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Les jeunes patients porteurs d’affections articulaires graves : nécrose de hanche, luxation congénitale , séquelles traumatiques , epiphysiolyse, infection de la petite enfance , demandent un soulagement complet et pérenne à leurs problèmes . Par ailleurs Ils souhaitent reprendre des activités complètes. Les prothèses classiques à couple polyéthylène s’usent et doivent donc être réopérées en raison de la réaction à corps étranger due aux débris d’usure. Au contraire les prothèses à couple céramique d’alumine initiées en France il y a près de 40 ans ne développent pas cet inconvénient et peuvent donc en théorie être tolérés toue la vie . Nous utilisons ces matériaux depuis 30 ans. Les résultats que nous présentons chez les patients jeunes (avant 30 ans) confirment ce choix à ces âges . Une série de 140 prothèses implantées montrent des résultats dont certains se maintiennent après 27 ans d’implantation ; Certains échecs sont notés et les causes en sont analysées; Ils relèvent plus de la difficulté technique des cas liés aux étiologies particulières à cet age , que d’un problème lié à la tolérance des matériaux qui s’avère excellente. L’amélioration des dessins de prothèse permet d’espérer une amélioration encore plus nette des résultats futurs. L’absence de destruction de l’os alentour permet de plus des interventions de reprise dans d’excellentes conditions techniques locales.
Prothèses totales de la hanche : état de l’art et aspects fondamentaux.
La prothèse totale de hanche apparaît comme une avancée thérapeutique majeure de ces 50 dernières années. Si les succès sont la règle, il existe encore quelques incertitudes sur la pérennité de l’intervention chez des sujets jeunes et actifs , des problèmes liés à la luxation des prothèses , à la voie d’abord ainsi que de possibles conséquences de l’utilisation de produits nouveaux ou renouvelées comme les couples métal/métal, les cupules couplées , les prothèses en céramiques mal dessinées, les nouveaux polyéthylènes irradiés ou des insuffisances de rigueur dans le choix ou le dessin des produits. De plus on assiste à une implication croissante des données financières et industrielles dans la sélection des produits. Engagé depuis longtemps dans la recherche pluridisciplinaire sur les matériaux de prothèse et leur fixation pérenne dans l’os, nous insisterons sur l’analyse des causes d’échecs actuellement connue : réactions au débris d’usure ou intolérance à certains matériaux.
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Le couple de frottement céramique d’alumine a été initié en France par Pierre Boutin un chirurgien de Pau. Marquée au début par les problèmes mécaniques de fracture, son utilisation s’est généralisée. Les améliorations successives du produit ont permis progressivement d’en faire un matériel très performant. Caractérisé par une usure très faible, expliquant l’absence de réactions macrophagiques, il est aussi remarquable par la tolérance surtout chez des patients jeunes ou actifs, ce qui évite les réinterventions précoces. De plus la génération d’un tissu fibreux dense explique la remarquable stabilité des prothèses l’utilisant. Actuellement il est reconnu de par le monde comme le couple idéal dans la population la plus active et ceci repose sur les données des registres australiens ou anglais. En France il représente actuellement 40% des prothèses implantées, c’est aussi le cas en Corée ou en Angleterre, en Allemagne. Aux USA, il a été longtemps supplanté par le couple métal sur métal. A la suite des échecs documentés de ce couple, il reprend actuellement de l’importance et ce malgré les campagnes médiatiques sur la génération de bruits ou le risque de fractures qui sont en fait d’une grande rareté. Les taux de succès sont importants. Nous avons publié des chiffres à 20 ans : 10% de réintervention. L’avantage principal est d’autoriser la pratique de sports à haut niveau de risque sans problèmes majeurs.
