À Claude II Belin, le 6 octobre 1640, note 2.
Note [2]

« c’est Jean Vassan dans les lettres de Joseph Scaliger ».

On a une lettre de Guy Patin (datée du 8 novembre 1643) à Jean Vassan de Saint-Paul, cousin de Pierre ii Pithou. Dans les épîtres latines de Scaliger (Ép. lat. livre iii, pages 494‑498, v. note [6], lettre 36), on trouve quatre lettres (ccl à ccliii, datées de Leyde, de février à décembre 1607) écrites à Jean Vassan (qui n’était pas encore converti au catholicisme) et à son frère Nicolas.

C’est l’occasion de fournir deux autres exemples du style épistolaire de Scaliger et de ses imprécations contre les jésuites.

  • Lettre ccl :
    Menippeam Satyram in Loiolitas, opus lepidissimum, Gallice editum accepi, legi, nec laudare satis possum. Si coniectura non fallit, iuvenem Pictaviensem esse puto : cuius ego genus novi. Pergat sane, frugem faciet, neque inveniet qui pari lepore illi respondeat. Nam Loiolitæ nihil quam latrare sciunt. Et quidem non inscitia eorum minus, quam improbitas, iam etiam iis qui magnifacere eos solebant, satis spectata est.

    [J’ai reçu et lu la Satire Ménippée {a} contre les loyolites, qui a été publiée en français. C’est un ouvrage fort drôle que je ne puis assez louer. Si je ne me trompe, je pense que c’est d’un jeune Poitevin, dont je connais personnellement la famille. Qu’il ait donc du succès, fasse du fruit, et ne trouve personne pour lui répondre avec autant d’esprit. Les loyolites ne savent en effet rien d’autre qu’aboyer. Même ceux qui se plaisent à les glorifier tiennent leur ignorance pour assez crasse, et elle n’est certes pas moindre que leur malice].


    1. V. note [18], lettre 310 : les jésuites font partie de la foule des gens que brocarde la Satire Ménippée.

  • Lettre ccli :
    Loiolitarum latratus non moror. Hoc unum me sollicitum habet, quod et inter nostros, invidi, scelesti, obtrectatores sunt, quos non mirum est insidiari bonis invidere doctis, obtrectare omnibus, cum id serio profiteantur.

    [Je n’ai que faire des aboiements des loyolites. Seule une chose me préoccupe, c’est qu’ils soient parmi nous, envieux, scélérats, détracteurs, et il n’y a pas à s’étonner qu’ils tendent des embûches aux gens de bien, veuillent du mal aux savants, dénigrent tout le monde, comme ils s’en targuent hautement].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 6 octobre 1640, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0051&cln=2

(Consulté le 03/05/2024)

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