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La coeliochirurgie peut, dans certaines conditions, remplacer la chirurgie par laparotomie dans le traitement des tumeurs utérines et annexielles, dans ses deux rôles principaux que sont la stadification et le traitement. Les limites générales, sur lesquelles il convient d'insister d'emblée, sont le défaut de qualification et d'expérience fréquent de l'opérateur en chirurgie endoscopique d'une part, en chirurgie oncologique d'autre part. La stadification péritonéale (inspection, cytologie, biopsies, et éventuellement omentectomies) est indiquée dans les cas de cancer de l'ovaire avancés - en vue de choisir entre chirurgie première et chimiothérapie néo-adjuvante, dans la restadification des tumeurs ovariennes insuffisamment définies au cours d'une première intervention, dans les tumeurs papillaires séreuses utérines. Elle peut être pratiquée par coelioscopie sauf dans le cas d'adhérences abdominales massives. Les résultats à long terme des restadifications, la sensibilité et la spécificité de la coelioscopie décisionnelle valident cette indication. La stadification ganglionnaire pelvienne et/ou aortique est une partie intégrante du traitement de nombreux cas de cancers utéro-annexiels. La coeliochirurgie n'a pas d'indication si le traitement chirurgical simultané doit être réalisé par laparotomie. En revanche, elle est indiquée lorsque la connaissance de l'état ganglionnnaire est décisionnel (lymphadénectomie pelvienne dans les cancers débutants du col utérin, lymphadénectomie aortique dans les cancers avancés du col utérin) ou lorsqu'une restadification s'impose après une première chirurgie non satisfaisante (tous cancers utéro-annexiels dans lesquels le statut ganglionnaire est décisif), ou encore lorsque la chirurgie peut être conclue par voie vaginale ou coelioscopique (cancers de l'endomètre sans envahissement profond du myomètre, cancers utérins débutants). Les résultats acquis dans cette indication, incluant des études randomisées animales, sont en faveur de l'équivalence de la valeur diagnostique et thérapeutique de la coeliochirurgie. Le traitement chirurgical repose essentiellement sur l'hystérectomie simple ou élargie, vaginale coelio-assistée ou totalement coelioscopique. Si la chirurgie vaginale est éprouvée de longue date, si la coeliochirurgie prend entre des mains entraînées une place indiscutable, les études comparatives, randomisées ou non, sont rares. Des résultats rassurants sont disponibles pour les cancers du col et du corps utérin. Les limites sont liées à l'extension tumorale (tumeurs du corps utérin avec invasion profonde du myomètre et gros volume tumoral, cancers du col utérin volumineux) et aux conditions locales propres à la patiente. Pour le cas particulier des tumeurs ovariennes, la plus grande prudence, donc la laparotomie, continue à s'imposer afin d'éviter la contamination pariétale et la dissémination péritonéale, même si les études multicentriques françaises ne mettent pas en évidence d'effet délétère de la coelioscopie. En revanche, il semble que les tumeurs ovariennes frontières de petit volume sont une bonne indication à la coeliochirurgie. L'irruption de la coeliochirurgie dans le champ de l'oncologie gynécologique, après presque 15 ans, a été suivie d'une réflexion actuellement mature, mais qui ne modifie pas les incertitudes et discussions concernant les indications respectives des gestes chirurgicaux.
Utilisation de la voie laparoscopique extra-péritonéale pour la réalisation des
lymphadenectomies aortiques chez des patientes obèses Extraperitoneal laparoscopic para-aortic lymph nodes dissection in obese patients
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La modification des standards alimentaires a comme corolaire une augmentation de la prévalence de l’obésité, devenant un problème de santé publique dans certains pays anglo-saxons mais aussi en Europe et dans les pays en voie de développement. Cela entraine une augmentation du risque de certains cancers dont chez la femme, le cancer de l’endomètre. Les recommandations de l’INCA ont modifié la prise en charge des cancers de l’endomètre, en particulier à haut risque de récidive, en étendant les lymphadénectomies à l’aire aortique. Ces gestes sont accessibles en laparoscopie avec une préférence pour la voie extra-péritonéale. Il est important que les chirurgiens (en particulier les juniors) aient la maîtrise de la voie de cette approche afin de prendre en charge correctement les cancers de l’endomètre à haut risque de récidive. Les équipes réalisant ces techniques en France au quotidien sont disponibles pour aider à la formation des opérateurs au bénéfice des patientes.
Extraperitoneal laparoscopic para-aortic lymph nodes dissection in obese patients
Due to feeding modifications, the rate of obese patients is increasing in North America, in Europe but also in developing countries. Obesity is serious, common and costly for the health system. Obesity increases the risk of different cancers, especially endometrial cancer. In France, the new endometrial cancer guideline has changed, with the extension of lymphadenectomies to para-aortic area in case of high risk cancer. This procedure is feasible in laparoscopy with the use of extra peritoneal approach. Laparoscopy reduces operative risks and morbidity for obese patients compared to open surgery. Gynecologic oncologists must master aortic lymphadenectomies in order to treat obese patients and respect guidelines in high risk endometrial cancer.
Que reste-t-il des indications d’exentérations pelviennes ?
Malgré les progrès de la radiothérapie et des traitements concomitants, la récidive pelvienne en zone irradiée reste un challenge oncologique tant le pronostic est sévère. Les traitements médicaux actuels en particulier chimiothérapique n’ont que peu d’effet en zone irradiée et, associés aux anti-angiogéniques sont générateurs de fistules complexes. Une ré-irradiation est contre-indiquée compte tenu de la morbidité à court terme.
La seule alternative thérapeutique reste l’exentération pelvienne. Mais, d’indication exceptionnelle, elle ne doit être proposée : -qu’en cas de bilan d’extension négatif, en particulier par TEP-TDM ; -uniquement dans l’optique d’obtenir des marges saines (R0) avec une planification de la chirurgie sur IRM voir même sur fusion TEP-IRM ; -par des équipes expertes, afin de donner la possibilité aux patients de bénéficier des gestes de reconstruction complexe (urinaire, vaginal, périnéale, colorectale, vasculaire). Cela nécessite un entourage médical et paramédical exhaustif (stomathérapeute, diététicien, coach sportif, sexologue, assistante sociale…) indispensables à l’amélioration de la qualité de vie. -qu’exceptionnellement, en situation palliative, en cas de fistule complexe rendant les derniers mois de vie insupportables.
Des espoirs sont attendus en particulier par l’avènement des immunothérapies dans la prise en charge des cancers à HPV. La prévention primaire et secondaire par une large vaccination anti HPV, par des campagnes de dépistage du cancer du col de l’utérus, par la suppression des facteurs de risque comme l’obésité et le tabac, par la chirurgie prophylactique dans les familles à statut MMR anormal, permettra de réduire considérablement les cancers gynécologiques et leur récidive.