Séances ordinaires
|
Vous pouvez accéder ici au détail des séances de l'Académie depuis 1996, de 3 façons :
- A partir de la date de la séance : cliquez sur l'année dans la partie "Calendrier", puis sur la séance désirée.
- A partir du nom de l'auteur d'une communication : cliquez sur l'initiale de l'auteur recherché dans la partie "Auteurs", puis sur le
nom désiré.
- Librement, en tapant quelques mots-clés et/ou noms d'auteurs dans le formulaire "Recherche libre"
et validez en cliquant sur "Rechercher".
- NOUVEAU ! Les séances récentes sont intégralement disponibles en vidéo :
Cliquez sur le titre de la séance, puis sur l'icône pour lancer la lecture du film.
Les vidéos sont réalisées avec le soutien de
la Fondation de l'Avenir |
|
|
|
RECHERCHE LIBRE
|
AUTEURS
|
CALENDRIER
|
|
|
|
|
|
|
Séance du mercredi 31 mai 2006
|
15h00-17h00 - Les Cordeliers
|
|
|
Exploration parathyroïdienne unilatérale pour adénome solitaire : de l’hérésie à la légitimité
|
RUSSEL CFJ (Belfast - Irlande du Nord) présenté par C PROYE Résumé/Abstract
| |
Résumé La grande majorité des patients atteints d’hyperparathyroïdie primaire (HPT) sont porteurs d’un adénome solitaire. L’avènement de la scintigraphie peropératoire comme moyen de localisation a permis d’appliquer la stratégie d’exploration cervicale unilatérale guidée par la scintigraphie chez un nombre important de patients au cours de ces 20 dernières années. Les résultats initiaux de cet abord chirurgical controversé seront présentés ainsi que ceux des résultats et du devenir d’un essai randomisé comparant abord unilatéral et bilatéral conventionnel. Nos résultats confirment que, sous réserve d’une sélection appropriée, l’abord cervical unilatéral ciblé par HPT dû à un adénome solitaire n’est pas suivi d’un nombre plus important d’hypercalcémie persistante ou récidivante que l’abord bilatéral conventionnel. Initialement considéré comme une hérésie chirurgicale, l’abord parathyroïdien unilatéral est maintenant largement accepté comme une stratégie légitime.
|
Résumé C’est en 1673 qu’a été fondé par décret royal l’hôpital maritime de Rochefort sur mer, et en 1689 par ordonnance de Louis XIV son école de chirurgie navale. Depuis son ouverture et jusqu’à sa fermeture en 1964, l’école de chirurgie navale de Rochefort sur Mer a formé 6572 chirurgiens navigants dits « entretenus ». Parmi le corps enseignant de cette prestigieuse école, on retiendra le nom de Jean Baptiste Joachim Clémot, professeur d’anatomie peu loquace mais chirurgien habile et bouillonnant d’idées, qui fut à l’origine de nombreuses techniques chirurgicales aujourd’hui oubliées. Parmi cellesci, la résection du poignet fut entre ses mains l’un des premiers succès de cette chirurgie difficile. Nous avons eu accès, à l’ancienne école de médecine navale de Rochefort sur Mer devenue musée, au manuscrit original de l’observation rédigée en 1806 par Clémot dans laquelle est décrite la résection du poignet. Nous avons retrouvé dans le même musée la pièce de résection opératoire qui avait été conservée. Le texte de l’observation a été étudié et la pièce anatomique radiographiée. L’observation rapporte qu’un certain Jean Prodeau, mousse à bord du vaisseau de sa majesté royale le Lion, âgé de 14 ans, fut apporté à Clémot à l’hôpital de la marine de Rochefort sur mer en 1806 avec une fracture ouverte du poignet. L’extrémité inférieure des deux os de l’avant-bras faisait saillie à la face antérieure du poignet. Clémot, après un échec de réduction orthopédique par des incisions étendues, refusant de se résoudre à l’amputation de la main, tenta et réussit la résection de l’extrémité distale des 2 os. L’enfant fut allongé sur un lit et immobilisé par deux aides. Sans aucune anesthésie, Clémot pratiqua à l’aide d’une scie ordinaire la résection des deux os, puis réduisit la déformation. Les suites postopératoires ont comporté une diète de 15 jours, une attelle, des cataplasmes réguliers. L’évolution fut marquée d’un sepsis local repris chirurgicalement au quarantième jour par incisions répétées, puis par l’excision d’un séquestre osseux ulnaire au quatrième mois. La cicatrisation fut enfin obtenue et après des bains de vapeur émollients et de la rééducation, le résultat final fut jugé bon par Clémot. Toutefois, Ollier, dans son traité des résection paru des années après, attribua faussement cette intervention à St Hilaire, un concurrent de Clémot, en précisant que cette observation alors célèbre dans toute l’Europe était reconnue à tort comme une résection articulaire. Malgré l’absence d’anesthésie, de radiographie, d’ostéosynthèse et d’asepsie, Clémot fut l’un des premiers chirurgiens à pratiquer la résection articulaire du poignet avec succès, à une époque où Dominique Larrey était célèbre pour ses amputations sur le champ de bataille. Il eut le mérite de décrire avec précision la technique opératoire.
