À Johann Daniel Horst, le 25 août 1657
Note [10]
Page 104 (Ulm, 1660), Johann Daniel Horst a dûment pris en compte la remarque de Guy Patin :
Calculos alias in vesica bilis viderunt plurimi. Nuper hic quoque in vicinia Mulieris cadaver apertum in bilis folliculo calculos non absimiles exhibuit. Principis Constantiensis Parens mortuus nuper ex hac re. D. Guido Patin, Riolani Successor dignissimus, Lutetiæ invenit in octogenaria 75. lapillos quadratos in vesicula bilis. Imo cui parti mitteret bilem natura commodius quam huic vesicæ et ductui bilario ?
[Beaucoup d’auteurs ont d’ailleurs observé des calculs dans la vésicule biliaire. Récemment, non loin d’ici, on a ouvert le cadavre d’une femme et trouvé de tels calculs dans la vésicule biliaire. Le père du prince-évêque de Constance en est mort il y a peu. M. Guy Patin, très digne successeur de Riolan, a trouvé à Paris 75 petites pierres cubiques dans la vésicule d’une octogénaire. À quelle partie du corps la Nature enverrait-elle rien plus commodément qu’à cette vésicule et à ce canal biliaires ?]
Contrairement à la lithiase urinaire, omniprésente dans la Corespondance, la lithiase biliaire n’y est expressément mentionnée qu’à de très rares occasions. La formation de calculs (pierres) dans la vésicule biliaire (v. note [4], lettre 122) ne devait pourtant guère être moins commune qu’elle n’est maintenant. Je vois deux raisons à sa rareté dans les lettres de Patin :
Sans les moyens modernes (radiologie, échographie), le diagnostic échappait au médecin. Des calculs biliaires s’observaient néanmoins communément à l’autopsie, comme Patin en faisait ici la remarque, mais en les tenant pour une curiosité et sans bien établir leur lien avec la maladie dont avait souffert le défunt : hoc in vivis raro contingit [cela s’observe rarement chez les personnes en vie], écrivait-il en 1668 (v. note [5], lettre latine 456) en parlant de la lithiase vésiculaire trouvée en 1615 à l’ouverture du corps de Marguerite de Valois (la reine Margot).