À Charles Spon, le 1er juillet 1650, note 3.
Note [3]

Journal de la Fronde (volume i, fo 249 ro) :

« La semaine passée, {a} un médecin de M. le prince de Conti nommé Guénault fut trouver M. le duc d’Orléans pour lui dire que ce prince était en danger évident de sa vie si on ne le mettait promptement en liberté. Son Altesse Royale en ayant parlé à la reine et à M. le cardinal, l’on y envoya le sieur Vautier, premier médecin du roi, lequel en étant revenu dit qu’il n’y avait que les eaux de Bourbon qui le pussent sauver ; sur quoi on proposa à Mme la Princesse douairière que, si elle voulait faire remettre le château de Montrond entre les mains du roi, l’on permettrait au prince de Conti d’aller à Bourbon ; mais autrement, on ne pourrait pas lui permettre parce que Bourbon étant proche de Montrond, ce prince se pourrait y jeter, où sa présence pourrait fortifier ; à quoi cette princesse répondit que le marquis de Persan, qui s’est emparé depuis peu de cette place, ne reçoit aucun ordre d’elle et ne veut reconnaître que Mme la Princesse, sa belle-fille, à laquelle il fallait s’adresser pour cela ; mais depuis il a été résolu que la première saison de la prise des eaux de Bourbon étant passée, l’on attendrait la seconde, qui est au mois de septembre, auquel temps on promet à ce prince d’y aller ; mais on doute qu’il puisse vivre jusque-là. M. le Prince et M. de Longueville ont eu permission depuis quatre jours de se promener sur la terrasse du donjon de Vincennes, l’un après l’autre afin qu’ils n’aient point de communication ensemble, ce qui leur a été accordé sur les instances de Mme la douairière, laquelle ayant su qu’on avait donné avis à M. le duc d’Orléans qu’elle faisait des assemblées à Châtillon-sur-Loing, où elle est à présent, et prévoyant qu’à cause de cela on lui enverrait ordre de s’en aller ailleurs, a demandé permission à la reine de venir à l’abbaye de Ferrière, qui appartient à l’évêque de Chalons, située entre Nemours et Montargis, huit lieues en deçà de Châtillon, ce qui lui a été accordé. »


  1. La première semaine de juillet.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er juillet 1650, note 3.

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(Consulté le 04/05/2024)

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