiratory impairment was present, hypoxemia was corrected in all cases, but a residual sleep apnea syndrom might remain untreated. The rate of infectious complications was around 4% in primary cases, and 8% in secondary cases. Easy removal of distractors was possible after a 6 months delay through a coronal approach, but reossification was limited. A relapse has been observed in three patients in whom the retaining phase was under 5 months, but was much smaller when it was greater than six months. Internal distraction could allow early correction of respiratory impairment of faciocraniosynostosis in infancy and could limit the major risks of frontofacial monobloc advancement. Previous surgeries performed prior to the FFMA increased its morbidity. Further evaluation is necessary to decide whether the two stage strategy of treatment of faciocraniosynostosis (frontoorbital advancement before one year of age, and later facial Le Fort III type advancement) could be replaced by a routine FFMA procedure.
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L’apport de l’ostéodistraction dans le traitement des anomalies congénitales squelettiques et en particulier des faciocraniosténoses fait partie de la routine thérapeutique. Les insuffisances de résultats sur l’amélioration respiratoire (alors que l’exorbitisme est quasi constamment corrigé) ont conduit à modifier les protocoles de bilan et de traitement, en collaboration avec le groupe de travail multidisciplinaire que nous avons structuré, incluant : pneumologie (Centre d’évaluation respiratoire Mac-Mahon)), ORL (Hop Necker), Chir Maxillo-faciale (Hop Trousseau) et orthodontie (Hop Trousseau et Necker). - Bilan respiratoire : le bilan d’évaluation systématique inclut polysomnographie (mesure de la saturation moyenne, de la saturation minimale, de l’index d’apnées-hypopnées, des micro-éveils), d’une évaluation ORL incluant une endoscopie sous AG afin d’évaluer le tonus glosso-pharyngé, d’une evaluation maxillo-faciale et orthodontique (rapports maxillo-mandibulaires), neurochirurgicale (recherche d’anomalies cérébrales type Chiari, pouvant influer sur la commande ventilatoire). - Modifications de la stratégie chirurgicale : Chirurgie première du pole postérieur vers l’age de 6 mois soit par craniectomie linéaire soit par ostéodistraction avec ressorts. Traitement d’une malformation de Chiari (si présente) par ouverture du trou occipital. Amygdalectomie et adénoïdectomie précoces de principe. Avancement fronto-facial précoce par quadruple ostéodistraction, associant distraction interne et si besoin distraction externe ou traction externe avec broche transfaciale. Cette modification de protocole semble donner de meilleurs résultats morphologiques et fonctionnels, et surtout a permis de retirer ou d’éviter le recours à la trachéostomie.
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