Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 18, note 3.
Note [3]

« et des puissantes herbes de Phébus » (Virgile, v. note [2], lettre latine 22).

V. note [4], lettre 663, pour Machaon Asclépiadès (fils du dieu Esculape, métaphore du médecin, v. note [5], lettre 551).

V. note [12], lettre 8, pour l’hydropisie sèche (hydrops siccum), caractérisée par une rétention de vents, sans surabondance d’humeurs. Jean Fernel l’a décrite (sans la nommer) dans le chapitre xix, Les signes des vents (pages 143‑144), livre deuxième de sa Pathologie (traduction française, Paris, 1655, v. note [1], lettre 36) :

« L’abondance des vents qui s’engendrent dans le corps vient de la froideur et humidité de l’estomac, et de toute imbécilité de chaleur provenant ou de simple tempérie, ou du vice des humeurs : de la rate, chargée de mélancolie et opilée, {a} offensant par communication la digestion de l’estomac ; des viandes flatueuses, {b} comme sont les fruits crus, les châtaignes, les fèves et les truffes ; du breuvage immodéré ; de la fluctuation des viandes liquides qui nagent en l’estomac ; de l’ivrognerie et de la gourmandise ; de l’oisiveté, du trop dormir ; de la froideur de l’âge, du pays et de l’air.

Or, quand ces causes ont beaucoup engendré de vents dans le corps, l’estomac et l’intestin côlon, particulièrement vers l’hypocondre gauche, s’enflent, s’étendent et font du bruit comme s’ils étaient pleins de vents qui courussent de part et d’autre ; car l’intestin côlon, est la principale retraite des flatuosités, par la violence desquelles il s’élargit quelquefois très fort en quelques-uns. Les douleurs tensives, qui sont ainsi causées par les vents, courent çà et là par tout le corps et changent facilement de place. L’on entend souvent sortir des vents par le fondement et par la bouche, dont on se sent aussitôt {c} soulagé. Les oreilles tintent, les membres palpitent ; l’on est fort sujet à la colique et autres maladies venteuses. En dormant, l’on s’imagine voir des choses qui courent légèrement ou qui volent ; et quelquefois, on songe aux tonnerres et aux tempêtes. »


  1. Obstruée.

  2. Aliments venteux.

  3. « Aussi tout » dans la traduction originale ; mox dans la source latine (Paris, 1654, page 59, premier mot de la ligne 20).

L’hydropisie sèche dont Guy Patin menaçait la noble dame ne nous renseigne guère sur le diagnostic moderne de son mal. Tout ce qu’on peut en dire est qu’elle digérait mal et qu’on pouvait craindre une « crise de foie », comme dit aujourd’hui la langue populaire. Toutefois, en agitant le spectre d’une « fièvre continue, mortelle en l’espace de quelques jours » (febris assidua, paucorum dierum spatio lethalis), Patin redoutait bien pire qu’une simple indigestion traînante.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Consultations et mémorandums (ms BIU Santé  2007) : 18, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8148&cln=3

(Consulté le 28/04/2024)

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