À André Falconet, le 18 octobre 1667, note 1.
Note [1]

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, pages 523‑524, année 1667) :

« Un mercredi de la fin de septembre ou du commencement d’octobre, M. le Prince allant de Chantilly, où M. le Duc {a} était malade, à Saint-Germain, le roi le fit appeler dans son Conseil et lui dit qu’il le priait d’une grâce, qui était de vouloir commander une armée de 25 000 hommes en Allemagne, et que, s’il voulait, M. le Duc serait son lieutenant. À quoi M. le Prince ayant fait les remerciements et témoigné que M. le Duc n’était pas capable de cette charge, le roi lui répliqua qu’il commanderait donc la cavalerie. Ce retour si surprenant en grâce donna bien de la joie à M. le Prince et fit raisonner tout le monde. L’on dit que c’étaient M. Colbert et Mme de Chevreuse qui l’avaient fait pour opposer M. le Prince à M. de Turenne, qui avait pris le dessus à la campagne et les avait fort méprisés. »


  1. D’Enghien.

Le duc d’Enghien était tombé malade lors du siège de Lille. Le prince de Condé, son père, s’était rendu à Douai pour être à son chevet le 27 août, puis le ramener à Chantilly, à petites journées, le 18 septembre (Aumale, Histoire des princes de Condé, tome vii, pages 259‑261) :

« mais cette fois, M. le Prince ne reprit pas la vie de famille ; il fut aussitôt appelé à la cour, à Saint-Germain, où il resta huit jours en conférence avec le roi. Le 30 septembre, il était déclaré généralissime de l’armée d’Allemagne […].

M. le Prince rentrant au service ! la nouvelle se répandit promptement ; parmi les gens de guerre, parmi ceux qui prenaient quelque intérêt aux affaires publiques, la joie fut réelle ; on avait le sentiment que la France venait de recouvrer une quantité de forces vives perdues. Mille rumeurs circulaient sur la destination donnée au héros ressuscité ; voici quelle était la plus accréditée, celle que propageaient les ministres, M. le Prince lui-même : des renseignements dignes de foi prêtent à l’empereur l’intention arrêtée de secourir les Pays-Bas ; {a} la future armée de M. le Prince devra s’opposer au passage des troupes impériales et se réunir en Champagne ou vers le Luxembourg ; déjà, les opérations paraissant terminées en Flandre, plusieurs corps recevaient des ordres de route pour Saint-Dizier, Châlons-sur-Marne. M. le Prince se montrait radieux. “ L’emploi que le roi lui a donné fait plus de bien à sa santé que tous les remèdes de Bourdelot ”. {b} Son départ pour la Bourgogne avait été retardé ; il travaillait tous les jours avec le roi et son ministre. Les officiers généraux, les troupes étaient désignés […]. Bien d’autres questions furent aussi étudiées, réglées ; mais aucun document n’a conservé la trace de ce qui se passa dans ces conférences ; on peut seulement voir par les premières lettres échangées que tout était décidé, arrêté, lorsque Condé partit pour la Bourgogne. Il était à Dijon le 8 décembre 1667. » {c}


  1. Espagnols.

  2. Lettre de Mme Chastrier à Desnoyer ; Paris, 1er octobre 1667. Le médecin Pierre Michon, dit l’abbé Bourdelot, a correspondu avec Guy Patin.

  3. V. note [2], lettre 929, pour le plan que Louis xiv élaborait secrètement et exécuta brillamment pour envahir la Franche-Comté avec le prince de Condé.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 18 octobre 1667, note 1.

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(Consulté le 26/04/2024)

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