La prise en charge des lésions de la moelle épinière a bénéficié d’une meilleure connaissance de l’histoire naturelle et de la physiopathologie des affections médullaires, permettant une meilleure sélection des indications opératoires. Les tumeurs intra médullaires présentent une distribution spatiale et un refoulement ou envahissement des cordons et faisceaux qui sont propres aux types histologiques concernés. Cette organisation (plan de clivage), permet d’envisager une exérèse complète des épendymomes intramédullaires dans 80% des cas, et un contrôle à long terme dans plus de la moitié des cas d’astrocytomes avec préservation des capacités locomotrices. Les microscopes opératoires de dernière génération, l’échographie, les bistouris à ultrasons, l’enregistrement intra-opératoire sont autant d’aide à technique. L’injection d’imagerie fonctionnelle multimodale dans le microscope, la neuronavigation, la fluorescence sont en voie de développement. Après intervention les techniques de rééducation proprioceptive accélèrent la récupération du schéma de la marche, lors de la réhabilitation du syndrome cordonal postérieur consécutif à la myélotomie commissurale.
La mise en tension du cordon médullaire, la sténose des espaces sous arachnoïdiens, les déformations vertébrales sont autant de facteurs environnementaux susceptibles d’engendrer une dégradation neurologique à long terme. Les séquences de flux en Imagerie par résonnance magnétique, le tenseur de diffusion précisent l’environnement médullaire et l’état fonctionnel du réseau conduisant à des interventions de libération médullaire, réfection des espaces sous arachnoïdiens, correction de déformation volontiers dans le cadre de collaboration neuro-orthopédique.
A plus long terme, les paradigmes d’interface homme machine et de restructuration médullaire constituent les deux principales voies de recherche en réhabilitation médullaire.