À Charles Spon, le 30 mai 1664

Note [7]

Brillant prédicateur réformé, Alexandre More (Morus, v. note [63], lettre 211) s’était toute sa vie attiré de nombreuses inimitiés dans son propre parti, par la liberté de ses mœurs et de sa pensée (v. note [7], lettre de Samuel Sorbière au printemps 1651). Il dirigeait l’Église calviniste de Paris (Charenton) depuis 1659.

Bayle (note K) :

« On peut dire que M. Morus ne fut pas longtemps en paix dans l’Église de Paris car dès le mois de septembre 1661, on porta des plaintes contre lui au Consistoire, qui n’eurent point de suite ; et peut-être n’en eurent-elles point à cause qu’il demanda son congé pour aller en Angleterre au mois de décembre 1661. Il en revint au mois de juin 1662. Tout aussitôt, les plaintes ayant été renouvelées, le Consistoire ordonna qu’il serait ouï, mais qu’en attendant, il s’abstiendrait de prêcher. Ses partisans le voulurent faire prêcher en dépit du Consistoire et pour cet effet, ils se saisirent des avenues {a} de la chaire et ne voulurent point souffrir que le fils de M. Daillé y montât ; {b} ce qui causa un si terrible désordre qu’il n’y eut point de prédication le matin de ce dimanche. Quelques chefs de famille eurent recours au Parlement, qui ordonna le 27e de juillet 1662 que l’on assemblerait un Colloque. Ce Colloque suspendit M. Morus pour un an. Le Synode de l’Île-de-France confirma et aggrava même cette suspension ; mais celui de la province de Berry, auquel ce ministre en appela, le rétablit dans sa charge. Ces sortes d’appels étaient permis par les règlements des synodes nationaux. » {c}


  1. Accès.

  2. Hadrien Daillé (1628-1690), fils unique de Jean (v. note [15], lettre 209) et comme lui pasteur calviniste, officiait à ses côtés depuis 1658 à Charenton (Bayle, note F sur Jean Daillé).

  3. V. notes [5], lettre latine 257, et [1], lettre latine 300, pour le rétablissement de More en sa chaire de Charenton à la fin du mois d’août 1663.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 mai 1664, note 7.

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(Consulté le 30/04/2024)

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