À Charles Spon, les 5 et 7 juin 1652, note 8.
Note [8]

Il semble que l’avis défavorable de Guy Patin ait été écouté : ce manuscrit de Robert Lyonnet (auteur en 1647 d’une Brève dissertation sur les maladies héréditaires, v. note [1], lettre 141) est resté inédit. Le ms BIU Santé no 2190 conserve plusieurs lettres de Lyonnet à Charles Spon à son sujet.

  • La première est datée du Puy le 27 avril 1652 (pages 386‑387) :

    « Monsieur, Après beaucoup de peines et longues veilles, j’ai enfin baillé la conclusion à mon entreprise sur les Aphorismes ; bien ou mal, ce sera à vous, Monsieur, et autres personnes d’esprit de savoir d’en juger. Vous en avez déjà vu la plus grande partie et pouviez y bailler votre censure, et en mon traité des maladies héréditaires, vous pouviez remarquer le sentiment de la Faculté de Paris inséré au commencement de la pièce. Je crois que la suite ne sera de pire aloi. Je vous l’enverrai soudain {a} que je l’aurai mise au net. Attendant, je vous prie Monsieur savoir si aucun de vos libraires en voudra entreprendre la publication, que j’ose croire ne lui sera infructueuse, étant traitée avec beaucoup de curiosité. J’attendrai par la voie de notre ordinaire leur volonté, de laquelle je vous prie me donner avis et me croire toujours, etc. »


    1. Dès.

  • Suit une autre du même au même, le 26 mai 1652 (pages 388‑389) :

    « Je vous envoie mes écrits sur les Aphorismes. Suivant le mandement porté par la lettre de laquelle vous a plu m’honorer, je vous prie Monsieur, après les avoir fait voir à ceux que vous jugeriez à propos d’être communiqués, les retirer à vous, car je désire faire voir à M. Bouvard les trois derniers livres qui n’étaient encore sortis de mon cabinet, desquels si j’eusse eu temps, j’aurais tracé un indice {a} pour être joint à celui qui est inséré aux précédents. Je remets tout à fait la conduite de cette affaire à votre prudence, de laquelle et de votre honnêteté, j’attendrai la résolution et me conformerai à l’ordre qu’il vous plaira me prescrire, etc. »


    1. Index.

  • Enfin, Lyonnet n’a pas caché son dépit dans sa lettre à Spon du 16 septembre 1652 (pages 392‑396) :

    « Monsieur, votre très obligeante lettre me fut rendue environ une heure après que je vous eus écrit celle que je crois que vous aurez reçue avant que ce papier vienne à vous. Et par la peine qu’il vous a plu prendre pour moi, je reconnais que si mon humeur avait été portée plutôt à fortune qu’à recherche de la vérité et connaissance des effets de Nature en ce principalement qui concerne la médecine et voie plus assurée de soulager les maux, j’aurais pu profiter à dresser des romans et autres impertinences, ou faire courre {a} quelques bigoteries pour être distribuées aux esprits faibles. Ceux qui se flattent occupent le sort ou le temps, mais moi en cela je reconnais mon faible et crois avoir reçu (par respect humain) trop de complaisance de ceux à qui j’ai communiqué mes pensées où me suis porté à légère créance que la chose méritait, et principalement me fondant sur votre approbation et de M. Gras, et autorisation de l’Université de Paris. Je ne suis aucunement résolu de me mettre en frais pour la production après longue peine. Il y a longtemps que l’impression eût été faite à Paris si la chose eût été complète ; et de fait, on avait commencé d’une partie avec le traité des maladies héréditaires et tiré déjà un compte de ce cahier, mais une nouveauté, comme vous savez, en rompit le dessein ; on retira ce commencement qui fut réduit en autres caractères, quelques périodes retranchées. Si vos libraires veulent ne se contenter du profit qu’ils tireront de la débite, {b} si Dieu nous fait la grâce de voir l’État à calme, non seulement de Paris mais encore d’autres lieux, je suis assuré que plusieurs l’entreprendront ; mais par considération, j’eusse souhaité que ce fût à Lyon pour avoir plus de commodité de savoir de fréquentes nouvelles du progrès ou mêmement, d’y faire voyage et y donner quelques mois pour voir la disposition. Pour les avis qu’il vous plaît me donner, j’ose croire que quelque faute se peut par mégarde être écoulée au texte grec ; toutefois, je ne crois point qu’il y en ait beaucoup et qu’elles ne soient aisées à corriger. Pour la version [traduction], je ne me suis pas seulement attaché à Leonicenus {c} ni à l’addition peu importante que Rabelais y a faite, {d} mais ai consulté tous les doctes personnages mentionnés en votre lettre, etc. »


    1. Courir.

    2. Du débit.

    3. Niccolo Leoniceno (v. note [28], lettre latine 75), dont l’édition grecque et latine des Aphorismes a été publiée en 1526.

    4. Hippocratis ac Galeni libri aliquot, ex recognitione Francisci Rabelæsii, medici omnibus numeris absolutissimi : quorum elenchum sequens pagella indicabit.
      Hic medicæ fons est exundantissimus artis.
      Hinc, mage ni sapiat pigra lacuna, bibe
      .

      [Quelques livres d’Hippocrate et de Galien, sur l’examen de François Rabelais, médecin très parfait à tous égards. La page suivante en donne le sommaire.
      Voici la source tout à fait débordante de l’art médical.
      Bois-y abondamment si l’indolente ignorance te déplaît]. {i}

      1. Lyon, Sébastien Gryphe, 1532, in‑16 de 427 pages, contenant les traductions en latin des Aphorismes, du Pronostic, de la Nature de l’homme et du Régime dans les maladies aiguës d’Hippocrate, et du Petit art médical de Galien ; avec, à la fin, la transcription des Aphorismes en grec.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, les 5 et 7 juin 1652, note 8.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0288&cln=8

(Consulté le 26/04/2024)

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