Chaque année, en France, 600 à 1100 cas de cancers de la vessie ont pour origine des contacts avec des agents dangereux sur le lieu de travail. Ainsi, environ 2 à 14% des cancers de la vessie ont une origine professionnelle, cette proportion pouvant atteindre 25% dans certains pays. En France, le cancer de vessie est reconnu comme maladie professionnelle selon les tableaux 15ter et 16 bis du régime général et le tableau 10 du régime agricole. Il existe une importante sous-déclaration des cancers de vessie en maladie professionnelle. Deux principales causes peuvent être à l’origine de la sous-estimation des cancers professionnels en France : le temps de latence relativement long (10 à 25 ans) rendant difficile d’une part l’établissement du lien entre l’exposition et le cancer et d’autre part le caractère multifactoriel des cancers de vessie, le tabagisme jouant le rôle de facteur de confusion. Les agents cancérogènes ouvrant droit à une reconnaissance en maladie professionnelle dans le régime général appartiennent à 3 grandes familles de substances chimiques : les hydrocarbures aromatiques polycycliques dérivés de la houille et du charbon, certaines amines aromatiques et une nitrosamine (La N-nitrosodibutylamine). L’arsenic est la seule substance dans le régime agricole. La prévention dans le cadre du suivi médicoprofessionnel au cours de la vie active des travailleurs repose sur l’information du salarié, la traçabilité des expositions et la surveillance du poste de travail par l’employeur et l’équipe de santé au travail.