Vous pouvez accéder ici au détail des séances de l'Académie depuis 1996, de 3 façons :
A partir de la date de la séance : cliquez sur l'année dans la partie "Calendrier", puis sur la séance désirée.
A partir du nom de l'auteur d'une communication : cliquez sur l'initiale de l'auteur recherché dans la partie "Auteurs", puis
sur le nom désiré.
Librement, en tapant quelques mots-clés et/ou noms d'auteurs dans le formulaire "Recherche
libre" et validez en cliquant sur "Rechercher".
NOUVEAU ! Les séances récentes sont intégralement disponibles en vidéo :
Cliquez sur le titre de la séance, puis sur l'icône pour lancer la lecture du film.
Les vidéos sont réalisées avec le soutien de
la Fondation de l'Avenir
(cliquez à nouveau sur l'icône pour masquer la vidéo)
La vidéo ne s'affiche pas ? Essayez ce lien
Cette véritable Odyssée d’une invention d’un chirurgien universitaire dijonnais, Paul Grammont, démarre d’un constat unanime à la fin des années 1970 : l'impossibilité d'obtenir par arthroplastie prothétique d’épaule un bon résultat fonctionnel dans l'omarthrose associée à une rupture irréparable de la coiffe des rotateurs. Charles Neer lui-même parlait devant cette pathologie de « limited goals surgery ». C’est partant de l’Anatomie Comparée que Paul Grammont expliquait la faillite mécanique de l’épaule de l’homme actuel. Il analysait : l’acquisition de la position érigée chez l’homme libère son l’épaule qui développe de nouvelles compétences fonctionnelles mais celles-ci dépassent ses véritables possibilités organiques avec un changement majeur : une atrophie relative du sus épineux couplée à la latéralisation de l’acromion renforçant le deltoïde moyen aboutissant à un réel déséquilibre mécanique aux dépends de la coiffe avec pour conséquence la faillite mécanique du système. C’est ensuite par une approche théorique purement mathématique que le concept mécanique original nécessaire au rééquilibrage intrinsèque du deltoïde moyen a été démontré et énoncé dans le travail dirigé par P. Grammont dans le rapport de fin d'études des ingénieurs J. Bourgon et P. Pelzer ((Université de Dijon, E.C.M.A de Lyon,Juin 1981) intitulé "Etude d'un modèle mécanique de prothèse totale d'épaule. Réalisation d'un prototype". Je cite « .. il en résulte le principe suivant : médialiser le centre de rotation de l’articulation scapulo-humérale, donc augmenter le bras de levier du deltoïde pallie la suppression d’activité du muscle sus-épineux. Ainsi, nous allons chercher à déplacer l’articulation mobile vers l’omoplate, mais sans déplacer la position de l’humérus par rapport à l’omoplate. En effet, si dans le même temps on intériorisait l’humérus, le bras de levier deltoïdien serait conservé et non pas augmenté………. mais retenant l’idée d’un centre de rotation interne, le passage de l’humérus sous la voûte acromiale sera plus difficile encore. Nous serons amenés dans un premier temps à abaisser le centre de rotation ». Le concept mécanique original de MEDIALISATION du centre de rotation était né, définissant ainsi le cahier des charges d’une prothèse innovante avec inversion des formes. La rupture avec l’anatomie est totale, brutale, c’est une vraie « révolution ». Le premier prototype sera fabriqué en 1985 et baptisé TROMPETTE. Constitué d’une pièce humérale en polyéthylène et d’une pièce glénoïdienne représentant les deux tiers d’une sphère de 44 mm de diamètre, son centre de rotation, médialisé, unique et fixe se projette sur le plan de la glène. Ce prototype sera testé et validé sur un modèle expérimental de type Strasser dans le travail de X. Deries intitulé : « Approche biomécanique du retentissement sur les forces deltoïdiennes de la modification du centre de rotation d'une prothèse d'épaule dans le mouvement d'abduction ( D.E.A. Université Paris XI ,1986). La première implantation dijonnaise se fera début 1986. Par améliorations successives arrivera en 1991 une première génération de prothèse modulaire dite DELTA III constituée de 5 pièces : platine glénoïdienne fixée par 2 vis polaires divergentes et 2 vis équatoriales avec hémi-sphère glénoïdienne vissée, cupule polyéthylène, métaphyse et diaphyse pour le versant huméral). Cette prothèse est la « mère » de toutes les prothèses actuelles. L’accueil sera mitigé mais devant la qualité des résultats fonctionnels obtenus sur la mobilité active en particulier en flexion antérieure la diffusion devient française puis rapidement européenne. Enfin après l’obtention de l’agrément « FDA » aux Etats-Unis en 2004, la diffusion devient planétaire. L’analyse des premières séries montrera l’apparition d’une complication spécifique et fréquente, l’encoche scapulaire pouvant compromettre la fixation glénoidienne à moyen terme. Des solutions seront rapidement proposées pour en diminuer la survenue et l’importance. Actuellement environ 60% des prothèses d’épaules implantées sont de type inversé, et les perspectives d’augmentation de poses sont de 15% par an. Cette invention originale et majeure d’un chirurgien français, développée en partenariat avec le laboratoire français Medinov, donc 100% française, a permis d’introduire une solution efficace pour traiter un problème resté jusque-là sans réponse.