Abstract In 1673 the naval hospital of Rochefort was founded by royal decree, and its school of naval surgery was created in 1689 by edict of Louis XIV. From its opening to its closing in 1964, the school of naval surgery of Rochefort trained 6572 naval surgeons. Among the professors of this prestigious school, Jean Baptiste Joachim Clémot, professor of anatomy, skilful and inspired surgeon, described numerous surgical techniques that have been since forgotten. Among these, the resection of the wrist was one of the first successes of this difficult surgery. We had access, at the former school of naval medicine of Rochefort, now a museum, to the original manuscript of the report drafted in 1806 by Clémot in which he described the resection of the wrist. In this museum we found the piece of resection which had been preserved. The report of his observation was studied and the piece of resection X-rayed. This report mentions that Jean Prodeau, a 14-year old ship’s boy aboard the vessel of his royal majesty “the Lion”, was brought to Clémot at the naval hospital of Rochefort in 1806 with an open fracture of the wrist. The lower extremity of the two bones of the forearm stuck out of the anterior part of the wrist. Clémot, after failure of an orthopaedic reduction, refused to amputate the hand, and attempted successfully the resection of the distal part of the two bones. The child was stretched out on a bed and immobilized with the help of two assistants. Without any anaesthesia, Clémot performed the resection of the two bones with a common saw, and then reduced the deformation. The postoperative care consisted in a 15- day diet, a splint, and regular cataplasms. On the fortieth day a local sepsis was treated surgically by repeated incisions, then by the excision of an osseous ulnar sequestration in the fourth month. The wrist finally healed and after steam baths and rehabilitation, Clémot was satisfied with the final result. However, Ollier, in a treatise on resection published years later, wrongly attributed this operation to St Hilaire, one of Clémot’s competitors. He specified that this observation, then famous all over Europe, was wrongly considered as an articular resection. At a time when Dominique Larrey was famous for his amputations on the battlefield, and in spite of the absence of anaesthesia, radiography, osteosynthesis and asepsis, Clémot was one of the first surgeons to perform the resection of the wrist successfully. He had the merit of giving a detailed description of his surgical technique.
|
Résumé Depuis quelques années la communauté urologique française accélère sa restructuration. Pourquoi ? Le savoir-faire chirurgical urologique est devenu spécifique pour la plupart des interventions sur l’appareil urinaire et ce phénomène s’accentue puisqu’un urologue ne peut plus maintenant, à lui seul, maîtriser l’ensemble des techniques de la spécialité. Par ailleurs ce savoir-faire ne suffit plus, eu égard à la complexité et au coût de l’instrumentarium devenu nécessaire à la pratique de l’urologie moderne : il faut pouvoir acheter, entretenir, partager, renouveler rapidement tous ces instruments. De plus une nouvelle exigence est apparue, la continuité des soins 24h/24, 365 jours par an, assurée sur tout le territoire par des spécialistes chirurgicaux qui ont à la fois le savoir-faire et les instruments pour le faire. Comment ? Ces nouvelles réalités imposent deux mutations fondamentales. Désormais un chirurgien urologue ne devra plus faire de chirurgie non urologique et un chirurgien non urologue ne devra plus faire de chirurgie urologique. La deuxième mutation concerne l’organisation interne de l’urologie : un urologue seul ne pouvant plus maîtriser l’ensemble de la spécialité et ne pouvant, à lui seul, acquérir les instruments nécessaires, il devra travailler au sein d’une équipe urologique sur un ou plusieurs sites. Chacun des membres de cette équipe aura le « niveau 50 » permettant de pratiquer les gestes courants et les gestes d’urgence de la spécialité ; il devra, en plus, posséder une ou deux hyper spécialités avec le « niveau 100 » correspondant à la capacité d’effectuer les actes difficiles et/ou rares de son hyper spécialité : cancérologie, lithiase, endo-urologie, incontinence, neuro-urologie, transplantation, andrologie….de telle sorte que l’ensemble de l’équipe dispose de tout le savoir-faire et de tous les équipements modernes.