Commentateur: Jacques CATON
L’inerte et le vivant en chirurgie orthopédique. Commentateur : Moussa HAMADOUCHE (Paris)
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En Chirurgie Orthopédie il est quotidien d’implanter des matériels inertes : d’ostéosynthèses ou de prothèses : temporaires pour les premiers, définitifs ou supposés tels pour les seconds. De nombreux produits ont ainsi été utilisés : les métaux : acier de type 316L, alliages chrome cobalt, alliage de titane, métaux à mémoire de forme, les plastiques parmi lesquels : le polyéthylène, le ciment ou methyl metacrylate, des phosphates tricalciques sous forme d’hydroxyapatite ou autres, sous forme massive ou granulaires, des céramiques de frottement comme l’alumine, la zircone, des métaux à surface céramisée. La liaison du vivant et du mort est l’objet de ce travail. Aucun matériel n’est véritablement inerte. Son introduction produira des réactions locales ou générales encore mal connues. Il est possible en 2017 de remplacer une hanche par une prothèse en assurant une articulation normale : la hanche oubliée. Comment cela est-il possible ? Si les matériaux inertes peuvent être testés au laboratoire, l’évolution des tissus vivants au contact font l’objet d’études plus récentes. L’infection, l’allergie, les réactions à corps étrangers sont connues. Le remodelage des tissus vivants en fonction des contraintes aboutissant à une ostéoporose ou à une adaptation sont moins bien étudiés. Le tissu fibreux dense observé autour des couples alumine stabilise l’articulation et permet de comprendre l’absence de luxation à long terme, différant en cela des couples comportant du polyéthylène. L’avenir sera à la compréhension de ces mécanismes : cicatrisation des tissus alentour, et remodelage tissulaire en fonction des contraintes locales selon un mécanisme de mécanotransduction. Cette étude doit être fortement pluridisciplinaire.
Commentateur : Moussa HAMADOUCHE (Paris)
Opportunités d’entreprendre tout au long de sa carrière
Cette communication porte sur l’expérience d’un chirurgien, qui a dirigé une unité de recherche et qui souhaite depuis longtemps développer un produit nouveau à partir de son expérience clinique et scientifique. Je me limiterai à ma démarche propre en dehors des aides publiques traditionnelles : ANR, PHRC, et autres qui s’adressent à des chercheurs confirmés, évaluent plus sur les méthodes que sur le fond. Et décrit le parcours d’obstacle. Ayant participé au développement depuis plus de 40 ans des premières prothèses de hanche tout céramique, je pensais que développer une prothèse du genou avec les mêmes composants résoudrait le problème des résultats des prothèses du gnou, en rien identique à ceux de la hanche : difficultés à pratiquer du sport, insatisfaction fréquent, ré intervention fréquente chez des patients jeunes. Cette idée a mûrie pendant 20 ans. En fin de retraite, je suis allé voir l’APHP : OTTPI qui m’a aidé à prendre un brevet : Mise en contact avec le cabinet de brevet, financement, puis contrat partageant les royalties entre l’APHP et l’inventeur. Le brevet : une étape indispensable dont Alain Sezeur vous a parlé. L’incubation : indispensable : Paris Biotech Santé : incubateur de Paris Sorbonne à Cochin (PBS santé) qui apporte une première aide financière discrète mais surtout une aide opérationnelle : sélection d’un directeur financier, création de la start-up, contacts avec des financeurs potentiels. Ceci abouti à une première levée de fonds Pendant ce temps : contact avec l’ANSM: cellule innovation : très réactifs et première définition du protocole à appliquer. Cette idée de prothèse du genou tout céramique repose en grande partie sur les avantages biologiques du couple céramique sur céramique qu’il fallait valider ; Cela supposait d’avoir les moyens de recherches Recherches cliniques : j’ai pu profiter du registre des prothèses de hanche de Nouvelle Zélande (professeur Rocco Pitto) Recherche clinique : IRM avec le logiciel MAVRIC qui mesure l’épaisseur des capsules de prothèses de hanche chez des patients opérés avec différents matériels (Professeur Jean Denis Laredo) Études plus fondamentales au laboratoire (Hervé Petite laboratoire B2OA)) Mesure de résistance mécanique des capsules prélevées lors des ré interventions (professeur Elisa Budyn. ENS) Quantification en culture d’ostéoblastes des réactions inflammatoires au contact de différents produits : céramique versus Polyéthylène ; ce qui nous emmène à la « proof of concept » Fabrication des pièces : étape la plus couteuse se fait avec les sous-traitants : SCT, Ceramaret, Ceraver, Binc Essai clinique : URC Eric Vicaud sur les DM. Loi Jarde, organisme notifié : notified body, tests spécifiques démarche qualité, analyse des risques Embauche de personnel : un comptable. L’accès aux aides publiques : BPI France, le crédit impôt-recherche. Au total : l’idée n’est pas suffisante si l’on n’a pas une équipe de compétences variées : accès à l’argent et ses paradoxes, convaincre les sous-traitants, avoir des rapports avec les concurrents, parler dans les congrès, publier dans les journaux scientifiques. Avec le recul : cette expérience n’aurait pas été possible dans ma période d’activité. Pour se résumer : une idée, des aides organisationnelles, de la communication et l’accès aux financeurs.