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La région cervico-thoraco-brachiale (SCTB) est une région anatomique complexe incluant notamment l’ouverture supérieure du thorax et celle du membre supérieur. Cette région présente un cadre osseux élaboré, des fourreaux musculaires et plusieurs aponévroses, où glissent différentes structures vasculaires et nerveuses essentielles. Ces dernières peuvent être victimes de phénomènes compressifs dont les manifestations cliniques sont nombreuses. Poitevin (2005) a bien établi qu’il y avait potentiellement six espaces rétrécis au niveau de cette région où ces structures nobles vasculaires et nerveuses peuvent être altérées. Les anévrysmes de l’artère sous-clavière, les thromboses de la veine sous-clavière (syndrome de Paget Schroetter), des compressions nerveuses somatiques vraies (syndrome de Gilliat-Sumner) sont classiquement reconnues comme issus de ces phénomènes compressifs. D’autres manifestations cliniques font moins l’unanimité étiopathologique à ce niveau. Au sein du SCTB, il existe de nombreuses variations anatomiques dont la plus connue, déjà classée par Gruber en 1869, comprend les différentes formes des côtes cervicales. Il existe cependant d’autres anomalies impliquant les tissus mous de cet espace confiné. Ainsi, Sebileau (1892) décrit les différents ligaments suspenseurs du dôme pleural et Testut (1909) décrit également des muscles pleuro-transversaires ou des scalènes surnuméraires. Il est par ailleurs connu qu’il existe des plexus brachiaux pré ou post-fixés, et des anomalies de passage des vaisseaux sous-claviers. La question se pose donc de savoir pourquoi il y a en un si petit espace de passage, autant de variations ou d’anomalies anatomiques. L’ontogenèse, la phylogenèse, et la paléontologie d’une part, l’embryogenèse d’autre part peuvent nous aider à comprendre, par l’anatomie comparée, certaines de ses manifestations. A ces processus évolutifs, il convient d’ajouter des implications de la brachiation, et de l’adaptation à la position plantigrade. L’auteur essayera ainsi, sur base de dissections et en comparaison avec des études semblables d’expliquer certaines anomalies ou variations incluant : - la présence de deux tubercules au niveau des vertèbres cervicales, ce qui constitue un résidu de côte associé à la vertèbre ; - la présence de côte cervicale (1 % de la population selon Merle) ou même de côte lombaire ; - le développement de la clavicule, et du ligament costo-coracoïdien ; - la présence de différentes formes de ligaments suspenseurs du dôme pleural ; - la nature même des scalènes qui sont, in fine, des muscles intercostaux ; - la présence d’autres anomalies telles que le scalène anticus ou le muscle de Langer. La connaissance de ces anomalies ou variations anatomiques peut nous aider à traiter les pathologies rencontrées au niveau du STCB. De l’étude de ces éléments d’anatomie comparative, peuvent par ailleurs découler des signes radiologiques qui doivent être interprétés en fonction des associations d’anomalies osseuses et des tissus mous adjacents. Notre « hérédité anatomique » au niveau du STCB nous prédispose à des pathologies connues mais aussi pourrait expliquer certaines pathologies non élucidées, avec des implications probables dans l’algo-neuro-dystrophie par exemple.
Le devenir à très long terme des macroreplantations
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Malgré les risques et le coût de la chirurgie de macro-replantation, le but de celles-ci est de rendre au patient une fonction utile, en évitant les prothèses. Mais ce but est-il atteint à long terme ? En menant une étude rétrospective et multicentrique, les auteurs ont étudiés 12 patients, qui ont présenté une section complète de leur membre, avec une évolution de plus de 30 ans. Dix membres supérieurs (4 bras, 1 coude, 5 avant-bras), et deux membres inférieurs (un 1/3 distal de la jambe, et une cheville) sont analysés. Ces patients sont en moyenne âgé de 27 ans lors du traumatisme, et présentent divers types de lésions (5 par scie circulaire, 3 par écrasement majeur, et 4 par avulsion), avec 11 hommes pour une seule femme. Grâce à l’analyse de leur évolution, en fonction du temps, il apparaît que : - ces patients présentent peu de complications au long terme (complication vasculaire, arthrose en cas de lésion articulaire lors du traumatisme,…), - le résultat est quasi définitif après en moyenne trois ou quatre ans de la replantation, - les éléments de base de l’examen clinique (motricité, force, sensibilité, vascularisation,…), et divers tests de fonctions (en particulier le score DASH et le score de CHEN) attestent que ces macro-replantations sont essentielles dans ces amputations traumatiques, car elles permettent au patient de maintenir ces fonctions à très long terme, - la plupart des patients retrouvent une capacité de travail, et même une profession. Au total, ces macro-replantations font partie intégrante des techniques chirurgicales, même s’il s’agit parfois d’un exploit technique qui fait appel à des chirurgiens chevronnés.