Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 30.
Note [30]

« Voyez {a} l’éloge de Baronius dans Ciaconius, page 1886, {b} et sa vie au début de l’Epitome de Sponde. » {c}


  1. Les deux références qui suivent renvoient à des textes fort longs. J’y ai limité ma lecture aux origines familiales du cardinal Baronius.

  2. Les Annales ecclesiasti Cæsaris Baronii in Epitomem redacti [Annales ecclésiastiques de Cæsar Baronius mises en Abrégé] de Henri de Sponde {i} commencent par un éloge De illmo et Rmo cardinale Baronio Annalium ecclesiasticorum conditore [Sur l’illustrissime et réverendissime cardinal Baronius, premier auteur des Annales ecclésiatiques], avec ce paragraphe iv de la 2e page, intitulé Baronii patria et parentes [Patrie et parents de Baronius] :

    Ut autem a patria et familia initium ducam ; est Sora Campaniæ civitas, Episcopatus honore et Ducatus titulo decora ; haud procul ab Arpino […]. In ea a multis sæculis coalescens familia Baroniana, (quam olim de Barono dictam, novissime noster Cæsar Romano more in cognomentum Baronii derivavit :) non paucos protulit continua serie viros egregios, qui Ecclesiasticis ac civilibus muneribus patriæ suæ splendori fuerunt ; nonnulli etiam pietatem domesticam in locupletandis sacris monasteriis, posteris testatam relinquerunt. Ex hac igitur familia originem duxit Camillius Baronius, primariis suæ civitatis officiis perfunctus, et paternis opibus quamquam non multum affluens, quod ad reliquos septem fratres et sorores plurima pars hereditatis pervenisset, tamen ita præditus ut honestum civem decebat. Ex quo et uxore eius Porta Phœbonia, religiosissima femina, natus est Cæsar noster Baronius, qui non modo parentes, familiam, patriam, sed et universam Christi Ecclesiam, non tam dignitate et eruditione, quam Christianarum virtutum luce decoraret

    [Pour commencer par la patrie et la famille, elle est originaire de Sora, cité de Campanie qui est honorée d’un évêché et du titre de duché, à peu de distance d’Arpino (…). {ii} C’est là que, depuis de nombreux siècles, s’est enracinée la famille Baronio (jadis appelée de Baronio, nom dont notre Cesare avait depuis peu dérivé, à la mode romaine, le patronyme de Baronio). Elle a produit, en lignée continue, un nombre non négligeable d’hommes remarquables qui, par leurs charges ecclésiastiques et civiles, ont contribué à la splendeur de leur terre natale. Certains ont même laissé à la postérité le témoignage de leur piété en embellissant de saints monastères. C’est donc de cette famille qu’est issu Camilio Baronio, qui a rempli les premières charges de sa cité. Bien qu’il n’eût pas beaucoup joui des richesses de son père, car la plus grande partie de son héritage a été répartie entre ses sept autres fils et filles, Camilio fut pourvu de ce qui convenait à un honnête citoyen. {iii} De lui et de sa très religieuse épouse, Porta Phœbonia, naquit notre Cesare Baronio, qui, moins par sa dignité et son érudition que par l’éclat de ses vertus, a fait honneur non seulement à ses parents, sa famille et sa patrie, mais aussi à l’ensemble de l’Église du Christ].

    1. Mayence, 1623, v. notule {c}, note [54] du Borboniana 3 manuscrit.

    2. Sora est une ville qui appartient aujourd’hui à la région du Latium (Lazzio), aux limites de la Campanie, des Abruzzes et de la Molie. Elle est située à une centaine de kilomètres au sud-est de Rome, et à 10 kilomètres au nord de la petite ville d’Arpino, pays natal de Cicéron.

    3. Sauf à ne pas croire ce qu’écrivait Sponde, il est médisant de tenir le père du cardinal pour un « pauvre paysan ».

  3. Dans les Vitæ et gesta summorum pontificum et S.R.E. cardinalium [Vies et actes des souverains pontifes et des cardinaux de la sainte Église romaine] d’Alfonso Chacon {i} (tome second, colonne 1886, pontificat de Clément viii, année 1596), l’addition à celle de Baronius débute par un récit de sa sainte enfance (résumant le paragraphe v de la préface de Sponde citée dans la notule {b} supra) :

    Cæsar Baronius, […] anno salut. 1538. 3. Kal. Novem. honestis, ac piis parentibus, Camillo Baronio, et Portia Phœbonia, ortus est. Clausus in matris utero, cum illa ad Dei Genitricis Templum accederet aliquando, inusitato motu maternum illum carcerem, (ut ita dicam) concussit, mater natum sanctissimæ eidem Virgini dicavit, commendavit : duos annos agentem, mortifero correptum morbo ad eiusdem delatum Ædem non moriturum, agnovit, ignota voce referente, Filius tuus non morietur. Advena, alio tempore, (quem nonnulli felicem Angelum sub peregrini specie latitantem existimarunt) infantulum in Crucis figura, communivit, et dixit : In eam curam diligenter incumbite, ut puer optime educetur ; magnus enim vir erit in Dei Ecclesia.

    [Cesare Baronio (…) est né le 30 octobre 1538 d’honnêtes et pieux parents, Camilio Baronio et Portia Phœbonia. Il était enceint dans le ventre de sa mère quand, un jour, celle-ci s’étant rendue dans le sanctuaire de la Vierge Mère, {ii} il avait heurté avec une vigueur inaccoutumée les parois de sa prison maternelle (si je puis m’exprimer ainsi) ; quand il vint au monde, sa mère le dédia et recommanda donc à la très Sainte Vierge. À l’âge de deux ans, comme il était atteint d’une maladie qui pouvait l’emporter, elle le mena à la même église et pria pour qu’il restât en vie ; une voix qu’elle ne connaissait pas lui dit alors : Ton fils ne mourra pas. Une autre fois, un étranger (que d’aucuns ont estimé être un ange de bon augure, caché sous l’apparence d’un voyageur de passage) dessina une croix sur le front du garçonnet et dit à sa mère : Applique tous tes soins à parfaitement élever cet enfant car il deviendra un grand personnage en l’Église de Dieu].

    1. V. note [2], lettre 304 ; réédition de Rome, 1630, Presses du Vatican, in‑fo de 1 990 colonnes.

    2. Probablement la cappella dell’Immacolata Concezione [chapelle de l’Immaculée Conception], au centre de Sora.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 30.

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(Consulté le 28/04/2024)

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