L’urologie est une discipline médico-chirurgicale qui, de manière générale, fait peu appel aux prothèses synthétiques.
Deux situations sont à distinguer : les dispositifs de drainage et/ou instillations, situés au contact de l’urine, et ceux de soutien ou de compression, positionnés en dehors du flux urinaire.
Dans le premier cas, il s’agit essentiellement des endoprothèses urétrales ou urétérales. Ces dispositifs ont la particularité de rapidement s’infecter et d’être le siège d’incrustations lithiasiques. À titre d’exemple, 80% des infections urinaires nosocomiales sont liées à la présence d’une sonde vésicale, ce qui représente un véritable problème de santé publique en termes de morbidité, de résistance aux antibiotiques, et de coût.
Dans le second cas, il s’agit surtout des dispositifs utilisés pour corriger l’incontinence urinaire et les troubles de la statique pelvienne (bandelettes sous-urétrales ou de promontofixation, ballonnet péri-urétral et sphincter urinaire artificiel). Ces dispositifs ont des taux importants de succès, avec peu de morbidité et une excellence tolérance, dès lors qu’ils ne présentent aucun contact avec l’urine. A l’inverse, en cas d’érosion de la filière urinaire, les complications sont systématiques et souvent graves, conduisant au retrait du dispositif.
Contrairement à d’autres disciplines chirurgicales, comme la chirurgie cardio-vasculaire par exemple, l’urologie se caractérise donc par l’impossibilité de faire coexister à long terme l’inerte et son fluide naturel, qui est l’urine.
Commentateur : Marc-Olivier BITKER (Paris)