Séance du mercredi 10 février 1999

LA PRATIQUE DE L'ANESTHESIE EN FRANCE EN 1996
15h00-17h00 - Les Cordeliers
Modérateur : Gery BOULARD

 

 

Présentation de l'enquête

BOULARD G

Résumé
Pour préciser quelle était l'activité anesthésique actuelle, la SFAR a réalisé une enquête auprès des anesthésistes-réanimateurs au sein de tous les établissements de santé pratiquant des anesthésies. L'enquête a été financée par la SFAR et réalisée avec l'aide scientifique et technique de l'INSERM (SC8-SC25). Chacun des 1583 établissements a été enquêté trois jours consécutifs tirés au sort. Au total, 62415 fiches ont été recueillies, avec un taux de réponse de 98% de la part des établissements ; la vérification sur 5% des établissements a montré un taux d'exhaustivité de 98% des fiches. Cette participation exceptionnelle est un garant de la représentativité des résultats.





 

Résultats globaux

LIENHART A

Résumé
L'estimation du nombre annuel d'anesthésies est de 7937000, ce qui, rapporté à la population française, donne un taux de 13,5 anesthésies pour 100 habitants. Ces anesthésies sont motivées pour 71% par de la chirurgie, 9% par de l'obstétrique, 20% par d'autres procédures (endoscopie digestive pour les trois quarts). La proportion de sujets de classe ASA > 3 est de 12%. L'anesthésie générale est la technique principale dans 79% des cas, l'anesthésie loco-régionale (ALR) dans 21%. L'estimation du nombre d'anesthésies associées à une transfusion peropératoire de sang homologue est de 107000 (2,9 + 2,1 CG). Les anesthésies en urgence représentent 15,5% du total et sont motivées pour 64% par la chirurgie, 27% par l'obstétrique ; après minuit, les trois quarts des anesthésies débutées le sont pour l'obstétrique. En 1980, le nombre d'anesthésies était estimé à 3600000, réalisées pour de la chirurgie dans 89% des cas, chez des sujets de classe ASA > 3 dans 6% des cas. L'anesthésie était générale dans 96% des cas et le nombre de patients transfusés dans les 24 heures périopératoires était estimé à 370000.











 

Anesthésies pour la chirurgie

CLERGUE F

Résumé
L'estimation du nombre annuel d'anesthésies pour de la chirurgie est de 5614000, soit un taux de 9,5 anesthésies pour de la chirurgie pour 100 habitants. Leur répartition en fonction du type de chirurgie est la suivante : orthopédique 26%, digestive 13%, ORL 12%, gynécologique 10%, ophtalmologique 10%. C'est en ophtalmologie que la part des ALR est la plus forte (66%, dont la moitié associée à une sédation), suivie de l'orthopédie (40%, essentiellement des rachianesthésies et des blocs des membres supérieurs). La répartition des différents types de chirurgie varie d1un type d'établissement à l'autre. Les anesthésies pour chirurgie de prothèse de hanche apparaissent plus longues dans les CHU ; dans les CHG elles sont réalisées plus souvent chez des sujets âgés, des femmes et avec une rachianesthésie. Parmi les anesthésies pour cholécystectomie, dans les CHU le pourcentage d'hommes est nettement plus élevé pour les laparotomies comparées aux coelioscopies, alors que ce n'est pas le cas dans les cliniques ; la proportion de sujets de classe ASA > 3 est plus élevée pour les laparotomies quelle que soit la catégorie d'établissement ; l'anesthésie est pratiquement toujours une anesthésie générale avec curarisation et intubation quelle que soit la technique chirurgicale.











 

Anesthésies pour actes ambulatoires

LAXENAIRE MC

Résumé
Les anesthésies ambulatoires représentent 27% de l'ensemble des anesthésies, soit une estimation de 2100000 par an. Ces anesthésies sont motivées pour 55% par de la chirurgie, 37% par de l'endoscopie digestive, 5% par de l'obstétrique (IVG, cerclages du col), 3% par d'autres procédures. Ainsi, la proportion d'anesthésies ambulatoires est-elle de 64% pour l'endoscopie digestive, 21% pour la chirurgie. C'est en ORL que la proportion d'anesthésies ambulatoires est la plus grande (47%), suivie de la stomatologie (41%), de la chirurgie plastique (28%) et de l'orthopédie (21%). La part de l'ambulatoire dans les anesthésies est de 89% pour les adénoïdectomies et les myringotomies, 77% pour les posthectomies, 42% pour les curetages utérins, 41% pour les extractions de dents de sagesse, 24% pour les amygdalectomies, 16% pour les cataractes. Ces proportions varient en fonction du type d'établissements avec, globalement, des valeurs plus élevées dans les cliniques. La part que représente l'endoscopie digestive est également variable d'un type d1établissement à l'autre, dans l'ensemble plus faible dans les établissements publics.





 

Conclusion et perspectives

BOULARD G

Résumé
Les chiffres présentés montrent qu'en une quinzaine d'années, le nombre d'anesthésies a plus que doublé, le nombre de sujets de classe ASA > 3 a quadruplé. La progression a surtout été forte chez les garçons de 1 à 5 ans (anesthésies en ORL, pour beaucoup en ambulatoire), les femmes de 20 à 40 ans (un accouchement sur deux a lieu désormais sous anesthésie péridurale), les sujets âgés de plus de 60 ans, où l'endoscopie digestive, l'orthopédie et l'ophtalmologie expliquent à elles trois 61% de la progression du nombre d'anesthésies. La durée des anesthésies a également progressé : en 1980 les deux tiers des anesthésies duraient moins d'une heure ; il n'y en a plus désormais que la moitié.





Les axes futurs sont les suivants. Fournir des indicateurs concernant d1autres activités relatives à l1anesthésie-réanimation, tel le recensement des lits de réanimation. Etudier la démographie des anesthésistes-réanimateurs pour faciliter la programmation du renouvellement des personnes assumant ces activités. Aborder le taux de mortalité et de morbidité en rapport avec l1anesthésie, les résultats de l1enquête fournissant le dénominateur d1une telle étude.