Le bloc opératoire n’échappe pas aux erreurs et événements indésirables. La chirurgie est même la source de complications avec une fréquence plus importante qu’en médecine. Les nombreux facteurs intriqués qui contribuent à l’existence d’un risque accu sont présents dans la grande majorité des actes opératoires, y compris lorsqu’il s’agit d’interventions mineures chez des patients à faible risque intrinsèque. Les déficits dans le domaine des compétences non techniques sont à l’origine des dysfonctionnements, des erreurs et donc des complications. La communication et ses insuffisances sont au centre des problèmes. Un leadership inadéquat, un comportement non respectueux des autres et des plus jeunes, une autorité mal placée conduisant à un travail en équipe défectueux, un corporatisme trop évident, les interruptions de tache font le lit des erreurs et des conflits et sont donc un facteur de changement sur lequel il est essentiel d’agir. D’autres aspects liés à l’humain sont mis en avant aujourd’hui comme facteurs d’erreurs : la conscience de la situation et la capacité à prendre une décision sont des axes importants d’analyse et de formation.
L’instauration d’une culture interprofessionnelle passe par l’emploi d’outils tels que la checklist opératoire et doit être mise en place dès la formation initiale, notamment par la simulation.
La phase postopératoire est également une période à risque. On retrouve ici les problèmes de communication (gestion des anticoagulants notamment) et la détection trop tardive des complications (conscience de la situation, raisonnement clinique).