À Johann Caspar I Bauhin, le 24 octobre 1664
Note [1]
L’apothicaire suisse Christophe Glaser (Bâle 1615-vers 1678), frère de Johann Heinrich, médecin à Bâle (v. note [40], lettre 925), faisait carrière à Paris, où il avait obtenu en 1660 la chaire de chimie du Jardin des plantes :
Traité de la Chimie, enseignant par une brève et facile méthode toutes ses plus nécessaires préparations par Christophle Glaser Apothicaire ordianire du Roi. {a}
- Paris, chez l’auteur, au faubourg Saint-Germain près le petit marché, 1663, in‑8o de 378 pages, pour la première d’une quarantaine d’éditions, avec traductions en anglais et en allemand.
Mme de Sévigné a parlé de Glaser dans sa lettre du 22 juillet 1676 à Mme de Grignan (tome ii, page 346), à propos des aveux de Mme de Brinvilliers, la marquise aux poisons (v. note [5], lettre 877), décapitée le 16 du même mois :
« Admirez le malheur : cette créature a refusé d’apprendre ce qu’on voulait, et a dit ce qu’on ne demandait pas. Par exemple, elle a dit que M. Fouquet avait envoyé Glaser, leur apothicaire empoisonneur, en Italie, pour avoir d’une herbe qui fait du poison ; elle a entendu dire cette belle chose à Sainte-Croix. {a} Voyez quel excès d’accablement et quel prétexte pour achever ce misérable. Tout cela est bien suspect. »
- On suspecta Glaser d’avoir été le fournisseur de la Brinvilliers et de Sainte-Croix, son complice (mort dans son lit en juillet 1672), car, dans une lettre trouvée en leur cassette, ils avaient appelé leur poison « la recette de Glaser ». L’apothicaire fut incarcéré quelque temps à la Bastille avant d’être innocenté ; il préféra ensuite quitter le royaume.