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Certaines scolioses de l’enfant, restent évolutives malgré un traitement conservateur bien conduit, et requièrent un traitement chirurgical précoce. La technique de chirurgie précoce que nous avons utilisée est basée sur le principe de la distraction concave par une instrumentation sans greffe, qui entraîne une bonne correction de la déformation rachidienne grâce à son effet anti effondrement, et elle préserve au mieux la croissance osseuse grâce au respect des parties molles au sommet de la courbure, ce qui réduit significativement les risques de fusions iatrogéniques qui viendraient brider la croissance du rachis. Les implants sont mis en place par un abord mini invasif, à travers deux petites incisions cutanées en regard des points de fixation sur la colonne. Le montage constitue ainsi une fixation bipolaire solide, avec un ancrage pelvien par des vis ilio sacrées pour les scolioses neurologiques, il permet de maintenir une tension permanente à ses deux extrémités grâce à des retentions de tiges réalisées à la demande, en attendant de pouvoir généraliser l’utilisation de tiges auto extensibles. Cette technique mini invasive que nous utilisons depuis 6ans, nous a permis d’éviter l’arthrodèse vertébrale à un grand nombre de patients, avec des résultats finaux au moins aussi bons que ceux de l’arthrodèse, et un taux de complications significativement plus réduit. Nous avons par ailleurs constaté une nette amélioration de l’état général et fonctionnel des patients opérés par cette technique, ainsi que de leur confort et leur qualité de vie.
Commentateur : Stéphane WOLFF (Paris)
Correction des déformations vertébrales par montage bipolaire sans greffe chez l’adulte. Commentateur : Jean DUBOUSSET (Paris)
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Nous présentons une série de 32 patients opérés par une technique d’instrumentation bipolaire par voie mini-invasive. La technique la plus fréquemment utilisée dans les déformations de l’adulte est une arthrodèse. Cette technique qui oblige à une exposition complète de la colonne opérée a chez l’adulte des taux de complications notamment mécaniques importants. De plus elle a des suites longues pour une population de personnes opérées d’âge croissant. L’utilisation des montages sans greffe chez l’enfant a maintenant une bonne fiabilité avec des montages qui résistent aux activités des enfants (sans corset). La fiabilité de ces montages et la pérennité a conduit des équipes françaises et nord-américaines à ne pas reprendre les patients pour faire une greffe définitive après un premier montage sans greffe. Dans ces conditions, il nous est apparu logique de proposer à des adultes une technique sans greffe. Une technique sans greffe est d’ailleurs déjà utilisée avec succès par d’autres équipes dans les scolioses de l’adulte mais avec une approche classique et des implants multiples. Rappelons que des ostéosynthèses sans greffe (fracture, scolioses avec instrumentation percutanée) sont faites de façon fréquente. L’originalité de notre technique est de combiner ces différents concepts pour réaliser une chirurgie si possible moins invasive qui va enraidir sans fusionner la colonne vertébrale. Les patients sont opérés après ou sans une période de traction, par voie postérieure. En haut de la colonne, deux pinces pediculolamaires sont mises de chaque coté soient 8 crochets En bas de la colonne, deux vis iliosacrées sont implantées. Deux grandes tiges reliées par des dominos à deux petites tiges solidarisent les crochets du haut aux vis du bas avec un effet de levier, et possibilité d’une correction supplémentaire par distraction, compression et cintrage in situ. Quatre DTT viennent stabiliser le montage. Cette technique nous a permis de traiter 32 patients avec des corrections parfois spectaculaires. Les corrections obtenues sont comparables à celles que nous obtenons avec les montages habituels, alors que le temps opératoire et les pertes sanguines ont diminué. Nous avons eu des complications avec un taux de sepsis non négligeables en particulier dans des étiologies neurologiques. Des complications mécaniques précoces : déplacement de DTT, arrachage de crochets supérieurs. Enfin la série compte une complication neurologique grave pour une cyphoscoliose majeure. Malgré ces ennuis graves qui nous rappellent qu’il n’y a jamais de méthode parfait, la plupart des patients ont eu des suites très simples et sont à distance satisfaits du résultat. Plusieurs patients ont dépassé un an postopératoire et on reprit une vie normale. La limite que nous trouvons actuellement ce sont évidemment l’ankylose vertébrale ou les grandes raideurs qui peuvent nécessiter une ostéotomie transpediculaire (pour l’instant nous n’avons pas utilisé ce montage pour ces types d’ostéotomies). Évidemment les montages ont été fait jusqu’au bassin mais la même logique peut s’appliquer pour des corrections moins étendues.