Note [11]
Bezoartica iam apud nos civitatis Medicos ita sunt suspecta, ut omnino eadem evitemus, cum tamen si pharmacopolas vocemus habeant quamplurima, verum eum adulterata sint, ut sæpius sumus experti, hos non curamus lapides : melius enim est abstinere a medicamento ambiguo, quam exhibere cum ægrotantis detrimento, et Medici dedecore, nisi cogamur gratificari adstandibus, et ægrotantibus.
[Les médecins de notre ville tiennent les remèdes bézoardiques pour si suspects que nous évitons tout à fait de les utiliser, même si les apothicaires nous les proposent en abondance ; mais étant donné que ces pierres ont été frelatées, comme nous l’avons très souvent constaté, nous n’en faisons aucun cas. Mieux vaut-il en effet s’abstenir d’un médicament douteux que le prescrire au détriment du malade et pour la honte du médecin, à moins d’y être poussé par les patients et leurs familles]. {a}
- Traduction acrobatique et bienveillante d’un latin fort défectueux.
Contra vero, quod pertinet ad margaritas belzuar, lapillos pretiosos et alia cordialia supra posita, videmus adhiberi quotidie saltem sine ulla noxa, nec negandum esse videtur, posse prædicta omnia habere occultas qualitates, et dato etiam quod non haberent, sua frigiditate, et siccitate saltem venenis repugnant, unde hac ratione laudari videntur. […]
De lapide belzoartico non vidimus magna portenta licet infinities illum in febre maligna dederimus, præterea nostris hisce temporibus omnes fere adulterantur, ut vix unus reperiatur sincerus.
[Quant aux perles, au bézoard, aux fragments précieux et aux autres remédes cordiaux dont j’ai parlé plus haut, nous les prescrivons presque tous les jours sans le moindre inconvénient et il semble hors de doute qu’elles possèdent toutes des qualités occultes ; et quand bien même elles n’en auraient pas, du moins leur froideur et leur sécheresse luttent-elles contre les venins, ce qui mène à les tenir pour louables. (…) {a}
Pour la pierre bézoardique, bien que nous l’ayons administrée maintes et maintes fois dans la fièvre maligne, nous n’en avons pas observé grands miracles. La raison en est que presque toutes sont aujourd’hui frelatées, de sorte qu’il est presque impossible d’en trouver une qui soit authentique].
- Fonseca a consacré la dizaine de lignes que j’ai omises à expliquer que l’os de cœur de cerf (v. l’observation iv) est le plus efficace des remèdes cordiaux contre les serpents et leur venins.
En appendice de l’ouvrage (pages 621‑631) figure une Lapidis Bezoar virium exquisita descriptio [Excellente description des pouvoirs de la pierre de bézoard], signée Claudius Richardus (médecin impérial que je ne suis pas parvenu à mieux identifier), qui est un dithyrambe à la gloire du bézoard et de ses vertus.
Hors de la médecine, v. notule {b}, note [29] des Triades du Borboniana manuscrit, pour l’important contribution de Jordan à l’Historia Bohemica [Histoire de Bohême] de Joannes Dubravius (publiée à Hanau en 1602).