Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Bornoniana 4 manuscrit
Note [40]
Cet article répète et prolonge le curieux adage énoncé dans le Borboniana 2 manuscrit sur les dénommés Nicolas et Barthélemy (v. sa note [18]).
Pour les Hannequin (qu’on peut tenir pour une variante de Hennequin ou Hellequin), Tallemant des Réaux a cité le même proverbe au début de son historiette sur Dreux Hennequin, abbé de Bernay, conseiller à la Grand’Chambre du Parlement de Paris (né en 1574), réputé pour son amour de la bonne chère et du jeu (tome 2, page 252, v. note [7], lettre 258) :
« M. de Bernay était des Hennequin, {a} bonne famille de Paris, et dont on dit : Hennequin, plus de fous que de coquins. » {b}
- « Les Hennequin se vantaient d’être issus d’une ancienne famille noble de Flandre (plus exactement de Picardie) qui avait passé à Troyes en Champagne au cours du xive s. » (note d’A. Adam). Plusieurs conseillers et présidents du Parlement de Paris en furent issus (Popoff, no 108).
V. note [17] des Affaires de l’Université en 1650-1651 dans les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris pour Jacques Hennequin, doyen de la Faculté de théologie.
- « Boinville, qui fut trouvé caché sous le lit de la reine mère, qui alla à Saint-Gervais avec un habit et un chapeau blanc, et qui ensuite fut enfermé par ses parents, était Hennequin » (note de Tallemant). A. Adam a identifié cet extravagant comme étant Oudard Hennequin, sieur de Boinville, maître des requêtes en 1613 ; la reine mère était Marie de Médicis.
Gilles Ménage, Les Origines de la langue française (1650), au mot Arlequin (Harlequin, page 377) :
« Nom de bateleur. Sous le règne de Henri iii, il vint à Paris une troupe de comédiens italiens, parmi lesquels il y avait un jeune homme fort dispos, qui hantait souvent chez M. de Harlay de Champvallon ; {a} d’où il fut appelé par ses compagnons Harlequino, comme qui dirait Petit-Harlay. Ce nom, qui lui demeura toujours du depuis, a été pris ensuite par d’autres bateleurs ; si bien qu’à présent, ce mot passe parmi nous pour celui de bateleur. J’ai appris cette origine de M. Guyet, {b} qui m’a dit l’avoir apprise de Harlequin même au second voyage qu’il fit en France, au commencement du règne de Louis xiii ; et elle m’a été confirmée par M. Forget, grand maître des eaux et forêts d’Orléans, qui m’a dit avoir ouï Harlequin sur le théâtre appeler M. de Champvallon, son parrain. » {c}
- François de Champvallon (mort en 1630), père d’Achille (v. note [2], lettre 504).
- François Guyet, v. note [3], lettre 997.
- Additions de Ménage (page 801) :
« D’autres disent que ce nom prit son origine sous François ier, en dérision de Charles Quint : de même que les Anglais appellent harlot une garce, quelle qu’elle soit, à cause d’une Charlotte qui était garce de Guillaume le Conquérant. »Le très savant (mais aussi très britannique) Oxford English Dictionary donne à harlot divers sens péjoratifs, dont celui de dévergondé des deux sexes (sans relation avec une quelconque Charlotte) ; il établit un lien entre harlequin et Hellequin, « nom d’un démon dans la légende médiévale », mais sans parler des Harlay. L’étymologie est une science inexacte.