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La transplantation multiviscérale (TMV), réalisée la première fois avec succès en 1989 par Thomas Starzl, est une greffe monobloc incluant l’intestin, le duodénum, l’estomac, le pancréas et le plus souvent le foie. La conservation de la rate native et l’inclusion du foie sont recommandées pour des raisons immunologiques ; celle du colon est optionnelle. Les principales indications de la TMV sont : 1) l’insuffisance intestinale avec échec ou complications de la nutrition parentérale chez des patients incapables de s’alimenter oralement (troubles diffus de la motricité, syndrome de grêle court, insuffisance artérielle coelio-mésentérique complexe), 2) une cirrhose décompensée avec thrombose mésentérico-porte complète symptomatique, empêchant la transplantation hépatique sans l’adjonction de l’intestin grêle et du bloc duodéno-gastro-pancréatique, 3) certaines tumeurs à croissance lente non résécables envahissant les axes vasculaires et le bloc duodéno-pancréatique (syndrome de Gardner, tumeurs desmoïdes, tumeurs endocrines), 4) les abdomens indissécables et les états de catastrophe abdominale. Les difficultés techniques de la TMV résident dans le risque hémorragique, les difficultés de dissection (patients multi opérés, tumeurs, abdomen gelé) et l’impossibilité de fermeture pariétale. Les complications post-opératoires immédiates les plus fréquentes sont les infections, les thromboses artérielles ou veineuses et les fistules anastomotiques. La survie après TMV dans les centres dont l’expérience est la plus forte est d’environ 80% et 70% à 1 et 3 ans, respectivement. Le risque de rejet intestinal paraît diminué dans la TMV, en comparaison à la transplantation intestinale isolée ou associée au foie. En conclusion la TVM est une option qui doit pouvoir être proposée et réalisée en centres experts chez des patients hautement sélectionnés dont la survie est engagée en raison d’une insuffisance digestive ou vasculaire diffuses.