Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 32.
Note [32]

« disait Puccius. Ces trois imposteurs étaient Moïse, le Messie, Jésus-Christ, et Mahomet ».

  • La note [23] de la lettre 449 et ses liens procurent quelques éclaircissements sur le livre de tribus Impostoribus [des trois Imposteurs], énigmatique manifeste athée, qui commençait à circuler clandestinement au début du xviie s., dont Campanella accusait Marc-Antoine Muret (mort en 1585, v. note [31], lettre 97) d’être l’auteur.

  • Franciscus Puccius Filidinus (Francesco Puccidi Dino, Fignine Vadarno, près de Florence 1543-Rome 1597), philosophe et théologien jugé hérétique, a mené une vie d’errance entre les deux religions et dans divers pays d’Europe. Arrêté à Salzbourg et mené à Rome en 1594, il y fut condamné à mort par l’Inquisition et exécuté. Bayle a détaillé ses querelles dogmatiques avec Fauste Socin (v. note [13], lettre 127). Fondateur du puccianisme, il prétendait que « Jésus-Christ, par sa mort, avait satisfait pour tous les hommes, de manière que tous ceux qui avaient une connaissance naturelle de Dieu seraient sauvés, quoiqu’ils n’aient aucune connaissance de Jésus-Christ ». {a}

    Puccius soutint son idée dans un livre qui fut aussitôt contré par les théologiens catholiques et protestants, puis entraîna l’arrestation de son auteur, intitulé :

    De Christi servatoris efficacitate in omnibus et singulis hominibus, quatenus homines sunt, assertio catholica æquitati divinæ et humanæ consentanea, universæ Scripturæ S. et PP. consensu spiritu discretionis probata, adversus scholas afferentes quidem sufficentium Servatoris Christi, sed negantes ejus salutarem efficaciam in singulis, ad S. Pontificem Clementem viii. Omnia subjiciuntur judicio Sanctæ, Catholicæ, Apostolicæ ac Romanæ Ecllesiæ. Per Franciscum Puccium Filidinum Dei et Christi servum.

    [L’efficacité du Christ à sauver tous et chacun des hommes, sans exception : Déclaration universelle conforme à l’équité divine et humaine, que l’accord de la Sainte Écriture et des Pères de l’Église démontre par l’esprit de discernement ; contre les écoles qui certes approuvent le pouvoir salvateur du Christ, mais nient son efficacité pour tous les hommes. Adressé au souverain pontife Clément viii. Tout y est soumis au jugement de la sainte, catholique et apostolique Église romaine. par Franciscus Puccius Filidinus, esclave de Dieu et du Christ]. {b}


    1. François André Adrien Pluquet, tome second, page 506, des Mémoires pour servir à l’histoire des égarements de l’esprit humain par rapport à la religion chrétienne, ou Dictionnaire des hérésies, des erreurs et des schismes… (Paris, Nyon, Barrois et Didot, 1764, in‑8o de 652 pages).

    2. Gouda, Ioannes Zassenus Hoenius, 1592, in‑8o de 102 pages, avec ce verset (4:10) de la première Épître de saint Paul à Thimothée en exergue du titre :

      In hoc laboramus et maledicimur, quia speramus in Deum vivum qui est Salvator omnium hominum, maxime fidelium.

      [Nous peinons et combattons parce que nous espérons en Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et surtout des croyants].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 5 manuscrit, note 32.

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(Consulté le 28/04/2024)

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