À Charles Spon, le 5 février 1655, note 12.
Note [12]

« pour viol de sa dignité. »

Outre l’autodafé, la Lettre de Monseigneur l’éminentissime cardinal de Retz, archevêque de Paris, à Messieurs les archevêques et évêques de l’Église de France (sans lieu ni nom, 14 décembre 1654, in‑4o de 24 pages) valut à son auteur une lettre du roi qui demandait au pape de nommer des commissaires pour l’instruction du procès de Retz.

La conclusion de cette Lettre résume son contenu en faisant luire l’élégante plume de son auteur :

« Voilà, Messieurs, les mouvements les plus sincères de mon cœur. Voilà la disposition que Dieu me donne, et dans laquelle je me sens tous les jours confirmé de plus en plus. C’est que je vous supplie de prier celui, de qui nous avons l’honneur de tenir la place dans le gouvernement de son Église, de me faire la grâce d’exécuter avec une persévérance immobile, lorsqu’il lui aura plu donner entrée dans le cœur de S.M. {a} à vos charitables remontrances, et dissiper dans son esprit par la force de la vérité et par les lumières de votre sagesse, les nuages dont on a voulu obscurcir mon innocence, et couvrir l’injure si atroce et si scandaleuse qu’on fait à l’Église en ma personne. Cependant, {b} Messieurs, quoi que Dieu permette, selon les ordres adorables de sa Providence, j’espère demeurer dans la Paix au milieu de la tempête ; et jusqu’à ce qu’il fasse sortir la lumière de ces ténèbres, et succéder le calme à cet orage, je lui dirai tous les jours, du plus profond de mon cœur, avec une humble et fidèle confiance, ces paroles d’un grand roi et d’un grand prophète, In umbra alarum tuarum sperabo, donec transeat iniquitas. » {c}


  1. Sa Majesté, le roi Louis xiv (et son principal ministre Mazarin).

  2. En attendant.

  3. « J’attendrai dans l’ombre de tes ailes, jusqu’à ce que passe l’injustice » (Psaumes, v. notule {b}, note [33], lettre 487).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 février 1655, note 12.

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(Consulté le 26/04/2024)

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