L. française reçue 45.  >
De André Falconet,
le 14 août 1657

Monsieur, [a][1][2]

Je ne vous saurais assez témoigner l’obligation que notre Collège [3] et moi vous aurons des bons offices que vous nous voulez rendre au procès contre Basset. [4] C’est un petit impudent, et qui nous a tretous si mal traités qu’il faudrait être sans ressentiment pour n’en pas tirer raison. Je crois que vous nous y aiderez et que, quoi que dise M. Gras [5] qu’il vous ait écrit en sa faveur, que vous préférerez tout un Collège, MM. Guillemin, [6] Spon et moi qui vous en supplions, aux prières qui ne sont ni justes, ni de saison, mais plutôt conçues pour satisfaire à sa passion et à l’animosité qu’il peut avoir contre quelques particuliers. [1] Je vous ai toujours cru et connu pour fidèle et véritable ami : que j’en reçoive, je vous prie, des effets dans une rencontre si importante ; vous verrez en quels termes M. Spon vous en écrit. Tenez pour assuré que c’est un faible personnage. [7]

M. de Narbonne [8] et M. de Rebé [9] sont à Rebé en Roannais où ils demeureront jusqu’à la fin de septembre. [2] Le dernier a été cruellement tourmenté de colique néphrétique [10] et puis de la goutte ; [11] vous en connaissez l’humeur et la manière de vivre. Je suis bien aise qu’il ait reconnu en partie votre mérite et les obligations qu’il vous a. Si vous êtes satisfait, je souhaiterais qu’il se montrât souvent des occasions de semblable nature. Je suis de tout mon cœur, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Falconet.

À Lyon, ce 14e août 1657.


a.

Lettre autographe d’André Falconet « À Monsieur/ Monsieur Patin, Coner/ médecin et lecteur odre du/ Roy en la place du Chev du/ guet/ À Paris » : ms BIU Santé no 2007, fo 321 ro.

1.

Bien qu’un peu tourmentée, cette phrase confirme qu’une scission s’était faite au sein du Collège de Lyon, pour et contre le trublion Bonaventure Basset : Henri Gras, désormais vice-doyen, lui avait confirmé son soutien (v. note [21], lettre de Charles Spon, le 10 juillet 1657), quand les autres (Pierre Guillemin, Charles Spon, André Falconet) persistaient dans leur opposition à sa réception. Il revenait à Guy Patin de prendre parti.

2.

Claude i de Rebé, archevêque de Narbonne, était le grand-oncle de Claude ii, marquis d’Arques (que Guy Patin avait eu l’occasion de soigner à Paris). Claude ii était natif d’Amplepuis (Rhône, 30 kilomètres à l’est de Roanne), fief de la seigneurie de Rebé.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De André Falconet, le 14 août 1657

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(Consulté le 02/05/2024)

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