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Communications de SCHULMAN C
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L'influence potentiellement néfaste de l'administration de testostérone sur la prostate, bénigne ou maligne, fait partie des dogmes médicaux historiques sans base scientifique actuelle. Un prix Nobel à l'origine de la confusion ; En 1941, Huggins et Hodges rapportent que la chute de la testostérone engendrée par la castration ou l'administration d'œstrogènes entraîne une régression des cancers avancés de la prostate et que l'administration de testostérone peut résulter en une accélération de la croissance des cancers de la prostate. L'androgénodépendance du cancer de la prostate venait d'être démontrée, ce qui vaudra l'attribution du prix Nobel de médecine à Huggins en 1966. Aujourd'hui encore, la suppression androgénique reste, à juste titre, la base du traitement du cancer avancé de la prostate, mais aujourd'hui encore, la deuxième constatation constitue un frein à l'utilisation de la testostérone par crainte d’induire ou de réveiller des cancers de la prostate occultes ou quiescents. Crainte que n'étayent cependant ni les travaux de recherche, ni l'expérience clinique. Données scientifiques : Il existe une abondante littérature consacrée aux relations entre testostérone et prostate permettant d'expliquer la régression des cancers avancés de la prostate par la suppression androgénique et l'absence de progression lors de l’administration de la testostérone. Cependant, il n'y a à ce jour pas d'études prospectives contrôlées de large envergure et de longue durée dédiées spécifiquement à la sécurité d'emploi de la testostérone. La plupart des études interventionnelles n’ont pas montré de différence significative de modifications du PSA et détection de cancer de la prostate comparés aux groupes témoins. Par ailleurs, dans un groupe d’hommes hypogonadiques se faisant dépister, l’incidence du cancer de la prostate était de 14% comparé à 1% chez les hommes traités par la testostérone pour hypogonadisme. Nous disposons par ailleurs d'études de cohorte longitudinales ayant une période de suivi allant jusqu'à 20 ans. Aucune de ces études n'a établi de corrélation directe entre les taux de testostérone et la survenue de cancer de la prostate, mais la plus importante d'entre elles indique même une réduction du risque de cancer de la prostate chez les sujets ayant les taux de testostérone les plus élevés. Simple rappel logique : l’incidence du cancer de la prostate augmente avec l’âge alors qu’inversement, le taux de testostérone diminue à partir de la quarantaine. Des travaux montrent que, chez les hommes ayant des taux bas de testostérone, le risque de développer un cancer prostatique est plus élevé, le stade est plus avancé et les tumeurs plus agressives. Comment conjuguer de façon harmonieuse, d'un côté la décroissance des cancers prostatiques liée à la suppression androgénique et la reprise de la croissance constatée lors de son arrêt et, de l'autre, l'absence d'impact des traitements par testostérone exogène ? Une importante étude a apporté un élément décisif en montrant que l'apport exogène de testostérone augmente certes les taux sériques mais, en revanche ne s'accompagne pas d'augmentation significative des taux tissulaires prostatiques. Ces résultats vont dans le sens de l'existence d'un seuil de saturation des récepteurs androgéniques, seuil qui serait déjà atteint avec les androgènes endogènes, ce qui avait été suggéré il y a plus de trente ans. Ce modèle permet d'intégrer les effets liés aux variations des taux endogènes en relation avec la suppression androgénique et l'absence quasi complète d'effet lors de l’administration de testostérone exogène. Par ailleurs, les recommandations de l’Association Européenne d’Urologie indiquent que chez des patients hypogonadiques traités avec succès pour un cancer localisé de la prostate (chirurgie – radiothérapie), après un intervalle de suivi raisonnable d’un an ou deux (PSA indétectable), l’administration de testostérone peut être envisagée. Conclusions : Les éléments scientifiques à notre disposition à ce jour, indiquent que l'apport exogène de testostérone ne semble pas être à l'origine d'un surcroît de risque de cancer prostatique et certaines données vont même plutôt dans le sens d'un risque accru en cas de taux bas de testostérone endogène.
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