Abstract For several years now the reorganisation of the French urological community has been accelerating. Why this reorganisation ? The surgical know-how needed has become more and more specific for the majority of operations on the urinary apparatus and this increasing level of technical complexity is confirmed by the fact that urologists today can no longer master all the techniques linked to their speciality. What is more, to further complicate matters, the cost of the medical instruments indispensable for modern urology has become exorbitant: few doctors can afford to buy, maintain, share and renew frequently. To complicate matters even further, the obligation to provide care, 24- hours a day, all year long, by specialist surgeons who have both the know-how and the instruments required. What needs to be done ? This situation imposes two fundamental changes. From now on, urologists should not do non-urological surgery and surgeons from other specialities should not do urological surgery. The second change involves the internal organisation of urology: as urologists can no longer neither master all the techniques of their speciality, nor afford all the instruments required, they should work in a urological team, on one or two sites. Each member of the team should have a skill level of 50, sufficient for daily or emergency urology treatment; each member should also have a skill level of 100 for one or two hyper specialities allowing them to accomplish difficult or rare treatments linked to their field of hyper specialisation such as: oncology, lithiasis, endo-urology, incontinence, neuro-urology, transplantation, andrology etc. The idea being, that the team as a whole, has all the specialist knowledge required and is fully equipped with up-to-date medical instruments.
|
Résumé La chirurgie est une discipline doublement exigeante qui, à côté de la rigueur du geste technique, impose une rigueur intellectuelle pour assurer le diagnostic et proposer au patient les explorations et l’indication opératoire optimale. Toute formation, qu’elle soit initiale ou continue, se fonde sur la transmission d’un savoir dont la pertinence repose sur l’évaluation. Comment maîtriser aujourd’hui formation et information quand l’évolution des connaissances, des moyens et des techniques est permanente, profonde et multiple. ? L’urologie française face à ce dilemme, dès 1989, fonde un comité de cancérologie. Ce comité a pour mission d’étudier toute question ayant trait à la recherche, la pratique ou l’enseignement des affections uro oncologiques, notamment dans le but d’améliorer la prise en charge des patients. Le comité rassemble 40 à 60 urologues répartis sur le territoire national, choisis parmi les personnalités universitaires ou du secteur libéral réputés pour leur intérêt dans le .domaine (publications et participations aux congrès) Ce comité sera amené à se scinder en sous comités par organes (Prostate, vessie, rein, testis). Les premières publications dites « Recommandations de bonnes pratiques cliniques » sont éditées en 1992 et seront suivies par d’autres, recouvrant l’ensemble de la discipline oncologique avec les mises à jour qui s’imposent. Au guide de bonnes pratiques cliniques sont associées des fiches d’information patients et une veille scientifique et professionnelle, liées ou non à l’innovation, afin d’anticiper et de mettre en place les actions utiles à la profession. Le brassage des idées au sein de la communauté urologique va modifier profondément la façon de penser des professionnels qui vont progressivement se référer aux recommandations nationales, plutôt qu’aux pratiques locales lorsqu’elles s’écartent des grands principes évalués. La rencontre des urologues de différentes équipes nationales participe à l’unification de l’urologie au sein de l’Association Française d’Urologie. Claude Abbou et Bernard Lobel, premiers responsables de ces comités d’uro oncologie en France, vont étendre en 1998 l’idée des comités au niveau européen avec le soutien de l’Association Européenne d’Urologie. L’organisation est proche de celle réalisée en France. Les recommandations supra nationales sont destinées aux pays où l’urologie est soumise à des structures antagonistes (Association Italienne d’Urologie du Nord et du Sud…) ou lorsque manquent les structures nationales. La rencontre des urologues de toute l’Europe a permis des échanges, une compréhension et l’uniformisation des pratiques, tenant compte des moyens technologiques propres à chaque pays européen.
Abstract Surgery is a demanding discipline requiring rigorous technique and sound theoretical knowledge to ensure precise diagnosis and appropriate surgical management. Good training involves continuous rigorous evaluation. How can we manage training and information when knowledge and surgical techniques are undergoing a permanent deep evolution? Confronted with this dilemma French Urologists created in 1989 an oncology committee, to evaluate and discuss research, teaching and practical management of urooncological pathology with the aim to improve patient management. The committee is composed of 40 to 60 urologists known for their commitment in this field from all over France both from teaching hospitals and from private clinics. The committee is organised in subcommittees in relation to the pathology of individual organs (Prostate, bladder, kidney, testis). In 1992 some «recommendations of sound clinical practice» were published to be followed by other recommendations on the different oncological disciplines with regular updates. Patient information booklets are also being regularly published and updated. Confronted with the permanent evolution of urological thinking and practice the involved specialists are progressively «tuning» their practice with national guidelines rather than with local management habits which may not always abide by generally accepted principles. Regular meetings of urologists from all over France help to unify urology within the French Urological Association. Claude Abbou and Bernard Lobel, in charge of this uro-oncology committee widened in 1998 the principle of a unifying committee at a European level with the help of the European Urological Association. The European Committee is organised along the lines of the French committee. Supra-national guidelines are particularly suited to countries where either urologists are split in different organisations (e.g. North and South Italian Urological Associations) or where such organisations do not exist. Regular meetings of urologist from all over Europe have allowed better understanding and harmonisation of different clinical practices taking into account the technological means of each individual country.
|
|