À Charles Spon, le 3 octobre 1656, note 4.
Note [4]

Cette tournure laisse planer un doute sur la fidélité de la transcription.

Mme de Motteville (Mémoires, page 448) :

« La reine me fit l’honneur de me dire en riant, sur le chapitre de Valenciennes, {a} qu’il y avait de la présomption à croire qu’il n’y eût des victoires que pour nous ; que les prières des Espagnols devaient quelquefois obtenir des grâces du ciel, telles qu’il lui plaisait de les distribuer tantôt aux uns et tantôt aux autres ; et qu’il ne fallait pas s’étonner de ces événements. Ils furent cause néanmoins que le Parlement, qui ne manquait guère de se prévaloir de toutes les occasions, donna un arrêt qui attaquait le Conseil. Il ordonnait que les maîtres des requêtes seraient à l’avenir obligés de leur rendre compte des arrêts du Conseil et qu’ils seraient mandés par eux pour leur en aller rendre raison. Les maîtres des requêtes députèrent aussitôt quelques-uns de leur Compagnie pour en aller faire des plaintes au roi. Le 29 août, Gaulmin {b} lui fit une harangue qui fut trouvée belle parce qu’elle fut hardie : il attaqua le Parlement avec vigueur et grande liberté ; il cita un de nos voisins, ministre d’Espagne, qui avait dit autrefois que jamais la France ne serait dans une entière puissance que les princes ne fussent sans pouvoir, les huguenots sans places et les parlements sans droit de faire des remontrances ; il exagéra ses entreprises et dit qu’il {c} anéantissait tant qu’il pouvait l’autorité du roi. La reine écouta ce discours avec plaisir, par la mauvaise impression que les révoltes du Parlement avaient laissée dans son esprit. On fit de grands raisonnements dans le cabinet sur ces matières et plusieurs personnes disaient aussi qu’il était vrai qu’alors il y avait des désordres au Conseil. Je ne sais s’ils avaient tort ou raison, mais tous concluaient que le ministre aurait bien fait s’il se fût appliqué au remède de ces maladies intestines qui perdaient l’État et qui pouvaient continuellement donner un juste prétexte aux brouillons de crier contre lui. »


  1. V. note [16], lettre 440, pour cette déroute des troupes royales face aux hispano-condéens en juillet 1656 ; elle ravigotait les partisans de M. le Prince contre Mazarin, jugé incompétent.

  2. V. note [15], lettre 282.

  3. Le Parlement.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 3 octobre 1656, note 4.

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(Consulté le 06/05/2024)

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