Répondre à l’offre de soin chirurgicale à travers l’organisation en GHT selon les critères définis par le PRS2 : de manière graduée en respectant la démocratie sanitaire, suppose une connaissance assez précise de la réalité des établissements qui les constituent. Ces profils s’apprécient en termes de RH, d’infrastructures techniques avec leurs taux d’obsolescence, de typologie de patientèle, de flux de patients, de projets médicaux locaux et partagés, de concurrence, d’insertion dans la santé territoriale. Les leviers pour assurer les évolutions nécessaires à la grande et rapide mutation technologique de l’environnement chirurgical actuel dépendent aussi étroitement des gouvernances et des états financiers qui conditionnent leurs capacités d’investissement dans l’acquisition et l’implémentation des nouvelles technologies nécessaires aux nouvelles pratiques : salles hybrides, imagerie 3D au bloc opératoire, chirurgie assistée par la robotique. Le comité de pilotage du PRS2 chirurgie a constaté la nécessité d’établir des fiches d’identité des établissements basées sur de nouveaux indicateurs. Ces outils permettent de saisir et d’apprécier en toute transparence leurs ressources, leurs rôles et leur potentiel d’évolution dans les filières de prise en charges graduées des pathologies et des actes chirurgicaux. Nous avons mis en évidence un véritable danger présenté par le fait que pour des raisons diverses notamment financières, des établissements présentant tous les prérequis de structure de type 2 ou 3a, indispensables au bon fonctionnement des filières médicales de territoire et à la réalisation des actes chirurgicaux qui leurs sont légitimes ne soient pas mises à niveau. Ces manquements auraient pour conséquence de créer un important déséquilibre concurrentiel en défaveur de la chirurgie publique, de pénaliser la démocratie sanitaire et surtout d’effondrer l’attractivité médicale de ces établissements avec impact négatif sur l’ensemble du MCO. C’est le rôle de l’ARS de veiller à ce que de tels décalages qui représenteraient une véritable rupture de l’offre de soin publique ne se produisent pas.
Commentateur : Philippe SOULIÉ (FHF, IDF)